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Dictionnaire en ligne: ÉPOUX, ÉPOUSE, substantif.

Publié le 31/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉPOUX, ÉPOUSE, substantif. I.— Au singulier. A.— Personne unie à une autre personne par les liens du mariage. Revêtue de la gloire du Très-Haut, l'invisible Jérusalem est parée comme une épouse pour son époux (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND. Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 1 1810, page 182. ) À Dieu seul appartient le pouvoir de former le lien mystérieux, indissoluble, qui doit unir l'époux à l'épouse (FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, De la Religion considérée dans ses rapports avec l'ordre politique et civil, 1825, page 71 ). Une chaste épouse qui attend le retour de l'époux (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 461 ). Le mariage est un sacrement, dont l'époux et l'épouse sont les seuls ministres (PAUL CLAUDEL, Le Père humilié, 1920, II, 2, page 523 ). 1. Au masculin. Époux. a) Usuel. Synonyme : mari. Ce plaisir mêlé de frayeur, qu'éprouve la jeune vierge prête à passer dans les bras d'un époux (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 320 ). J'ai songé trois fois à marier ma fille, à lui donner un époux de mon choix (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 5, 1859, page 439 ). Rien au monde de plus beau qu'une femme fidèle à son époux défunt, et dévouée toute entière à ses enfants (FRANÇOIS MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, page 16) : Ø 1. Ce qui m'étonne, dit Huguette Volange, c'est que vivant près d'un homme qui a une personnalité si écrasante vous gardiez un métier à vous. Moi je ne pourrais simplement pas; mon cher époux dévore tout mon temps; je trouve ça normal d'ailleurs. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 181. SYNTAXE : Époux adoré, bien-aimé, chéri; époux fidèle, infidèle, outragé, trahi; époux légitime; futur époux; jeune, nouvel époux; heureux, malheureux époux; tendre époux; digne époux; choisir, prendre (quelqu'un) pour époux; donner (un homme à une jeune fille) pour époux; être l'époux (de quelqu'un) devant Dieu; accomplir ses devoirs d'époux; suivre son époux dans la tombe. — En particulier. · [Époux est associé à père] Un mari qui prenait au sérieux ses devoirs d'époux et de père (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 2, 1859, page 262 ). · [Époux est associé à maître] : Ø 2.... celle que j'aimais était bien à moi, ne vivait que pour moi et, même à distance, sans que j'eusse besoin de m'occuper d'elle, me considérait comme son époux et son maître... MARCEL PROUST, La Fugitive, 1922, page 485. — Par extension. Époux illégitime. Concubin. La veuve Fipart, encore émue, vit apparaître son illégitime époux (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, 1859, page 559 ). Les femmes elles-mêmes appellent leurs amants : Mon époux (LES EXCENTRICITÉS DU LANGAGE FRANÇAIS (LORÉDAN LARCHEY) 1861, page 121 ). b) Dans le domaine juridique. (infra II). L'un des conjoints, le mari ou la femme. (L')époux conjoint (voir ce mot I A 1). Toute demande en divorce (...) sera remise (...) au président du tribunal (...) par l'époux demandeur en personne (Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, page 44 ). SYNTAXE : Époux donataire, donateur, successible; époux survivant. 2. Au féminin. Épouse. Synonyme : femme. Mes compliments à madame votre épouse, dit l'employé (HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 159 ). J'aime la pauvreté d'un amour profond, réfléchi, lucide — d'égal à égal — ainsi qu'une épouse au flanc fécond et fidèle (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1079 ). SYNTAXE : a) Supra 1 a syntaxe b) Épouse acariâtre, adultère, aimante, irréprochable, légère, soumise, vertueuse; épouse modèle; épouse chrétienne; épouse morganatique; épouse favorite; répudier son épouse. — En particulier. · [Épouse est associé ou opposé à mère] Être plus épouse que mère. Cette femme (...) qui, faite pour être magnifiquement épouse et mère, n'a ni mari, ni enfants, ni famille (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 256 ). · [Épouse