DIVAN1, substantif masculin.

DIVAN1, substantif masculin.  

CIVILISATION ORIENTALE.  

A.—  Salle garnie de sièges bas et de coussins où siégeaient les notables d'un conseil. Il y avait eu conseil au divan (EUGÈNE FROMENTIN, Voyage en Egypte,  1869, page 152 ). 

—  Par métonymie.  Conseil de notables. La haute administration appartient à l'émir et à son divan (ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 102 ). 

—  Par extension.  Gouvernement turc de Constantinople. Il [Napoléon] régit le conclave, il commande au divan (VICTOR HUGO, Odes et ballades,  1828, page 222) : 

Ø 1.... je proposais aux cinq puissances de l'Europe d'adresser une dépêche collective au divan pour lui demander impérativement la cessation de toute hostilité entre la Porte et les Hellènes.

FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 445. 

B.—  Par analogie.  Salle de réception, dans les maisons orientales, garnie de coussins sur son pourtour : 

Ø 2.... on a fait entrer les femmes dans l'intérieur des divans pour faire leurs compliments à la jeune fille, admirer sa parure et voir les cérémonies. Pour nous, on nous a laissés dans la cour, ou fait entrer dans un divan inférieur. 

ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 205. 

—  Par extension, vieilli.  Café parisien meublé à l'orientale, en vogue à Paris au milieu du XIXe.  siècle. J'ai été avec Scholl au divan de la rue Le Peletier (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1856, page 240 ). Près de l'Opéra, dans un divan où se réunissaient des artistes (THÉOPHILE GAUTIER, Les Jeunes France,  1872, page 356 ). 

C.—  Vieilli.  Recueil de poésies lyriques des littératures orientales. Goethe a composé un recueil de poésies orientales qu'il a nommé divan (LITTRÉ). Il n'est pas impossible que, dès l'époque de Salomon il existât un divan lyrique, mais ce n'est pas là le recueil dont des parties considérables nous ont été conservées (ERNEST RENAN, Histoire du peuple d'Israël, tome 2, 1889, page 179 ).