Devoir de Philosophie

Discutez cette parole d'Anatole France : La science ne se soucie ni de plaire, ni de déplaire : elle est inhumaine. Ce n'est pas elle, c'est 36 INTRODUCTION la poésie qui charme et qui console. C'est pourquoi la poésie est plus nécessaire que la science.

Publié le 15/09/2014

Extrait du document

a)  Enfin, tout aussi bien que la poésie, sinon de la même manière, elle charme et console. Sans doute, celui qui s'y adonne sans goût, par exem­ple dans le seul but de préparer un examen ou un concours, n'y éprouvera pas grand plaisir; pour lui, l'étude n'est guère qu'une pénible corvée. Mais il en est tout auljement du chercheur avide de savoir et de com­prendre : soutenues par l'inconsciente perspective de la trouvaille, des recherches prolongées lui paraissent plus courtes que le plus captivant des jeux. Aussi lorsque le malheur le frappe il trouve dans ses livres ou dans son laboratoire la di ersion la plus bienfaisante et une suffi­sante raison de vivre.

« 36 INTRODUCTION la :poésie qui charme et qui 1console.

C'est pourquoi la poésie est plus nécessaire que fa science.

n (Nancy, juin 1947, Sciences expérimentales.) IxrnouucTION.

-- Le prodigieux essor des sciences appliquées et des sciences proprement dites au xrx• siècle arnit suscité les plus fols espoirs : grâce aux découvertes qui se nrnl 1tipliaient, la souffrance serait bientôt éliminée de la terre et les lumières de la science donneraient une satis­ faction complète aux esprits.

Le sceptique Anatole FRANCE ne partage pas cette foi naïve : « La science, dit-il, ne se soucie ni de plaire ni de déplaire : elle est inhumaine.

Ce n'est pas elle, c'est la poésie qui charme et qui console.

C'est pourquoi la poésie est plus nécessaire que la science.

" Que faut-il penser de ces affi.rmations ? l.

- LA SCIENCE.

La science a pour objet de faire connaître et de faire comprendre; c'est à la technique d'utiliser ces connaissances théoriques pour l'amé­ lioration du sort de 1 'homme.

La physique, par exemple, nous apprend les lois de la chaleur, mais elle ne se préoccupe pas de nous protéger contre le froid.

a) Il est donc Lien nai que la science ne se soucie ni de plaire ni de déplaire : elle constate ce qui est, sans considération du plaisir ou du déplaisir que pourront causer les observations faites; on ne trouve pas en elle celte disposition des bonnes âmes à fermer les yeux sur les réali­ tés désagréables pas plus que la tentation perverse de ne pas voir ce qui pourrait faire des heureux.

Vi Cependant on ne peut pas dire qu'elle soit inhumaine.

Sans doute, si on la personnifie, on doit bien reconnaître qu'elle ne possède aucun des caractères essentiels de la personnalité humaine.

Mais, outre qu'on pourrait en dire autant de la poésie, ce n'est là que jeu de l'imagination · en réalité, la science n'est rien en dehors de l'esprit humain qui l'édifie ou qui se ! 'assimile.

Ainsi, la science est humaine parce qu'elle est une muue de l'homme et que, par suite, son but dernier est le bien de 1 "homme : le sarnnt, en effet, dans la mesure même où il est humain, l"or:r:ute à !"amélioration du sort matériel et moral de l'humanité.

On ne peut donc pas reprocher à la science d'être indifférente au honheur des hommes.

c) Enfin, tout aussi bien que la poésie, sinon de la même manière, elle charme et console.

Sans doute, celui qui s'y adonne sans goût, par exem­ ple dans le seul but de préparer un examen ou un concours, n'y éprouvera pas grand plaisir; pou!' lui, l'étude n'est guère qu'une pénible corvée.

Mais il en est tout anl 1 ement du chercheur avide de savoir et de com­ prendre : soutenues par ! 'inconsciente perspective de la trouvaille, des recherches prolongées lni paraissent plus courtes que le plus captivant des jeux.

Aussi lorsque le malheur le frappe il trouve dans ses livres on dans son laboratoire la di e>rsion la plus bienfaisante et une suffi­ sante raison de vivre.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles