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illusion inverse de celle de New York, c'est la nature ici qui revêt l'aspect d'un chantier.

Publié le 06/01/2014

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illusion
illusion inverse de celle de New York, c'est la nature ici qui revêt l'aspect d'un chantier. Aussi, les dimensions de la baie de Rio ne sont pas perceptibles à l'aide de repères visuels : la lente progression du avire, ses manoeuvres pour éviter les îles, la fraîcheur et les parfums descendant brusquement des forêts accrochées aux mornes établissent par anticipation une sorte de contact physique avec des fleurs et des roches qui n'existent pas ncore comme des objets, mais préforment pour le voyageur la physionomie d'un continent. Et c'est Colomb encore qui evient à la mémoire : « Les arbres étaient si hauts qu'ils semblaient toucher le ciel ; et, si j'ai bien compris, ils ne perdent amais leurs feuilles : car je les ai vus aussi verts et frais en novembre qu'ils le sont au mois de mai en Espagne ; quelquesns même étaient en fleurs, et d'autres portaient des fruits... Dans quelque direction que je me tourne, le rossignol hantait, accompagné de milliers d'oiseaux d'espèces différentes. » Voici l'Amérique, le continent s'impose. Il est fait de outes les présences qui animent au crépuscule l'horizon nébuleux de la baie ; mais, pour le nouvel arrivé, ces ouvements, ces formes, ces lumières, n'indiquent pas des provinces, des hameaux et des villes ; elles ne signifient pas es forêts, des prairies, des vallées et des paysages ; elles ne traduisent pas les démarches et les travaux d'individus qui 'ignorent les uns les autres, chacun enfermé dans l'horizon étroit de sa famille et de son métier. Tout cela vit d'une xistence unique et globale. Ce qui m'entoure de toutes parts et m'écrase, ce n'est point la diversité inépuisable des hoses et des êtres, mais une seule et formidable entité : le Nouveau Monde. IX GUANABARA Rio est mordu par sa baie jusqu'au coeur ; on débarque en plein centre, comme si l'autre moitié, nouvelle Ys, avait été éjà dévorée par les flots. Et en un sens c'est vrai puisque la première cité, simple fort, se trouvait sur cet îlot rocheux que le navire frôlait tout à l'heure et qui porte toujours le nom du fondateur : Villegaignon. Je foule l'Avenida Rio-Branco où 'élevaient jadis les villages tupinamba, mais j'ai dans ma poche Jean de Léry, bréviaire de l'ethnologue. Il y a trois cent soixante-dix-huit ans presque jour pour jour, il arrivait ici avec dix autres Genevois, protestants envoyés ar Calvin à la requête de Villegaignon, son ancien condisciple qui venait de se convertir un an à peine après son tablissement dans la baie de Guanabara. Cet étrange personnage qui avait fait successivement tous les métiers et qui avait touché à tous les problèmes s'était battu contre les Turcs, les Arabes, les Italiens, les Ecossais (il avait enlevé Marie Stuart pour permettre son mariage avec François II) et les Anglais. On l'avait vu à Malte, à Alger et à la bataille de Cérisoles. Et c'est presque au terme de sa carrière aventureuse, alors qu'il semblait s'être consacré à l'architecture ilitaire, qu'à la suite d'une déception de carrière il décide d'aller au Brésil. Mais là encore, ses plans sont à la mesure de son esprit inquiet et ambitieux. Que veut-il faire au Brésil ? Y fonder une colonie, mais sans doute aussi s'y tailler un empire ; et, comme objectif immédiat, établir un refuge pour les protestants persécutés qui voudraient quitter la métropole. Catholique lui-même et probablement libre penseur, il obtient le patronage de Coligny et du cardinal de Lorraine. Après une campagne de recrutement auprès des fidèles des deux cultes, menée aussi sur la place publique auprès des débauchés et des esclaves fugitifs, il réussit finalement, le 12 juillet 1555, à embarquer six cents personnes sur deux navires : mélange de pionniers représentant tous les corps d'état et de criminels tirés des prisons. Il n'oubliait que les femmes et le ravitaillement. Le départ fut laborieux ; par deux fois, on rentre à Dieppe, enfin, le 14 août, on lève définitivement l'ancre, et les difficultés commencent : bagarres aux Canaries, putréfaction de l'eau à bord, scorbut. Le 10 novembre, Villegaignon mouille dans la baie de Guanabara, où Français et Portugais se disputaient depuis plusieurs années les faveurs des indigènes. La position privilégiée de la France sur la côte brésilienne à cette époque pose de curieux problèmes. Elle remonte certainement jusqu'au début du siècle où de nombreux voyages français sont signalés - notamment celui de Gonneville en 1503, qui ramena du Brésil un gendre indien - presque en même temps que la découverte de la Terre de Sainte-Croix par Cabrai en 1500. Faut-il remonter plus