est associé ou opposé à amante ou maîtresse] Cependant Céluta étoit mère; l'épouse féconde n'assuroit-elle pas les droits de l'amante? (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 324 ). Cette coucherie sans chemise devait joliment tuer le respect du mari pour la femme et ne plus lui faire voir dans l'épouse qu'une maîtresse (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1890, page 1211 ). — Par extension. Le forçat n'a généralement que des épouses illégitimes, que nous nommons des concubines (HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 186 ). Remarque : Si époux, réservé au langage littéraire ou précieux, est généralement remplacé par mari dans la langue courante, épouse est utilisé à la place de femme, chaque fois qu'il peut y avoir ambiguïté entre le féminin de mari et celui d'homme. Jamais un épicier, en quelque quartier que vous en fassiez l'épreuve, ne dira ce mot leste : ma femme; il dira : mon épouse. " Ma femme " emporte des idées saugrenues, étranges, subalternes, et change une divine créature en une chose. Les sauvages ont des femmes, les êtres civilisés ont des épouses (Idem, Œuvres diverses, tome 2, 1830-35, page 19). B.— Dans le domaine de la mystique : Ø 3. Il peut (...) y avoir des mariages mystiques, des hymens votifs que l'état civil ne connaît pas (...). Des myriades de religieuses n'en ont pas connu d'autres, et les extases des sainte Thérèse pour l'époux divin n'ont de virginal que l'apparence. HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 136. — En particulier. · [Par référence à l'interprétation allégorique selon laquelle les personnages du Cantique représentent Dieu et Israël, ou le Christ et l'Église, unis par un amour conjugal] L'époux, l'épouse du Cantique (des cantiques). Puisse-t-il (...) [M. de Lamartine] comme l'épouse du Cantique, sortir de cette ignorance de lui-même qui ne sied plus à la maturité de son génie (PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Système des contradictions économiques ou Philosophie de la Misère, tome 2, 1846, page 82 ). Absolument. L'époux, l'épouse : Ø 4. Maintenant les séminaires nous envoient des enfants de choeur (...). Ça lit des tas de livres et ça n'a jamais été fichu de comprendre — de comprendre, vous m'entendez! — la parabole de l'époux et de l'épouse. GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1037. · Jésus-Christ, époux de l'Église, des religieuses. Le pontife doit aimer l'Église, comme Jésus-Christ l'a aimée et l'aime. Jésus-Christ est l'époux immortel; l'évêque l'est avec lui (FÉLIX ANTOINE PHILIBERT DUPANLOUP, Journal intime, 1876, page 112 ). Préparez-la [cette nouvelle fiancée du Seigneur] pour l'union éternelle à laquelle le céleste époux la convie (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 212 ). · Le prêtre, époux de l'Église (supra Dupanloup, Journal, 1876, page 112):): Ø 5. Jamais le chrétien ne déposera dans le coeur d'un prêtre le fardeau caché de sa vie, si ce prêtre a une autre épouse que cette Église mystérieuse qui garde le secret des fautes et console les douleurs. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur la littérature anglaise, tome 1, 1836, page 153. · L'Église, les religieuses, épouses du Christ. Quelle jactance (...) que de prétendre savoir de Dieu même ce que l'Église a pour mission d'enseigner! (...) n'était-ce pas pécher gravement contre l'Épouse de Jésus-Christ (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, tome 2, 1908, page 287 ). En prononçant mes voeux, j'ai juré d'être l'épouse du Christ. Je suis à Lui, Il a ma parole et ma main (ALBERT CAMUS, La Dévotion à la croix, 1953, page 566 ). · La Vierge, épouse du Saint-Esprit. Marie, fille bien-aimée du Père; mère du Fils de Dieu; épouse de l'Esprit d'amour (FÉLIX ANTOINE PHILIBERT DUPANLOUP, Journal intime, 1876 page 114 ). Remarque : Dans ce domaine, épouse, époux prennent fréquemment une majuscule (supra FRANCE, loco citato). — Spécialement. [Par allusion au privilège qui conférait au doge de Venise la souveraineté de l'Adriatique et qui était marqué par une cérémonie annuelle d'épousailles avec la mer] Et pourtant ce n'est plus la Venise du ministre de Louis XI, la Venise épouse de l'Adriatique et dominatrice des mers (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 335 ). II.— Au pluriel. Les époux. Les deux conjoints, le mari et la femme. Les époux amoureux (voir ce mot exemple 19). Avant-hier, a eu lieu la séance de conciliation entre les deux époux, qui n'a pas abouti (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1894, page 704 ). Est-ce bien d'apporter la guerre et non la paix? de venir séparer les époux et les frères? (FRANÇOIS MAURIAC, Journal du temps de l'occupation, 1944, page 340) : Ø 6. J'aurais pourtant bien aimé voir avec toi l'âge venir. Voir ton dos se voûter, vérifier s'il est vrai que les vieux époux prennent le même visage, connaître avec toi les plaisirs de l'âtre, du souvenir, mourir presque semblable à toi. JEAN GIRAUDOUX, Amphitryon 38, 1929, III, 3, page 186. Remarque : Confer aussi I A 1 b. SYNTAXE : Des époux assortis; consentement (mutuel) des époux; réconciliation, séparation des époux; devoirs, droits des époux (confer aussi I A 1 a syntaxe). · Emploi en apposition, rare. [Le bohême :] Je vous ai vu hier au Luxembourg avec une femme et une petite fille. Vous aviez un air époux (JEAN RICHEPIN, Madame André, 1879, page 64 ). — Par extension. Époux clandestins. Couple illégitime. Les images fantastiques des nuages s'étendent, se confondent et rentrent ensemble sous le voile protecteur de la nuit, comme des époux clandestins (CHARLES NODIER, Smarra ou Les Démons de la nuit, 1821, page 50 ). Fréquence absolue littéraire Époux : 3 409. Épouse : 2 279. Fréquence relative littéraire Époux : XIXe. siècle : a) 8 980, b) 5 374; XXe. siècle : a) 3 166, b) 2 050. Épouse : XIXe. siècle : a) 4 554, b) 3 111; XXe. siècle : a) 2 685, b) 2 522. Forme dérivée du verbe "épouser" épouser ÉPOUSER, verbe transitif. A.— 1. Prendre pour époux, pour épouse (confer époux I A). Épouser une jeune fille, une veuve. Il vit Mlle Fontanelle et en devint amoureux (...). Il fit sa cour, la demanda en mariage et l'épousa (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Madame Baptiste, 1882, page 357 ). Bientôt vous épouserez l'homme qui vous aime et que vous aimez (PAUL CLAUDEL, La jeune fille Violaine, 1892, I, page 573) : Ø 1. Fanny, c'est la femme de Marius. Il ne l'a pas épousée devant M. le Maire, mais ça, ce n'est qu'une formalité et nous la ferons quand il reviendra. MARCEL PAGNOL, Fanny, 1932, II, 7, page 144. SYNTAXE : a) Épouser le fils, la fille de (quelqu'un); épouser une jeunesse; épouser sa maîtresse; épouser un garçon d'avenir, une fille de bonne maison, une fille sans dot, sans fortune; épouser un beau, un gros parti; épouser une héritière. b) Épouser (quelqu'un) bourgeoisement, civilement, légitimement, publiquement, secrètement, solennellement. c) Épouser (quelqu'un) à l'église, à la mairie; épouser (quelqu'un) avec (sans) le consentement de; épouser (quelqu'un) en premières, en secondes noces; épouser (quelqu'un) par amour, par calcul, par devoir, par intérêt, par pitié; épouser (quelqu'un) par procuration; épouser (quelqu'un) pour son argent, pour sa fortune. d) Consentir, s'engager à épouser (quelqu'un); promettre, refuser d'épouser (quelqu'un); être contraint, forcé, obligé d'épouser (quelqu'un); finir par épouser (quelqu'un); faire épouser (quelqu'un) à (quelqu'un), par (quelqu'un); se faire épouser. — Emploi pronominal réciproque. Georges achevait son service militaire à Épinal. Dès qu'il serait démobilisé, il entrerait dans une banque, et les fiancés s'épouseraient (MARCEL ARLAND, L'Ordre, 1929, page 345 ). — emploi absolu. Contracter mariage. Je lui dis : — Restez, achetez, épousez parmi nous. Nulle part, vous ne serez mieux (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 209) : Ø 2. J'épousai (...) un homme fort riche. Je l'épousai par ignorance, par crainte, par obéissance, par nonchalance, comme épousent les jeunes filles. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, L'Attente, 1883, page 407. — Par métaphore. Le frappement sauvage martèle le choeur virginal. Et le grave épouse l'aigu et ils sont un comme dans une couche (HENRI DE MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, page 334 ). Loin au-dessus de la foule et des harangues, les branches de chênes échangeaient des signes et leurs murmures épousaient le silence (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 3, 1940, page 238 ). · Emploi pronominal réciproque. Sons, parfums, couleurs, profusément en moi s'épousaient (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 570 ). — Par analogie (confer époux, épouse I B) Épouser Dieu, l'Église. Se consacrer à Dieu, entrer dans les ordres. Elle, la fille [Marguerite, en religion Soeur Eulalie] , toute pénétrée de la vertu qui l'avait baignée en cette famille austère, avait épousé Dieu, par dégoût des hommes (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Veillée, 1882, page 795 ). 2. Par métonymie de l'objet. Recevoir en partage par le mariage. Elle épousait la fortune, la beauté, la puissance, au delà de tout espoir (ÉMILE ZOLA, Le Rêve, 1888, page 203 ). Pour que le bénéfice du mariage de Charles VIII ne fût pas perdu, Louis XII se hâta d'épouser à son tour la Bretagne avec la veuve de son cousin (JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 1, 1924, page 139 ). B.— Au figuré. 1. [Le sujet et l'objet désignent des choses concrètes] S'adapter parfaitement à. Épouser une courbe, un contour, un modelé. Un traversin mou qui épousait sa nuque (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 463 ). — Emploi pronominal réciproque. Tandis que les tons se juxtaposent, les lignes s'épousent (PAUL CLAUDEL, Connaissance de l'Est, 1907, page 87 ). 2. [Le sujet désigne une personne, l'objet désigne une chose abstraite] Adopter (confer ce mot II B 1), faire sien (ne) (confer embrasser II A 1 a). Épouser une cause; épouser les idées, les intérêts de quelqu'un. Il revêtait ses idées de mille nuances fines et n'épousait jamais une opinion qu'avec toutes sortes de réserves (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le crime de Sylvestre Bonnard, 1881, page 394 ). Je consens à épouser ton point de vue (ALBERT CAMUS, Caligula, 1944, I, 8, page 23 ). Grandeur et misère de la politique. De Gaulle ne consent à en épouser que la grandeur. C'est ce qui assure le règne des Commis (FRANÇOIS MAURIAC, Bloc-notes, 1958, page 27) : Ø 3. Elle était femme. Elle était une onde sans forme. Toutes les âmes qu'elle rencontrait lui étaient comme des vases, dont, par curiosité, par besoin, sur-le-champ, elle épousait les formes. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la Place, 1908, page 733. Remarque : On rencontre dans la documentation a) Le participe passé adjectivé épousé, ée. Toute fleur en avril devient une cellule Où la vie épousée et féconde pullule (Victor Hugo, Âne, 1880, page 324). C'est par toi que je vis Elsa de ma jeunesse Ô saisons de mon coeur ô lueurs épousées Elsa ma soif et ma rosée (Louis Aragon, Le Roman inachevé, 1956, page 236). b) L'adjectif épousable. Susceptible d'être épousé(e) (supra A 1). Une fille qui (...) danserait avec un ou plusieurs garçons traditionnellement non épousables serait perdue de réputation (Pierre-Louis Menon, Roger Lecotté, Au Village de France, tome 2, 1954, page 18). c) Le substantif masculin épousage, rare. Le fait, l'action d'épouser (supra A 1). L'intrigue, admirablement menée, non ébruitée, allait aboutir à l'épousage de la femme par le roi (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1861, page 930). d) Le substantif masculin épousement, rare. Le fait de s'identifier avec quelqu'un, de faire sien le comportement de quelqu'un (supra B 2). Cette compassion qui, dans le coeur de tant de nobles femmes, de tant d'éducateurs et de tant de missionnaires, est devenue une passion, ce besoin d'ordre, de sens, de pureté et de réponse autour de nous, cette espèce d'épousement étroit du pécheur pour le transformer, ce désir de connaissance et de lumière (...) tout cela fait partie de cette soif sacrée du Sauveur qu'Il a communiquée à Son église (Paul Claudel, Poète regarde Croix, 1938, page 126). Fréquence absolue littéraire Épouser : 4 421. Épousé : 890. Fréquence relative littéraire Épouser : XIXe. siècle : a) 6 702, b) 7 000; XXe. siècle : a) 6 042, b) 5 696. Épousé : XIXe. siècle : a) 1 046, b) 1 301; XXe. siècle : a) 1 576, b) 1 246.

