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Introduction Tentons un examen rapide : comment s'appelait donc le peuple qui vivait en France avant qu'il y eût la France ?

Publié le 06/01/2014

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Introduction Tentons un examen rapide : comment s'appelait donc le peuple qui vivait en France avant qu'il y eût la France ? - Les Gaulois ! hurlez-vous sans hésiter et presque déçus que ce petit jeu soit si facile. Alors risquons juste, pour le corser et vous mettre en appétit, cette question subsidiaire : nos ancêtres sont donc les Gaulois, mais depuis quand le sont-ils ? À votre avis, est-ce que Saint Louis, est-ce que François Ier, croyaient descendre de Vercingétorix ? Est-ce qu'ils connaissaient seulement ce nom ? Avançons d'un cran le curseur de la chronologie. Voici Clovis, avec sa drôle de hache et ses somptueux colliers de guerrier barbare. Les détails de sa biographie, pour le coup, sont un peu perdus dans les brumes de vos souvenirs d'école, mais vous êtes sûr d'une chose, c'était un roi français : ne répète-t-on pas à l'occasion dans tous les médias que c'est grâce au baptême par lequel il se convertit au catholicisme que notre pays doit son appellation de « fille aînée de l'Église » ? Mais pourquoi diable alors les grands spécialistes de la période nous rappellent-ils que, pour l'histoire allemande, ce même Clovis est un roi allemand ? Jeanne d'Arc maintenant. Une fois encore, vous aurez peut-être quelque hésitation à citer spontanément ses dates, mais aucune pour définir le sens de son action : la petite bergère lorraine est celle qui a sauvé la patrie en « boutant les Anglais hors du royaume », tout le monde sait cela. Poursuivons sur ce chemin. Jeanne a chassé les Anglais. Cela signifierait donc que, si elle n'avait pas pu le faire, la France serait devenue une sorte de protectorat britannique ? Allons ! Croyez-vous vraiment qu'un seul historien d'aujourd'hui soutienne pareille thèse ? Ainsi va la mémoire des peuples. Dans leur rapport au présent, les Français, pour la plupart, sont modernes, tolérants, attachés à la construction de l'Europe, ouverts au monde et à ses diverses cultures. Dès lors qu'il s'agit de leur histoire, on les retrouve accrochés à de vieux clichés patriotards qui vendent la légende d'une France éternelle, avec ce destin qui n'est qu'à elle, ses grands noms, ses victoires prestigieuses, ses Louis XIV et ses gloires de l'Empire que, forcément, l'univers entier nous envie. Aucun historien de renom - et notre pays en compte d'excellents - n'aurait l'idée saugrenue de présenter encore les choses ainsi. Tous ont à coeur de fouiller le passé avec précision pour tenter de le rendre dans sa vérité et ses contradictions. Les programmes scolaires ont, eux aussi, considérablement évolué. Il y a bien longtemps qu'ils se sont débarrassés du carcan de ce chauvinisme bêta. L'inconscient collectif, non. Tendez l'oreille et vous le constaterez. Dès lors qu'un président de la République se fend d'un discours pour commémorer un épisode du passé national, dès lors qu'un film à grand spectacle s'attaque à un personnage d'hier, dès lors que se présente une occasion médiatique de refaire un peu d'histoire grand public, on oublie nos sages nuances, nos grands historiens, et, une fois encore, la vérité et ses contradictions sont balayées au profit des vignettes à l'ancienne, glorieuses, émues et tricolores comme le drapeau d'un soldat vainqueur sur une toile pompier. Et quand les présidents, les réalisateurs ou les journalistes prétendent à un peu plus de subtilité, essayistes à succès et pamphlétaires crispés se chargent de reprendre le clairon : Fraaaance ! où va ton passé ? Napoléon, reviens ! Génie d'Austerlitz, où es-tu ? Pourquoi les citerais-je en particulier ? On en voit de nouveaux tous les six mois, toujours prêts à inonder le marché d'ouvrages qui se disent d'histoire, et qui sont juste datés : même leurs titres sentent la poussière. Je n'ai rien ni contre Austerlitz, ni contre la patrie, ni même contre la poussière. Je pose la question : est-il raisonnable d'espérer que ce pays aille de l'avant si l'on continue à regarder son histoire avec des références et des méthodes qui se sont arrêtées en 1914 ? Une histoire pour notre temps Je suis écrivain et journaliste, je ne suis pas historien dans le sens universitaire du mot, mais fou d'histoire depuis toujours, lecteur passionné de tous les grands noms de cette discipline, citoyen convaincu qu'il n'en est pas de meilleure pour comprendre le monde dans sa grandeur et sa complexité. C'est peu dire que de la voir réduite à la répétition ad nauseam de ce ramassis de truismes me porte sur les nerfs depuis longtemps. Quelle attitude devais-je adopter pour parvenir à les calmer ? Tenter le bref essai distancié et moqueur, voire un « grand bêtisier de l'histoire de France » épinglant les unes après les autres toutes les perles qui émaillent le discours commun et les livres qui se vendent ? Au mieux, il aurait fait rire trois initiés. Remonter sagement sur mon petit Aventin et oublier les bruits du monde, en m'adonnant à ma distraction favorite, et relire l'oeuvre complète de tous les émules de Marc Ferro, de Georges Duby, ou de Fernand Braudel. L'auteur de La Méditerranée ne nous a-t-il pas enseigné l'importance du temps long pour espérer voir les mentalités humaines se modifier en profondeur ? Il m'a semblé que ce goût pour les spécialistes de l'histoire d'hier ou d'aujourd'hui pouvait me pousser à quelque chose de plus productif : les lire à nouveau, chercher à comprendre au plus juste ce qu'ils nous disent sur chacune des périodes qu'ils ont étudiées, et tenter de me faire le passeur de leur travail pour tordre le cou méthodiquement à toute cette mythologie qui nous encombre, et montrer que l'on peut raconter autrement les deux mille ans qui nous précèdent. Mon plan est simple : il suit pas à pas l'ordonnancement le plus traditionnel, le plus archétypique de l'histoire à l'ancienne - les Gaulois, les Francs, le Moyen Âge, etc. -, et s'attache à faire défiler les unes après les autres toutes les figures les plus classiques qui en formaient la galerie, pour revisiter le tout, mythe après mythe en quelque sorte, et redonner à l'ensemble un sens général différent. L'enjeu de l'entreprise n'est pas mince : il s'agit d'essayer de proposer aux Français une histoire qui soit adaptée à notre temps. De tenter en somme, à l'ombre des grands historiens, une première histoire de France à l'usage des citoyens du xxie siècle. Sans doute quelques-uns trouveront cette idée paradoxale. Pourquoi est-il donc nécessaire d'adapter le passé ? N'est-il pas fixé une fois pour toutes ? Eh bien, non. Rien n'est plus changeant que les mondes disparus. Le public considère souvent l'histoire comme une science exacte. Tous les historiens savent à quel point elle est une science humaine, tellement humaine, soumise aux obsessions, aux tabous, aux structures mentales d'un moment. Chaque époque a inventé sa façon de raconter l'histoire. Sous la monarchie d'Ancien Régime, par exemple, l'exercice consistait le plus souvent à détailler la généalogie des rois et des princes, tout en soulignant au passage leurs vertus surhumaines et leur bravoure : il aurait été bête de rater une occasion d'obtenir de son souverain une coquette pension. Avec la Révolution française, le pouvoir change de structure. On était une monarchie, c'est-à-dire un pays dans lequel le seul lien qui compte est celui qui lie chaque sujet à son roi. En 1789, on devient une nation, c'est-à-dire un pays où le lien principal est horizontal, un pays où l'ensemble des citoyens à un moment donné veut se sentir un destin commun. Du coup, on en vient rapidement à essayer de retailler le passé selon le même patron. Le xixe nationalise allègrement les siècles qui précèdent. Tous les conflits des temps féodaux, par exemple des batailles entre petits rois d'ici et de là, qui sont cousins, sont repeints en guerres nationales, comme si l'histoire ne servait jamais qu'à annoncer la guerre de 1870 - ou plus loin, la guerre de 1914, même si, je vous le concède, les historiens du xixe siècle pouvaient difficilement l'avoir en tête. La France, nouvelle divinité absolue, est mise au centre de tout. Les héros qui passent par les manuels, les Du Guesclin ou les Jeanne d'Arc, sont recarrossés en patriotes, quitte à pratiquer un anachronisme consternant, on le verra. Le roman national Ainsi, comme cela se produit en même temps dans les autres pays d'Europe, se bâtit peu à peu ce que l'on appelle « le roman national », cette grande épopée qui vend l'idée de nations issues du fond des âges, possédant chacune une âme propre, un génie, un peuple et sa longue file de héros fondateurs qui ne sont qu'à elles - même si, on le verra à l'occasion, il n'est pas rare que divers voisins européens se disputent les mêmes. Ce « roman », assené par l'école et ses manuels, avait sa puissance : la preuve, on s'en souvient encore. Et il avait sa nécessité, disent ses défenseurs : il fut fondamental pour faire l'unité de la France ! Sans doute. Est-il encore si indispensable aujourd'hui ? Je ne le crois pas. Cette mythologie nationale finit par peser très lourd sur l'idée que nous nous faisons de notre pays, de son avenir, de ses problèmes. Songez aux réflexes que nous avons tous à l'égard de la construction européenne. Je ne parle pas de la façon particulière dont se fait l'Europe aujourd'hui. Je parle de l'idée plus générale qui flotte toujours autour de ce débat depuis que l'on parle de faire l'union de notre continent : faut-il oui ou non aller vers plus de fédéralisme et donc sortir du modèle national ? Pour tous les Français, consciemment ou pas, la proposition est vécue comme terriblement risquée parce qu'ils pensent qu'elle nous forcerait à sortir d'un système dans lequel notre pays a toujours vécu. Malheureusement pour ceux qui le défendent, ce présupposé est faux. On vient de le voir - et on l'expliquera plus longuement dans les pages qui suivent -, la France n'est une nation que depuis peu, et la plupart des autres pays d'Europe le sont devenus encore plus récemment. D'autres modèles ont existé auparavant : pourquoi ne pourrait-on en inventer de nouveaux, aptes à exister après ? Je ne dis pas que cela doit nous pousser à donner dans l'heure les clés de la République au président de la Commission de Bruxelles, mais je pense que cela peut nous aider à réviser nos perspectives. ... Et autres fadaises Revenons aussi d'un mot à ceux par qui nous avons commencé, « nos ancêtres les Gaulois ». Quoi de plus archéo que cette phrase ? Vraiment ? Songez plutôt à la façon dont les jeunes d'aujourd'hui, dans la langue des cités, appellent les Français que l'on dit « de souche » : « les Gaulois ». Bien sûr, l'expression est utilisée avec dérision, mais on voit la représentation qu'elle continue de fixer dans les esprits : il y aurait donc, dans ce pays, des demiFrançais, des pas vraiment français - c'est-à-dire les plus récents - et, d'autre part, de vrais nationaux, puisqu'eux sont « de toujours », ils arrivent du fond des âges. Dès le chapitre qui suit, on constatera que cette idée, parfaitement fausse, n'est pas si neuve : elle recoupe point par point celle qui présida, il n'y a pas si longtemps, à la création de ce mythe. D'où l'importance de le détricoter. On pourrait donner tant d'exemples qui vont dans le même sens... On le verra quand on parlera de l'importance politique des femmes au Moyen Âge, bien méconnue, ou du rapport que les sociétés d'hier ont entretenu avec leurs minorités. Que de myopie, là encore, dans le regard que nous portons sur ces questions. Contentons-nous d'une dernière remarque. Ce livre a un angle d'attaque, on l'aura compris : il est résolument antinationaliste. Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours été allergique à cette pathologie qui consiste à mettre la France au-dessus de toutes les autres nations, à la croire mère de tous les progrès, phare de toute la civilisation. Le nationalisme n'est pas une opinion, c'est une idolâtrie. J'ai l'âme trop laïque pour goûter les dévots. Cela ne signifie pas pour autant que ce travail soit « antifrançais ». Pourquoi le serait-il ? Le parti pris stupide qui consiste à dénigrer systématiquement son pays est une autre façon de le mettre au centre de tout. Mon optique est précisément inverse. Il me semble que rien n'est plus enrichissant, pour comprendre un sujet, que de le décentrer. Je n'ai rien contre la France, bien au contraire. C'est au nom de l'amour que je lui porte que j'ai entrepris d'écrire cet ouvrage : à mon sens, son passé mérite mieux que les clichés auxquels on le résume. Pour autant, le livre que vous avez entre les mains n'a pas la prétention d'être la somme qui en finira à jamais avec les idées reçues. Il se contente de proposer à ses lecteurs un long voyage dans deux millénaires pour essayer de leur montrer qu'on peut les aborder autrement. Il porte deux espoirs. Celui de donner à tous le goût des grands historiens. Celui d'apprendre à chacun ce réflexe salutaire : il faut toujours regarder le passé comme on considère le présent, avec de l'esprit critique.

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Chaque époque ainventé safaçon deraconter l’histoire. Sous lamonarchie d’AncienRégime,parexemple, l’exercice consistait leplus souvent àdétailler lagénéalogie des rois etdes princes, toutensoulignant aupassage leursvertus surhumaines etleur bravoure : ilaurait étébête de rater uneoccasion d’obtenir deson souverain unecoquette pension.AveclaRévolution française,lepouvoir change destructure.

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LaFrance, nouvelle divinitéabsolue, estmise aucentre detout.

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Le roman national Ainsi, comme celaseproduit enmême tempsdanslesautres paysd’Europe, sebâtit peuàpeu ceque l’onappelle « le roman national », cettegrande épopée quivend l’idée denations issuesdufond desâges, possédant chacune une âme propre, ungénie, unpeuple etsa longue filedehéros fondateurs quinesont qu’à elles –même si,on le verra àl’occasion, iln’est pasrare quedivers voisins européens sedisputent lesmêmes.

Ce« roman », assenépar l’école etses manuels, avaitsapuissance : lapreuve, ons’en souvient encore.Etilavait sanécessité, disentses défenseurs : ilfut fondamental pourfairel’unité delaFrance ! Sansdoute.

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Songezauxréflexes quenous avons tousàl’égard delaconstruction européenne.

Jene parle pasdelafaçon particulière dontsefait l’Europe aujourd’hui.

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Onvient delevoir –et on l’expliquera pluslonguement danslespages quisuivent –,laFrance n’estune nation quedepuis peu,etlaplupart desautres paysd’Europe lesont devenus encoreplusrécemment.

D’autres modèles ontexisté auparavant : pourquoinepourrait-on eninventer denouveaux, aptesàexister après ? Jene dis pas que cela doitnous pousser àdonner dansl’heure lesclés delaRépublique auprésident delaCommission de Bruxelles, maisjepense quecela peut nous aider àréviser nosperspectives.

… Et autres fadaises Revenons aussid’unmotàceux parquinous avons commencé, « nosancêtres lesGaulois ».

Quoideplus archéo que cette phrase ? Vraiment ? Songezplutôtàla façon dontlesjeunes d’aujourd’hui, danslalangue descités, appellent lesFrançais quel’ondit« de souche » : « lesGaulois ».

Biensûr,l’expression estutilisée avecdérision, mais onvoit lareprésentation qu’ellecontinue defixer dans lesesprits : ilyaurait donc,danscepays, desdemi- Français, despasvraiment français–c’est-à-dire lesplus récents –et, d’autre part,de vrais nationaux, puisqu’eux sont« detoujours », ilsarrivent dufond desâges.

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