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FARCEUR, -EUSE, substantif et adjectif.

Publié le 11/02/2016

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FARCEUR, -EUSE, substantif et adjectif.  

A.—  HISTOIRE LITTÉRATURE (THÉÂTRE).  Auteur de farces; acteur spécialisé dans les rôles de bouffon, de comique. Synonyme : histrion. Jodelle (...), Grévin (...), Jean de La Taille (...), s'attaquent aux farces et aux farceurs avec un ton de grand mépris (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe.  siècle, 1828, page 209 ). Un comédien, un farceur bien réjouissant (THÉODORE DE BANVILLE, Gringoire,  1866, 1, page 9) : 

Ø 1. Ce n'était près de lui que jeux et que fêtes, et ces fêtes faisaient pleurer toute l'Asie. À son arrivée, les farceurs, les chanteurs, les bouffons de l'Italie qui jusque-là faisaient ses délices furent éclipsés par ceux de l'Orient.

JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 311. 

B.—  Par extension, langage courant. 

1. Emploi comme substantif. 

a) Personne qui dit ou fait des choses bouffonnes, joue des tours pour amuser ou se divertir aux dépens d'autrui; par extension personne que l'on ne prend pas au sérieux en raison de son comportement, de son attitude. Synonyme : blagueur. Vous êtes un farceur... mais je comprends la plaisanterie (HENRI MEILHAC, LUDOVIC HALÉVY, La Vie parisienne,  1867, II, 16, page 48 ). —  Farceur!... (...). Ah! tu blagues tes petits camarades? (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Charles Demailly,  1860, page 108) : 

Ø 2. Un matin, comme ils étaient là tous les quatre, car le père Savon ne quittait jamais sa copie, la chaise de l'expéditionnaire, sciée sans doute par quelque farceur, s'écroula sous lui, et le bonhomme roula sur le parquet en poussant un cri d'effroi.

GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, L'Héritage, 1884, page 515. 

b) Péjoratif.  Homme qui mène une vie de libertin. Il est vrai (...) que je suis un farceur, un coureur de filles (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance,  1859, page 351 ). 

—  Au féminin.  Femme légère, infidèle. Il faut avoir aimé beaucoup de farceuses pour bien goûter le bonheur d'aimer une honnête petite femme (LUDOVIC HALÉVY, Un Mariage d'amour, 1881, page 129 ). 

2. Emploi adjectival.  [En construction d'attribut ou d'apposition] 

a) [Appliqué à une personne]  Qui fait des farces, dit des plaisanteries. Tu trouveras (...) ta filleule tout à fait farceuse, c'est la drôlerie de la maison (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, 1871, page 124 ). M. Faîsme, (...) les bras écartés, riant comme un écolier farceur (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Pénitencier, 1922, page 690 ). 

b) Par métonymie.  [Appliqué à un attribut de la personne]  Qui exprime ou traduit la gaîté et l'esprit de farce. Air, oeil, rire farceur. Le domestique riait d'un rire farceur et embarrassé (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille,  1882, page 359) : 

Ø 3. Il m'est impossible de rencontrer Forain (...) sans que m'apparaisse en même temps le fantôme de ce pauvre Caran d'Ache (...) avec son oeil farceur, hypocritement réservé quand il parlait aux dames, mais les déshabillant en une seconde comme l'experte nounou fait d'un poupon.

LÉON DAUDET, L'Entre-deux-guerres,  1915, page 85. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 436. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 274, b) 1 032; XXe.  siècle : a) 1 349, b) 255. 

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