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Dictionnaire en ligne: ÉPOUVANTAIL, substantif masculin.

Publié le 31/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉPOUVANTAIL, substantif masculin. A.— Objet ayant le plus souvent la forme grossière d'un mannequin vêtu d'oripeaux, placé en évidence dans les champs ou les jardins pour détourner les oiseaux et les empêcher de s'attaquer aux semences et cultures. Épouvantail à oiseaux, à moineaux; mettre des épouvantails sur les cerisiers. Il faut mettre là un épouvantail (Dictionnaire de l'Académie française. 1878, 1932). Femmes et enfants sont enrôlés pour nettoyer les champs et pour aider à la récolte, tandis que les plus petits jouent le rôle d'épouvantails (ROBERT HARRY LOWIE, Manuel d'anthropologie culturelle, 1936, page 45 ). Une jaquette d'alpaga trop large, pendue à ses épaules maigres comme des hardes à un épouvantail (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 341 ). — Par analogie et familier " C'est un épouvantail à moineaux, ou simplement, c'est un épouvantail. Se dit d'une personne habillée ridiculement " (Dictionnaire de l'Académie Française). Il [Gourgaud] ne regrettait pourtant rien, sauf de ne pas avoir pu rejoindre cet épouvantail de Bourin (GEORGES MAGNANE, La Bête à concours, 1941, page 412 ). · [Dans des apostrophes plus ou moins injurieuses] Tiens ton cheval, crie la laveuse, tiens-le, fils de ta mère. — C'est ton savon, épouvantail de figuier (JEAN GIONO, Le Grand troupeau, 1931, page 146 ). B.— Au figuré. [En parlant de personnes ou de choses, d'idées d'institutions, etc.] Ce (celui) qui inspire de vaines ou, d'excessives terreurs, ce qui fait horreur ou inquiète fortement, parfois sans raison. (Quasi-)synonymes : croquemitaine, hantise. Dans ce lieu morne [la Bastille] La minute est bourreau, l'heure est épouvantail (VICTOR HUGO, La Fin de Satan, 1885, page 933 ). Il y a une centaine d'années, l'acte chirurgical était encore un épouvantail, un suprême recours (PAUL VALÉRY, Variété V, 1944, page 44) : Ø 1. Pour le moment, elle se trouve en train d'accoucher. La catastrophe, la vérole et l'enfant, les deux épouvantails de la profession. On échappe rarement à l'un et à l'autre péril; souvent on les additionne. ALEXANDRE ARNOUX, Les Crimes innocents. 1952, page 185. — Ce qui est mis en avant, ce qui est utilisé pour effrayer. (Quasi-)synonymes : fantôme, spectre. Chut!... il n'y a pas de colonel... Mais il me fallait un épouvantail pour maintenir mon mari dans le devoir (EUGÈNE LABICHE, J'invite le colonel, 1860, III, 6, page 346 ). Les fameux condamnés à mort sont des épouvantails et des marionnettes inventés par les pires politicailleurs (GEORGES DUHAMEL, Les Maîtres, 1937, page 154) : Ø 2. Mais des « types » encore plus grossièrement bâtis, les schémas les plus simples, le héros positif et irréprochable et le traître, feront même mieux l'affaire, étant pour ces masses, dont ces romanciers sous-estiment la sensibilité et la lucidité, des miroirs à alouettes magnifiques ou de très efficaces épouvantails. NATHALIE SARRAUTE, L'Ère du soupçon, 1956, page 152. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 134.

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