« appellent leurs amants : Mon époux (LES EXCENTRICITÉS DU LANGAGE FRANÇAIS (LORÉDAN LARCHEY) 1861, page 121 ). b) Dans le domaine juridique.

(infra II).

L'un des conjoints, le mari ou la femme.

(L')époux conjoint (voir ce mot I A 1). Toute demande en divorce (...) sera remise (...) au président du tribunal (...) par l'époux demandeur en personne (Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, page 44 ). SYNTAXE : Époux donataire, donateur, successible; époux survivant. 2.

Au féminin.

Épouse.

Synonyme : femme.

Mes compliments à madame votre épouse, dit l'employé (HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 159 ).

J'aime la pauvreté d'un amour profond, réfléchi, lucide — d'égal à égal — ainsi qu'une épouse au flanc fécond et fidèle (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1079 ). SYNTAXE : a) Supra 1 a syntaxe b) Épouse acariâtre, adultère, aimante, irréprochable, légère, soumise, vertueuse; épouse modèle; épouse chrétienne; épouse morganatique; épouse favorite; répudier son épouse. — En particulier. · [Épouse est associé ou opposé à mère] Être plus épouse que mère.

Cette femme (...) qui, faite pour être magnifiquement épouse et mère, n'a ni mari, ni enfants, ni famille (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 256 ). · [Épouse est associé ou opposé à amante ou maîtresse] Cependant Céluta étoit mère; l'épouse féconde n'assuroit-elle pas les droits de l'amante? (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 324 ).

Cette coucherie sans chemise devait joliment tuer le respect du mari pour la femme et ne plus lui faire voir dans l'épouse qu'une maîtresse (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1890, page 1211 ). — Par extension.

Le forçat n'a généralement que des épouses illégitimes, que nous nommons des concubines (HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 186 ). Remarque : Si époux, réservé au langage littéraire ou précieux, est généralement remplacé par mari dans la langue courante, épouse est utilisé à la place de femme, chaque fois qu'il peut y avoir ambiguïté entre le féminin de mari et celui d'homme.

Jamais un épicier, en quelque quartier que vous en fassiez l'épreuve, ne dira ce mot leste : ma femme; il dira : mon épouse.

" Ma femme " emporte des idées saugrenues, étranges, subalternes, et change une divine créature en une chose.

Les sauvages ont des femmes, les êtres civilisés ont des épouses (Idem, Œuvres diverses, tome 2, 1830-35, page 19). B.— Dans le domaine de la mystique : Ø 3.

Il peut (...) y avoir des mariages mystiques, des hymens votifs que l'état civil ne connaît pas (...).

Des myriades de religieuses n'en ont pas connu d'autres, et les extases des sainte Thérèse pour l'époux divin n'ont de virginal que l'apparence. HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 136. — En particulier. · [Par référence à l'interprétation allégorique selon laquelle les personnages du Cantique représentent Dieu et Israël, ou le Christ et l'Église, unis par un amour conjugal] L'époux, l'épouse du Cantique (des cantiques).

Puisse-t-il (...) [M.

de Lamartine] comme l'épouse du Cantique, sortir de 2. »

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