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ENCOMBREMENT, substantif masculin.

Publié le 28/01/2016

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ENCOMBRER, verbe transitif.  

A.—  [Le sujet désigne un objet concret, parfois un être animé, une collectivité; le complément d'objet direct désigne parfois une personne, une partie du corps, une collectivité, le plus souvent un objet concret, en particulier un lieu, un espace] 

1. Encombrer quelque chose ou quelqu'un..  Occuper à l'excès au point d'embarrasser, d'obstruer; être source de gêne par le volume, le nombre. Encombrer un trottoir; la foule encombre un lieu; (être) encombré de ballots, de débris, de meubles; chambre encombrée de quelque chose Après avoir débarrassé cette table des livres et des papiers qui l'encombraient (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 451 ). De simples ruisseaux encombrés de petits joncs et envahis par les orchidées (JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 2, 1868, page 202 ). 

—  Encombrer quelque chose ou quelqu'un de quelque chose, (rare) avec quelque chose. Trois personnes (...) se placèrent auprès de moi dans la voiture, qu'elles encombrèrent de paquets et de cartons (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 4, 1813, page 9 ). 

—  Employé absolument. Les meubles (...) n'ajoutent rien, encombrent plutôt (JULIEN GREEN, Journal,  1935-39, page 199 ). 

2. Emploi pronominal. 

a) Sens passif. La chambre s'encombrait, les tiroirs allaient déborder (ÉMILE ZOLA, Le Docteur Pascal,  1893, page 179 ). 

—  S'encombrer de, (rare) par. Les tables (...) s'encombrent de roses blanches, bleues, rouges, roses et jaunes (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école,  1900, page 266 ). 

b) Sens réfléchi. Ne voulant pas m'encombrer de bagages (VICTORIEN SARDOU, Rabagas,  1872, II, 11, page 78 ). 

c) Sens réciproque. Les tombereaux venaient s'encombrer à la file (ALPHONSE DE LAMARTINE, Jocelyn,  1836, page 780 ). 

B.—  Au figuré. 

1. [Le sujet désigne une personne, un inanimé concret ou abstrait; le complément d'objet direct désigne un inanimé abstrait, en particulier un espace abstrait, un secteur de l'activité humaine]  Envahir à l'excès. Encombrer le marché. Ce qui prendrait deux minutes semble devoir encombrer une journée entière (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal,  1866, page 245 ). Vous n'encombrerez plus le palmarès, hein? Vous en laisserez pour les autres, hein? (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 74 ). 

—  Emploi pronominal passif. L'idée de consonance (...) s'encombre de notions nouvelles (CHARLES LALO, Esquisse d'une esthétique musicale scientifique,  1908, page 139 ).  Confer aussi boucher1  exemple 42. 

Remarque : On rencontre dans la documentation, en ce sens, avec une nuance péjorative, le substantif masculin encombreur désignant une personne Ces mille encombreurs de la science (LOUIS-FERDINAND CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 399). 

2. [Le complément d'objet direct désigne une personne, un inanimé relatif à une personne, parfois une collectivité] 

a) [Le sujet désigne une personne, parfois une collectivité]  Causer de l'embarras par sa présence, son existence. Encombrer quelqu'un de sa personne : 

Ø Dans la candeur et l'intensité de son zèle, il ne craint pas d'importuner la jeune malade; il ne s'aperçoit même pas qu'il l'encombre un peu.

ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 3, 1921, page 12. 

—  Emploi pronominal réfléchi. Ne t'encombre pas de lui ce jour-là (JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier] , 1907, page 275 ). 

b) [Le sujet désigne un inanimé] 

—   Gêner, embarrasser d'un point de vue matériel (richesse, santé), moral, intellectuel, spirituel. [La mélancolie] c'est un sentiment qui me gêne et m'encombre (ANDRÉ GIDE, Journal,  1930, page 1013 ). Ta mémoire qu'encombrent mille souvenirs futiles (FRANÇOIS MAURIAC, Le Noeud de vipères,  1932, page 59 ). 

·    Emploi pronominal réfléchi. Elle s'encombre d'un tas de préjugés élégants et néfastes (CLAUDE FARRÈRE, L'Homme qui assassina,  1907, page 179 ). 

—   Surcharger de travail, d'occupations. Tout dépendra un peu des avalanches de lettres et d'affaires et de travaux qui m'encombrent ici (VICTOR HUGO, Correspondance,  1849, page 5 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 561. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 428, b) 984; XXe.  siècle : a) 904, b) 952. 

 

ENCOMBREMENT, substantif masculin.  

A.—  Action d'encombrer, de prendre de la place à l'excès par le volume, d'être en trop grand nombre pour un espace donné; résultat de cette action; ce qui encombre ainsi. Encombrement des rues; éviter l'encombrement de quelque chose; faire de l'encombrement. Il y avait là un encombrement de brouettes, de bêches, de râteaux, et d'outils de toutes sortes (OCTAVE FEUILLET, Monsieur de Camors,  1867, page 215 ). Autour de lui, l'encombrement du pavé et des trottoirs continuait (ÉMILE ZOLA, L'Argent,  1891, page 47 ). 

—  Spécialement. 

·    Volume d'un objet, partie de l'espace qu'il occupe. Tracteur à faible encombrement (LOUIS LEVADOUX, La Vigne et sa culture,  1961, page 96 ). 

·    Encombrement (de voitures). Affluence excessive de voitures en un même endroit provoquant un ralentissement de la circulation. Il y a des encombrements aux carrefours (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, La Vie unanime, 1908, page 110 ).  Par analogie.  Affluence excessive d'appels téléphoniques entraînant une perturbation sur les lignes. Accélérer le trafic téléphonique, (...) réduire l'encombrement des installations (L'Administration des Postes et Télécommunications.  1964, page 42 ). 

B.—  Au figuré. 

1. Action d'occuper à l'excès un espace abstrait, en particulier un secteur de l'activité humaine; résultat de cette action. Tu as pu voir ce qu'il en est de la profession de médecin. L'encombrement y est grand (LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale,  1842, page 97 ). 

2. Action d'envahir quelqu'un d'un point de vue moral, intellectuel, spirituel ou par de nombreuses occupations; résultat de cette action; ce qui encombre à ces différents points de vue. L'encombrement vain de la cervelle (ANDRÉ GIDE, Journal,  1943, page 251 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 249. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 129, b) 571; XXe.  siècle : a) 508, b) 336. 

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