FARD, substantif masculin.
Publié le 05/04/2015
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FARD, substantif masculin.
A.— Composition colorée qu'on applique sur différentes parties du visage pour en rehausser l'éclat. Boîte à fard. Des filles énormes et bouffies, aux cheveux jaunes, plâtrées et grasses de fard, dévisageaient les passants avec de sales regards (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Antoinette, 1908, page 865 ). Après la représentation, Bouchotte, dans sa loge, ôtait son fard (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Révolte des anges, 1914, page 278) :
Ø 1.... bien qu'elle eût (...) allongé jusqu'aux tempes la ligne noire de ses yeux, avivé sa joue de fard, jamais Poëri n'avait semblé y faire attention. Pourtant Tahoser était bien belle...
THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 244.
— Par analogie. Tu as mon châle jaune! Ah! cette couleur est le fard des brunes (HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette, 1847, page 37) :
Ø 2. La poussière rose couvrait ses mains, et, volant quelquefois jusqu'à son visage, saupoudrait ses joues et ses lèvres d'un léger fard, qui faisait paraître ses yeux plus bleus et plus resplendissants.
ALPHONSE DE LAMARTINE, Confidences, Graziella, 1849, page 216.
· Familier. Piquer un fard. Rougir sous l'effet d'une émotion. Anaïs, qu'est-ce que tu racontais donc à Marie Belhomme pour lui faire piquer des fards, que ceux de la Bastille sont pâles à côté! (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 151 ).
B.— Au figuré, littéraire. Apparence trompeuse qui dissimule la vérité. L'être débarrassé de ses fards (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 5) :
Ø 3.... il tenait à la nièce de Jupien des discours aussi sentimentaux (...) qu'étaient d'une bassesse sans fard, les théories qu'il avait exposées à M. de Charlus au sujet de la séduction, du dépucelage.
MARCEL PROUST, La Prisonnière, 1922, page 52.
· Agir, parler sans fard. Sans dissimulation. Un aveu sans fard. Cette gaieté (...) me révélait sans fard tous les changements qui étaient survenus en moi! (HONORÉ DE BALZAC, Le Colonel Chabert, 1832, page 51 ).
— Vieux, littéraire. Faux ornements. Le manque de simplesse réelle, le fard trop ingénieux du style (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 39 ).
STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 320. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 194, b) 571; XXe. siècle : a) 494, b) 591.
Liens utiles
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