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ÉLÉGIE, substantif féminin.

Publié le 23/01/2016

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ÉLÉGIE, substantif féminin.  

A.—  LITTÉRATURE.  

1. POÉSIE GRÉCO-LATINE.  Poème aux sujets variés mais le plus souvent mélancoliques, composé de distiques élégiaques (Confer élégiaque A 1). Élégie latine. Les élégies de Tibulle, de Properce. Un ami de Rabelais consacra à cet enfant (...) toute une flore latine d'élégies, de distiques (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Rabelais,  1924, page 118) : 

Ø 1. Les anciens, qui ne faisaient aucun usage de la rime, avaient inventé des vers de différentes mesures, comme l'hexamètre et le pentamètre, qu'ils employaient d'ordinaire dans les sujets tendres et mélancoliques, tels que l'élégie, les épitaphes, l'ode, etc.;...

JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 338. 

2. Usuel.  Poème lyrique de facture libre, écrit dans un style simple qui chante les plaintes et les douleurs de l'homme, les amours contrariés, la séparation, la mort. Elégie amoureuse, plaintive, tendre, triste; les élégies de Ronsard, de Chénier. À quel talent nourri de larmes devrons-nous un jour la plus émouvante élégie (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée,  1836, page 5 ). Seule la poésie —  l'élégie —  peut par la magie du verbe purifier le lamento du corps (PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté,  1949, page 422) : 

Ø 2. Peut-être n'écoutant qu'une jeune manie, 

J'eusse aux rayons d'Homère allumé mon génie; 

Et d'un essor nouveau, jusqu'à lui m'élevant, 

Volé de bouche en bouche heureux et triomphant 

Mais la tendre élégie et sa grâce touchante 

M'ont séduit : l'élégie à la voix gémissante, 

Au ris mêlé de pleurs, aux longs cheveux épars; 

Belle, levant au ciel ses humides regards.

ANDRÉ CHÉNIER, Élégies,  1794, page 128. 

—  Par extension.  Toute oeuvre d'inspiration tendre et mélancolique, où l'amour tient en général une large part. La tragédie de Corneille, Tite et Bérénice, fut représentée. Elle tomba. La belle élégie de Racine fut mieux accueillie (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Génie latin,  1909, page 151 ). 

·    Spécialement.  MUSIQUE.  Morceau écrit généralement sur le mode mineur pour exprimer la tristesse. Mon jeune Dalmate exécuta une élégie en la mineur d'une expression déchirante (OCTAVE FEUILLET, Scènes et comédies,  1854, page 124 ). 

B.—  Au figuré, ironique ou familier. 

1. Plainte chagrine, lamentation, situation de désespoir généralement provoquée par un chagrin d'amour, une séparation. Quelques élégies furent alors versées dans le coeur du Procureur du roi (HONORÉ DE BALZAC, La Muse  du département,  1844, page 79 ). Je vivais ces jours-ci la plus plaintive des élégies (ANDRÉ GIDE, Correspondance avec Paul Valéry, 1892, page 175 ). 

2. Par métaphore (personnification).  Personne, généralement jeune femme dont l'allure, la physionomie, le caractère sont empreints de tristesse, de mélancolie, à l'image des personnages des élégies : 

Ø 3. Certes, il avait revu des paysages entiers, ou respiré le parfum des forêts. Il était, vivante et sublime élégie, toujours silencieux, résigné; toujours souffrant sans pouvoir dire : je souffre! cet aigle, qui voulait le monde pour pâture, se trouvait entre quatre murailles étroites et sales... 

HONORÉ DE BALZAC, Louis Lambert,  1832, page 63. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 255. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 692, b) 301; XXe.  siècle : a) 240, b) 187. 

 

Forme dérivée du verbe \"élégir\"

 élégir

 Ce mot n'est pas défini dans le Trésor de la Langue Française.

 

 

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