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ÉPILOGUE, substantif masculin.

Publié le 31/01/2016

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ÉPILOGUE, substantif masculin.  

A.—  LITTÉRATURE.  

1. DRAMATURGIE ANCIENNE.  Petit discours en vers qui était récité par un acteur à la fin d'une représentation pour demander au public son approbation. 

—  Par métaphore. Épilogue pour tâcher de faire croire au lecteur que si ce livre est tel ce n'est pas la faute de l'auteur (ANDRÉ GIDE, Le Prométhée mal enchaîné,  1899, page 341 ). 

2. Dans la langue moderne.  Dernière partie, conclusion d'un discours, d'un poème, d'un ouvrage dramatique ou romanesque, contenant par exemple la récapitulation des principaux points d'une argumentation ou le récit des événements postérieurs à l'action principale. Antonyme : prologue. L'« Elkovan » est un conte d'amour en trois chants avec un prélude et un épilogue (JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains,  1885, page 119 ). Dans un fragment qu'il écrivit pour le placer en épilogue au roman, Arnim a exprimé l'espérance qu'il mettait dans toutes les formes du « pressentiment » (ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve,  1939, page 265 ). 

—  Par métaphore. La grande épopée mystérieuse dont nous avons tous chacun un chant en nous-mêmes, dont Milton a écrit le prologue et Byron l'épilogue : le poème de l'homme (VICTOR HUGO, Les Rayons et les ombres,  1840, page 1020 ). 

B.—  Par extension et au figuré.  Ce qui termine une affaire, une histoire, une aventure. Tel fut le lamentable épilogue d'une croisade qui, somme toute, avait brillamment réussi (RENÉ GROUSSET, L'Épopée des Croisades,  1939, page 338) : 

Ø ... c'est toujours le même cycle à parcourir, la même maladie à deux. Impossible d'éviter l'une des étapes. Elles se suivent, dans l'ordre, jusqu'à la convalescence, jusqu'à l'épilogue miséricordieux qui se déroule dans un brouillard, tout comme l'affreux prélude.

GEORGES DUHAMEL, Journal de Salavin,  1927, page 95. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6 

 

Forme dérivée du verbe \"épiloguer\"

 épiloguer

ÉPILOGUER, verbe transitif.  

A.—  Emploi transitif direct, vieux.  Critiquer quelqu'un ou quelque chose d'une manière minutieuse et souvent mesquine. Épiloguer les actions d'autrui (Dictionnaire de l'Académie française.  1798-1878).  Des hommes à passions incessantes (...) s'épiant dans leur intérieur, épiloguant leurs discours, s'observant comme deux duellistes (HONORÉ DE BALZAC, Le Cabinet des antiques,  1839, page 21 ). Je ne comprends rien à Sainte-Beuve (...) Il a passé sa vie à me vexer, à me grogner, à m'épiloguer et à me soupçonner (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance,  1812-76, page 361 ). 

B.—  Emploi transitif indirect, souvent péjoratif.  [Le complément est généralement introduit par sur]  Faire de longs commentaires, souvent superflus, parfois malveillants, sur une chose. Épiloguer sur les mots, le style. Je serais fâché qu'on ne vît dans tout ceci que les chicaneries d'un frondeur décidé à épiloguer sur tout. Je ne chicane pas (AMÉDÉE POMMIER, De l'Athéisme et du déisme.  1857, page 85) : 

Ø Au fond du restaurant, quelques jeunes auteurs déjeunent et n'en finissent pas d'épiloguer sur le métier, prenant à témoin les comédiens qu'ils ont rencontrés là, s'adressant parfois aux garçons, qui connaissent le Théâtre-français sur le bout du doigt.

LÉON-PAUL FARGUE, Le Piéton de Paris,  1939, page 92. 

—  emploi absolu. Mais assez causé, épilogué, distingué, ajourné (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal,  1866, page 514 ). Les gens qui l'écoutaient n'osèrent pas proposer des versions différentes, et ils commentèrent la sienne. Qui? Pourquoi? Comment? On épiloguait (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami,  1942, page 138 ). 

Remarque : On rencontre dans la documentation le dérivé épilogage, substantif masculin, rare.  Action d'épiloguer. La discussion, la délimitation, l'« épluchage » et l'« épilogage » sont devenus, surtout en ce temps-ci, de véritables maladies (GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 4, 1855, page 240). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 44. 

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