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ÉVACUATION, substantif féminin.

Publié le 02/02/2016

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ÉVACUATION, substantif féminin.  

A.—  [En parlant d'une chose qui est rejetée ou expulsée; correspond à évacuer A] 

1. [En parlant des excréments, de substances nocives accumulées dans une partie de l'organisme, etc.]  Rejet, expulsion hors du corps par les voies naturelles ou par intervention chirurgicale. Une évacuation abondante; évacuation catarrhale; évacuation de sang; réflexe d'évacuation urinaire ou excrétoire. Pendant le sommeil, (...) le mouvement péristaltique des intestins languit (...) les évacuations alvines sont retardées (PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 2, 1808, page 378 ). Le kyste suppuré peut se rompre et occasionner la mort (...) ou la guérison par l'évacuation au dehors (ÉMILE BRUMPT, Précis de parasitologie.  1910, page 235 ). Appareil à pneumothorax et évacuation de la plèvre (Catalogue d'instruments de chirurgie de la Maison Collin, 1935, page 10 ). 

Remarque : Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932 atteste un emploi au pluriel pour désigner les matières évacuées. Le médecin, en voyant les évacuations, jugea que le malade était beaucoup mieux. 

2. Par analogie.  [En parlant d'eaux usées, de gaz, de déchets produits par une usine, etc.]  Évacuation de l'air vicié, de déchets radioactifs, d'effluents gazeux ou liquides. Synonymes : écoulement, rejet. Sur les navires de combat, (...) les tuyaux de décharge, les évacuations d'un certain nombre de pompes doivent rester au-dessous du pont blindé (A. CRONEAU, Construction pratique des navires de guerre, tome 2, 1892, page 181 ). Produire du plutonium en opérant à la plus basse température possible pour simplifier les problèmes technologiques d'évacuation de chaleur (BERTRAND GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, ses aspects politiques et techniques, 1962, page 108 ). 

Remarque : 1. La documentation atteste quelques emplois au figuré, en parlant de la pensée, d'idées, etc. La littérature n'est pas une évacuation déréglée des idées, une pêche miraculeuse au hasard du dictionnaire (Paul Morand, Excursions immobiles, 1944, page 159). [L'] évacuation de la présence en quelque sorte auto-affirmante de mon existence corporelle (Paul Ricoeur, Philosophie de la volonté, 1949, page 20). Il n'y a pas de conversion s'il n'y a pas de don total. (...) Il faut l'évacuation totale du monde (Julien Green, Journal, 1955-58, page 5). 2. Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842 et certains dictionnaires (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892 et Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965) attestent, dans le domaine de la procédure, évacuation des procès \" action de terminer tous les procès pendants devant une juridiction \". 

B.—  [En parlant d'un lieu; correspond à évacuer B] 

1. Abandon, retrait, sortie par ordre de l'autorité, de la force publique, ou en raison d'une nécessité quelconque. Évacuation d'un cinéma, d'une ville. Il faudrait évidemment demander l'évacuation des tribunes (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 6, 1907-08, page 275 ). Le gouvernement a interdit les évacuations de villages (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Pilote de guerre, 1942, page 321) : 

Ø 1. Une escouade de sergents de ville venait de faire irruption dans le restaurant, et procédait à l'évacuation de la salle. Jacques et Jenny, serrés l'un contre l'autre, se trouvèrent pris dans le remous, poussés, bousculés, entraînés vers la porte.

ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 550. 

2. En particulier.  domaine militaire  Abandon, retrait d'une place ou d'une position, effectué par une troupe sous la pression de l'ennemi ou non. Évacuation des territoires occupés; tranchées d'évacuation. [Le sergent] surveille l'évacuation du cantonnement à cette fin que personne ne tire au flanc (HENRI BARBUSSE, Le Feu,  1916, page 149 ). La promesse d'une évacuation immédiate en échange de la reddition des troupes françaises qui se défendaient encore isolément (JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 2, 1924, page 141) : 

Ø 2.... il (...) fallait l'assentiment unanime des puissances. Or, la Russie a carrément refusé le sien : en exigeant, comme condition absolue, l'arrêt officiel des hostilités en Serbie et l'évacuation de Belgrade par les troupes autrichiennes; ce qui, en l'état actuel, était vraiment demander à l'Autriche une reculade inacceptable!

ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936 page 474. 

C.—  [En parlant de personne; correspond à évacuer C] 

1. Action de faire partir, sortie d'un lieu par ordre de l'autorité, de la force publique, ou par une nécessité quelconque. Évacuation des habitants, de la population d'une ville. Ordre d'interdire les évacuations, c'est-à-dire de contraindre les femmes et les enfants à demeurer sous les bombardements (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Pilote de guerre,  1942, page 321 ). Système d'évacuation immédiate (...) organisé pour ceux qui montraient subitement des signes de la maladie (ALBERT CAMUS, La Peste,  1947, page 1371 ). 

2. En particulier.  domaine militaire [En temps de guerre]  Envoi vers l'arrière (de personnels blessés ou malades). Hôpital d'évacuation; billet, fiche d'évacuation. Modestes blessures qui n'ont pas été estimées dignes d'une évacuation (HENRY BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux,  1916, page 76 ). Les premières évacuations de gazés en 1915 (DOCTEURS JOSUÉ, GODLEWSKI. Nouveau traité de médecine, fascicule 8, 1925, page 340) : 

Ø 3. Tarkington, pour qui ses pieds douloureux, gonflés, faisaient maintenant de la moindre marche un supplice chinois, dut reconnaître qu'il lui fallait demander son évacuation.

ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Les Silences du colonel Bramble,  1918, page 102. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 15 

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