haut ? Doit-on conclure de l'attribution immédiate à cette nouvelle terre, par les Français, du nom de Brésil (attesté depuis le XIIe siècle, au moins, comme l'appellation - au secret jalousement gardé - du continent mythique d'où provenaient les bois de teinture), et du grand nombre de termes empruntés directement par le français aux dialectes indigènes sans passer par l'intermédiaire des langues ibériques : ananas, manioc, tamandua, tapir, jaguar, sagouin, agouti, ara, caïman, toucan, coati, acajou, etc., qu'un fond de vérité étaye cette tradition dieppoise d'une découverte du Brésil par Jean Cousin, quatre ans avant le premier voyage de Colomb ? Cousin avait un nommé Pinzon à son bord, ce sont des Pinzon qui redonnent courage à Colomb lorsqu'à Palos il semble tout prêt d'abandonner son projet, c'est un Pinzon encore qui commande la Pinta au cours du premier voyage, et avec qui Colomb tient à conférer chaque fois qu'il envisage un changement de route ; enfin, c'est en renonçant à la route qui sera, exactement un an plus tard, celle menant un autre Pinzon jusqu'à Cabo São-Agostino et lui assurant la première découverte officielle du Brésil, que Colomb manque de peu un titre de gloire supplémentaire. À moins d'un miracle, le problème ne sera jamais résolu puisque les archives dieppoises, y compris la relation de ousin, ont disparu au XVIIe siècle au cours de l'incendie dû au bombardement anglais. Mais, mettant pour la première ois le pied sur la terre du Brésil, je ne puis me retenir d'évoquer tous ces incidents burlesques et tragiques qui attestaient l y a quatre cents ans l'intimité régnant entre Français et Indiens : interprètes normands conquis par l'état de nature, renant femme indigène et devenant anthropophages ; le malheureux Hans Staden qui passa des années d'angoisse ttendant chaque jour d'être mangé et chaque fois sauvé par la chance, essayant de se faire passer pour Français en nvoquant une barbe rousse fort peu ibérique et s'attirant du roi Quoniam Bébé cette réplique : « J'ai déjà pris et mangé inq Portugais et tous prétendaient être français ; cependant ils mentaient ! » Et quelle constante fréquentation n'avait as été requise pour qu'en 1531, la frégate la Pèlerine pût rapporter en France, en même temps que trois mille peaux de éopard et trois cents singes et guenons, six cents perroquets « sachant déjà quelques mots de français... ». Villegaignon fonde, sur une île en pleine baie, le Fort-Coligny ; les Indiens le construisent, ils ravitaillent la petite olonie ; mais vite dégoûtés de donner sans recevoir, ils se sauvent, désertent leurs villages. La famine et les maladies 'installent au fort. Villegaignon commence à manifester son tempérament tyrannique ; les forçats se révoltent : on les assacre. L'épidémie passe sur la terre ferme : les rares Indiens restés fidèles à la mission sont contaminés. Huit cents eurent ainsi. Villegaignon dédaigne les affaires temporelles ; une crise spirituelle le gagne. Au contact des protestants, il se convertit, fait appel à Calvin pour obtenir des missions qui l'éclaireront sur sa foi nouvelle. C'est ainsi que s'organise, en 1556, le voyage dont Léry fait partie. L'histoire prend alors un tour si étrange que je m'étonne que nul romancier ou scénariste ne s'en soit encore emparé. Quel film elle ferait ! Isolés sur un continent aussi inconnu qu'une autre planète, complètement ignorants de la nature et des hommes, incapables de cultiver la terre pour assurer leur subsistance, dépendant pour tous leurs besoins d'une population incompréhensible qui les a d'ailleurs pris en haine, assaillis par les maladies, cette poignée de Français, qui s'étaient exposés à tous les périls pour échapper aux luttes métropolitaines et fonder un foyer où puissent coexister les croyances sous un régime de tolérance et de liberté, se trouvent pris à leur propre piège. Les protestants essayent de convertir les catholiques, et ceux-ci les protestants. Au lieu de travailler à survivre, ils passent les semaines en folles discussions : comment doit-on interpréter la Cène ? Faut-il mêler l'eau et le vin pour la consécration ? L'Eucharistie, l'administration du baptême fournissent le thème de véritables tournois théologiques à la suite desquels Villegaignon se convertit ou se reprend. On va jusqu'à expédier un émissaire en Europe pour consulter Calvin et lui faire trancher les points litigieux. Pendant ce temps les conflits redoublent. Les facultés de Villegaignon s'altèrent ; Léry conte qu'on pouvait prédire son humeur et ses rigueurs à la couleur de ses costumes. Finalement, il se tourne contre les protestants et entreprend de les affamer ; ceux-ci cessent de participer à la vie commune, passent sur le continent et s'allient aux Indiens. À l'idylle qui se noue entre eux, nous devons ce chef-d'oeuvre de la littérature ethnographique, le Voyage faict en la Terre du Brésil de Jean de Léry. La fin de l'aventure est triste : les Genevois arrivent, non sans mal, à rentrer sur un bateau français ; il ne s'agit plus, comme à l'aller où ils étaient en force, de « dégraisser » - c'est-à-dire de piller - gaiement les bateaux rencontrés sur la route ; la famine règne à bord. On mange les singes, et ces perroquets si précieux qu'une Indienne amie de Léry refusait de céder le sien, à moins que ce ne fût contre une pièce d'artillerie. Les rats et les souris des cales, dernières victuailles, atteignent le cours de quatre écus pièce. Il n'y a plus d'eau. En 1558, l'équipage débarque en Bretagne à demi mort de faim. Sur l'île, la colonie se désagrège dans un climat d'exécutions et de terreur ; détesté par tous, considéré comme traître par les uns, comme renégat par les autres, redoutable aux Indiens, effrayé par les Portugais, Villegaignon renonce à son rêve. Fort-Coligny commandé par son neveu, Bois-le-Comte, tombe aux mains des Portugais en 1560. Dans ce Rio qui m'est maintenant donné en pâture, c'est la saveur de cette histoire que je cherche d'abord à discerner. En vérité, je devais la deviner un jour, à l'occasion d'une excursion archéologique organisée par le Museu Nacional en l'honneur d'un savant japonais, au fond de la baie. Une vedette nous avait laissés sur une plage marécageuse où rouillait une vieille coque échouée ; sans doute ne datait-elle pas du XVIe siècle ; mais elle introduisait tout de même une dimension historique dans ces espaces où rien d'autre n'illustrait le passage du temps. Sous les nuages bas, derrière une pluie fine qui tombait sans discontinuer depuis l'aube, la ville lointaine avait disparu. Au-delà des crabes pullulant dans la boue noire et des palétuviers dont on ne sait jamais si l'expansion de leurs formes relève de la croissance ou du pourrissement, la forêt détachait en silhouettes ruisselantes quelques cabanes de paille qui n'appartenaient à aucun âge. Plus loin encore, des pentes montagneuses noyaient leurs escarpements dans une brume pâlie. Approchant des arbres, nous atteignîmes le but de notre visite : une sablière où des paysans avaient récemment mis à jour des fragments de oterie. Je palpe cette céramique épaisse, d'une facture incontestablement tupi par son engobe blanc bordé de rouge et e fin lacis de traits noirs, labyrinthe destiné, dit-on, à égarer les mauvais esprits en quête des ossements humains jadis préservés dans ces urnes. On m'explique que nous aurions pu atteindre en auto ce site, distant de cinquante kilomètres à peine du centre de la ville, mais que la pluie, coupant les pistes, risquait de nous y bloquer pour une semaine. C'eût été se rapprocher davantage encore d'un passé impuissant à transformer ce lieu mélancolique, où Léry trompa peut-être l'attente à regarder le preste mouvement d'une main brune formant, avec une spatule trempée dans un vernis noir, ces « mille petites gentillesses, comme guillochis, lacs d'amour et autres drôleries » dont j'interroge aujourd'hui l'énigme au dos d'un tesson détrempé. Le premier contact avec Rio a été différent. Me voici, pour la première fois de ma vie, de l'autre côté de l'équateur, sous les tropiques, dans le Nouveau Monde. À quel maître signe vais-je reconnaître cette triple mutation ? Quelle est la voix qui me l'attestera, quelle note jamais entendue résonnera d'abord à mon oreille ? Ma première remarque est futile : je suis dans un salon. Plus légèrement vêtu que de coutume et foulant les méandres ondulés d'un revêtement en mosaïque blanche et noire, je perçois, dans ces rues étroites et ombreuses qui coupent l'avenue principale, une ambiance particulière ; le passage est moins marqué qu'en Europe entre les demeures et la chaussée ; les magasins, malgré le luxe de leur devanture, prolongent l'étalage jusque dans la rue ; on ne prête guère attention si l'on est dehors ou dedans. En vérité, la rue n'est plus seulement un endroit où l'on passe ; c'est un lieu où l'on se tient. Vivante et paisible en même temps, plus animée et mieux protégée que les nôtres, je retrouve le terme de comparaison qu'elle m'inspire. Car les changements d'hémisphère, de continent et de climat n'ont guère, pour le moment, fait autre chose que de rendre superflue la mince couverture vitrée qui, en Europe, établit artificieusement des conditions identiques : Rio paraît d'abord reconstituer à l'air libre les Gallerias de Milan, la Galerij d'Amsterdam, le passage des Panoramas ou le hall de la gare Saint-Lazare. On conçoit généralement les voyages comme un déplacement dans l'espace. C'est peu. Un voyage s'inscrit simultanément dans l'espace, dans le temps, et dans la hiérarchie sociale. Chaque impression n'est définissable qu'en la
illusion

« IX GUANABARA Rio estmordu parsabaie jusqu’au cœur ;ondébarque enplein centre, comme sil’autre moitié, nouvelle Ys,avait été déjà dévorée parlesflots.

Eten un sens c’est vraipuisque lapremière cité,simple fort,setrouvait surcetîlot rocheux que le navire frôlaittoutàl’heure etqui porte toujours lenom dufondateur : Villegaignon.

Jefoule l’Avenida Rio-Branco où s’élevaient jadislesvillages tupinamba, maisj’aidans mapoche JeandeLéry, bréviaire del’ethnologue. Il ya trois centsoixante-dix-huit anspresque jourpour jour,ilarrivait iciavec dixautres Genevois, protestants envoyés par Calvin àla requête deVillegaignon, sonancien condisciple quivenait deseconvertir unanàpeine aprèsson établissement danslabaie deGuanabara.

Cetétrange personnage quiavait faitsuccessivement touslesmétiers etqui avait touché àtous lesproblèmes s’étaitbattucontre lesTurcs, lesArabes, lesItaliens, lesEcossais (ilavait enlevé Marie Stuart pourpermettre sonmariage avecFrançois II)et les Anglais.

Onl’avait vuàMalte, àAlger etàla bataille de Cérisoles.

Etc’est presque auterme desacarrière aventureuse, alorsqu’ilsemblait s’êtreconsacré àl’architecture militaire, qu’àlasuite d’une déception decarrière ildécide d’allerauBrésil.

Maislàencore, sesplans sontàla mesure de son esprit inquiet etambitieux.

Queveut-il faireauBrésil ? Yfonder unecolonie, maissansdoute aussis’ytailler un empire ; et,comme objectif immédiat, établirunrefuge pourlesprotestants persécutésquivoudraient quitterla métropole.

Catholiquelui-mêmeetprobablement librepenseur, ilobtient lepatronage deColigny etdu cardinal de Lorraine.

Aprèsunecampagne derecrutement auprèsdesfidèles desdeux cultes, menée aussisurlaplace publique auprès desdébauchés etdes esclaves fugitifs,ilréussit finalement, le12 juillet 1555,àembarquer sixcents personnes sur deux navires : mélange depionniers représentant touslescorps d’état etde criminels tirésdesprisons.

