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Dictionnaire en ligne: ÉROTISME, substantif masculin.

Publié le 31/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉROTISME, substantif masculin. A.— Vieilli. Impulsion à aimer, tendance vive à l'amour. L'énergie amoureuse : « vulgo » érotisme (GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 2, , 1880, page 155 ). Confer amour, exemple 228 : Ø 1. J'ai découvert, chez cet homme tendre et rieur, le secret d'un érotisme spacieux qui trouvait ses meilleures satisfactions hors de la réalité. (...) ses plaisirs d'amour ne ressemblaient en rien à ces félicités rationnelles que les amateurs d'hygiène morale exaltent avec une liberté austère... MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 63. B.— Usuel. [Avec une idée explicite de sensualité ou de sexualité] 1. Tendance plus ou moins prononcée à l'amour (sensuel, sexuel), goût plus ou moins marqué pour les plaisirs de la chair. Vers les débuts du mois nous passions par une brève et vraie crise d'érotisme, tout l'hôtel en vibrait (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 442 ). L'érotisme porte un élan et un mystère qui l'ont toujours associé dans de troubles combinaisons aux formes mal dégrossies du sentiment religieux (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 739) : Ø 2.... je reproche à Maupassant son manque de sérieux dans le domaine de l'amour physique qu'il confond souvent avec la gaudriole. Miller a vu plus juste. L'érotisme est sérieux, parfois même tragique. JULIEN GREEN, Journal, 1950-54, page 244. — En particulier. [L'érotisme en tant que valeur, thème de prédilection (dans les représentations d'un individu, d'une collectivité, d'une époque)] Vague d'érotisme. Flânez dans une foire : les attractions proposent (...) l'éveil des sentiments les plus élémentaires, les plus proches du réflexe organique : l'érotisme ou la peur. Fait divers terrorisant et sex-appeal sont devenus les deux ressorts de l'attention publique (RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 52 ). L'érotisme coule à pleins bords aujourd'hui. Il crie, il hurle dans toutes les rues, par mille affiches (FRANÇOIS MAURIAC, Nouveau Bloc-notes, 1961, page 142 ). 2. Par métonymie. Façon de manifester cette tendance, d'exprimer, de satisfaire, de susciter ce goût; manière particulière d'assumer sa vie amoureuse, notamment de faire l'amour. Elle affirmait que l'érotisme de beaucoup de femmes consistait à se mettre nues devant un homme choisi, et ne jouait pleinement qu'une fois (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 264 ). Les histoires de Pauliet me semblaient intéressantes dans la mesure où elles m'aidaient, en favorisant pour moi l'invention de formes d'érotisme que Pauliet ne pouvait pas soupçonner (PIERRE-JEAN JOUVE, La Scène capitale, 1935, page 219 ). J'ai suivi la caravane sans rechigner et retrouve mon petit appartement de célibataire (...) mon érotisme rare, ponctuel et tarifé (ALEXANDRE ARNOUX, Les Crimes innocents 1952, page 190 ). Remarque : " L'érotisme se distingue parfois mal de la pornographie, et il embarrasse ainsi les censeurs. Pourtant, il nuance le but commun, procurer le plaisir génital, en l'enveloppant d'esthétique, en suggérant plus qu'il n'impose. Entre ce raffinement et la brutale obscénité, la différence est aussi grande, a-t-on pu écrire, qu'entre un vin de grand cru et un autre très épais " (Dictionnaire d'information sexuelle (PAUL BERTRAND, VICTOR LAPIE, JÉSUS-CHRIST PELLE) 1970). — En particulier. Caractère érotique de ce qui a pour thème, pour inspiration, l'amour charnel. L'érotisme cinématographique. Les sentimentalités de Greuze, (...) l'érotisme de Fragonard (CAMILLE MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, page 40 ). Le leitmotiv (...) [chez Massenet] qui teinte la musique d'un érotisme exaspéré (RENÉ DUMESNIL, Histoire illustrée du théâtre lyrique, 1953, page 159) : Ø 3. Elle ne rit plus, elle s'abandonne à la langueur de la danse, le visage aussi fermé que celui de l'amour. Elle est quelquefois tout près de mes mains, puis se dérobe d'un coup de hanche. C'est d'un érotisme à la fois sauvage et savant ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 110. 3. Spécialement. a) MÉDECINE, PATHOLOGIE. Penchant maladif à l'amour charnel, obsession du plaisir physique. Un outrage aux moeurs : exhibitionnisme, tentative de viol, érotisme cynique (DOCTEUR HENRI CODET, Psychiatrie, 1926, page 86) : Ø 4.... un ancien noceur, à présent un fou érotique, vit dans une maison de campagne, dont sa femme s'est sauvée, parce que son amour l'aurait tuée. L'érotisme a fait naître chez lui, pour ainsi dire, un sixième sens : la perception de la femme, et de la femme invisible, par les atomes amoureux qu'elle dégage. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1895, page 848. b) PSYCHANALYSE. [Généralement avec un qualificatif] APetititude à éprouver des sensations de plaisir érotique (sensuel, sexuel), (mode de) satisfaction libidinale propre aux zones érogènes, à certaines fonctions vitales. Érotisme buccal, génital, musculaire, urétral, urinaire : Ø 5. De seize à dix-huit mois se déroule [chez l'enfant] une série de phases prégénitales dont la principale est la phase anale-sadique. Elle est marquée par l'apparition de l'« érotisme » anal, jouissance anormale accompagnant la défécation, qui engage parfois l'enfant à « se retenir » pour prolonger le plaisir. EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 142. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 76.

