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DOCILITÉ, substantif féminin.

Publié le 17/01/2016

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DOCILITÉ, substantif féminin.  

A.—  Usuel.  Tendance naturelle à obéir, à céder; comportement soumis. 

1. emploi absolu. La docilité d'un enfant (Quasi-)synonymes : obéissance, soumission; antonymes : indocilité, indiscipline, rebellion, entêtement, obstination. Une jeune fille (...) a toujours deux miroirs, (...) sa glace et son admirateur (...) la complaisante docilité du second corrige la rude franchise du premier (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Intrigue et amour,  1847, IV, 2, page 280 ). Je me laisse faire avec une docilité crispée de chien qu'on panse (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Entrave,  1913, page 283) : 

Ø 1.... j'ai vraiment protesté depuis des années et des années contre la docilité moutonnière avec laquelle les professeurs français ont avalé les monstrueuses couleuvres nées des cerveaux obscurs...

FÉLIX LE DANTEC, Savoir! Considérations sur la méthode scientifique, la guerre et la morale,  1920, page 198. 

SYNTAXE : Docilité absolue, apparente, merveilleuse, parfaite; apparente, grande, parfaite, singulière, stupéfiante docilité; docilité d'agneau, de chien, de mouton; d'une docilité à toute épreuve; écouter, obéir, se plier, suivre avec docilité. 

—  RELIGION.  Disposition à ouvrir son intelligence à l'enseignement de la vérité (d'après Dictionnaire de la foi chrétienne (OLIVIER DE LA BROSSE, ANTONIN-MARIE HENRY, PHILIPPE ROUILLARD) tome 1 1968). Songez que dans chacun de ces humbles vaisseaux vous [les hommes] pouvez faire passer, comme une sève ou une liqueur précieuse, l'esprit de docilité et d'union à Dieu (PIERRE TEILHARD DE CHARDIN, Le Milieu divin,  1955, page 38 ). 

—  Rare, au pluriel.  Ensemble d'attitudes qui témoignent de la soumission. —  Vous en avez donc trente-six, des filles? dit aigrement Madame Vauquer. —  Je n'en ai que deux, répliqua le pensionnaire avec la douceur d'un homme ruiné qui arrive à toutes les docilités de la misère (HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot,  1835, page 37 ). 

2. [Suivi d'un complément] 

a) [Introduit par la préposition envers]  Rare. Docilité envers quelqu'un ou quelque chose. Pour l'heure, des intérêts de famille m'obligent à la docilité envers mon tuteur (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 464 ). Elle prit doucement son bras avec cette docilité envers ses impulsions immédiates qui était tellement elle-même (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 176 ). 

b) [Introduit par la préposition à]  LITTÉRATURE.  Docilité à quelque chose.  Inclination naturelle à céder, à obéir. Au théâtre, la docilité du spectateur aux suggestions du dramaturge (HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion,  1932, page 209) : 

Ø 2. Elle avait, elle, si rebelle et volontaire, une étonnante docilité dans la danse aux mouvements de son partenaire, une soumission au rythme de tout son corps mince et délié, un abandon à la musique, passionné, enfantin, presque primitif.

GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion,  1945, page 161. 

B.—  LITTÉRATURE.   [En parlant d'objets ou d'abstractions]  Caractère de ce qui est docile (voir ce mot B), se laisse facilement manier, s'adapte facilement. 

1. emploi absolu. Étude (...) relative à la souplesse et la docilité du poignet (ALFRED CORTOT, Douze études pour piano, opus 25, de Frédéric Chopin.  1917, page 74 ). La machine (...) se mit en route pour le précipice avec la docilité d'un corps qui s'abandonne sans réserves aux séductions de la pesanteur (PAUL VALÉRY, Entretien avec Frédéric Lefèvre, page 103 ). Elle fait preuve d'une mobilité, d'une transparence, d'une docilité grâce auxquelles on peut l'assimiler à la pensée judicative et discursive (JEAN-PAUL SARTRE, L'Imagination,  1936, page 114 ). 

2. [Suivi d'un complément introduit par la préposition à] :

Ø 3. L'intention de mouvoir l'oeil et la docilité du paysage à ce mouvement ne sont pas davantage des prémisses ou des raisons de l'illusion. Mais elles en sont les « motifs ».

MAURICE MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945, page 59. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 334. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 299, b) 381; XXe.  siècle : a) 388, b) 727. 

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