Iln’oubliait que lesfemmes etleravitaillement. Le départ futlaborieux ; pardeux fois,onrentre àDieppe, enfin,le14 août, onlève définitivement l’ancre,etles difficultés commencent : bagarresauxCanaries, putréfaction del’eau àbord, scorbut.

Le10 novembre, Villegaignon mouille danslabaie deGuanabara, oùFrançais etPortugais sedisputaient depuisplusieurs annéeslesfaveurs des indigènes.

Laposition privilégiée delaFrance surlacôte brésilienne àcette époque posedecurieux problèmes.

Elleremonte certainement jusqu’audébutdusiècle oùdenombreux voyagesfrançaissontsignalés –notamment celuideGonneville en 1503, quiramena duBrésil ungendre indien–presque enmême tempsqueladécouverte delaTerre deSainte-Croix par Cabrai en1500.

Faut-il remonter plushaut ? Doit-on conclure del’attribution immédiateàcette nouvelle terre,par les Français, dunom deBrésil (attesté depuisleXII e siècle, aumoins, comme l’appellation –au secret jalousement gardé– du continent mythique d’oùprovenaient lesbois deteinture), etdu grand nombre determes empruntés directement par le français auxdialectes indigènes sanspasser parl’intermédiaire deslangues ibériques : ananas,manioc, tamandua, tapir, jaguar, sagouin, agouti,ara,caïman, toucan,coati,acajou, etc.,qu’un fonddevérité étayecettetradition dieppoise d’une découverte duBrésil parJean Cousin, quatreansavant lepremier voyagedeColomb ? Cousinavaitunnommé Pinzon àson bord, cesont desPinzon quiredonnent courageàColomb lorsqu’à Palosilsemble toutprêtd’abandonner son projet, c’estunPinzon encore quicommande la Pinta au cours dupremier voyage,etavec quiColomb tientà conférer chaquefoisqu’il envisage unchangement deroute ; enfin,c’estenrenonçant àla route quisera, exactement un an plus tard, cellemenant unautre Pinzon jusqu’à CaboSão-Agostino etlui assurant lapremière découverte officielledu Brésil, queColomb manque depeu untitre degloire supplémentaire. À moins d’unmiracle, leproblème nesera jamais résolupuisque lesarchives dieppoises, ycompris larelation de Cousin, ontdisparu auXVII esiècle aucours del’incendie dûaubombardement anglais.Mais,mettant pourlapremière fois lepied surlaterre duBrésil, jene puis meretenir d’évoquer touscesincidents burlesques ettragiques quiattestaient il ya quatre centsansl’intimité régnantentreFrançais etIndiens : interprètes normandsconquisparl’état denature, prenant femmeindigène etdevenant anthropophages ; lemalheureux HansStaden quipassa desannées d’angoisse attendant chaquejourd’être mangé etchaque foissauvé parlachance, essayant desefaire passer pourFrançais en invoquant unebarbe rousse fortpeu ibérique ets’attirant duroi Quoniam Bébécette réplique : « J’aidéjàprisetmangé cinq Portugais ettous prétendaient êtrefrançais ; cependant ilsmentaient ! » Etquelle constante fréquentation n’avait pas étérequise pourqu’en 1531,lafrégate la Pèlerine pût rapporter enFrance, enmême tempsquetrois mille peaux de léopard ettrois cents singes etguenons, sixcents perroquets « sachantdéjàquelques motsdefrançais… ». Villegaignon fonde,surune îleen pleine baie,leFort-Coligny ; lesIndiens leconstruisent, ilsravitaillent lapetite colonie ; maisvitedégoûtés dedonner sansrecevoir, ilsse sauvent, désertent leursvillages.

Lafamine etles maladies s’installent aufort.

Villegaignon commenceàmanifester sontempérament tyrannique ;lesforçats serévoltent : onles massacre.

L’épidémie passesurlaterre ferme : lesrares Indiens restésfidèles àla mission sontcontaminés.

Huitcents meurent ainsi. Villegaignon dédaignelesaffaires temporelles ; unecrise spirituelle legagne.

Aucontact desprotestants, ilse convertit, faitappel àCalvin pourobtenir desmissions quil’éclaireront sursafoi nouvelle.

C’estainsiques’organise, en 1556, levoyage dontLéryfaitpartie.. »

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