« il nuance le but commun, procurer le plaisir génital, en l'enveloppant d'esthétique, en suggérant plus qu'il n'impose. Entre ce raffinement et la brutale obscénité, la différence est aussi grande, a-t-on pu écrire, qu'entre un vin de grand cru et un autre très épais " (Dictionnaire d'information sexuelle (PAUL BERTRAND, VICTOR LAPIE, JÉSUS-CHRIST PELLE) 1970). — En particulier.

Caractère érotique de ce qui a pour thème, pour inspiration, l'amour charnel.

L'érotisme cinématographique.

Les sentimentalités de Greuze, (...) l'érotisme de Fragonard (CAMILLE MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, page 40 ).

Le leitmotiv (...) [chez Massenet] qui teinte la musique d'un érotisme exaspéré (RENÉ DUMESNIL, Histoire illustrée du théâtre lyrique, 1953, page 159) : Ø 3.

Elle ne rit plus, elle s'abandonne à la langueur de la danse, le visage aussi fermé que celui de l'amour.

Elle est quelquefois tout près de mes mains, puis se dérobe d'un coup de hanche.

C'est d'un érotisme à la fois sauvage et savant ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 110. 3.

Spécialement. a) MÉDECINE, PATHOLOGIE.

Penchant maladif à l'amour charnel, obsession du plaisir physique.

Un outrage aux moeurs : exhibitionnisme, tentative de viol, érotisme cynique (DOCTEUR HENRI CODET, Psychiatrie, 1926, page 86) : Ø 4....

un ancien noceur, à présent un fou érotique, vit dans une maison de campagne, dont sa femme s'est sauvée, parce que son amour l'aurait tuée.

L'érotisme a fait naître chez lui, pour ainsi dire, un sixième sens : la perception de la femme, et de la femme invisible, par les atomes amoureux qu'elle dégage. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1895, page 848. b) PSYCHANALYSE.

[Généralement avec un qualificatif] APetititude à éprouver des sensations de plaisir érotique (sensuel, sexuel), (mode de) satisfaction libidinale propre aux zones érogènes, à certaines fonctions vitales.

Érotisme buccal, génital, musculaire, urétral, urinaire : Ø 5.

De seize à dix-huit mois se déroule [chez l'enfant] une série de phases prégénitales dont la principale est la phase anale-sadique.

Elle est marquée par l'apparition de l'« érotisme » anal, jouissance anormale accompagnant la défécation, qui engage parfois l'enfant à « se retenir » pour prolonger le plaisir. EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 142. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 76. 2. »

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