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l'amour, le rouge pour le désespoir, le noir pour le deuil.

Publié le 06/01/2014

Extrait du document

amour
l'amour, le rouge pour le désespoir, le noir pour le deuil. Le nom de l'oraison vient de ce que le crapaud dessèche, car le charognard lui-même ne le mange pas. On cueille le rameau qui correspond à l'intention de l'officiant et on le tient caché tous les yeux : e cousa muita occulta. L'oraison se prononce lors de l'enterrement du crapaud :   Eu te enterro com palma de chão là dentro Eu te prende baixo de meus pés até como fôr o ossivel ens que me livrar de tudo quanto e perigo o soltarei você quando terminar minha missâo baixo de Sào Amaro sera o meu protetor s undas do mar serão meu livramento a polvora de solo sera meu descanso njos da minha guarda sempre me accompanham o Satanaz não terá força de me prender a hora chegada na pinga de meio dia sta oração sera ouvida ão Amaro você e supremes senhores dos animaes crueis era o meu protetor Mariterra (?) Amen (10). On pratique aussi l'Oração da fava, de la fève, et l'Oração do morcego, de la chauve-souris. Au voisinage des rivières navigables pour de petites embarcations à moteur, c'est-à-dire là où la civilisation, eprésentée par Manaus, n'est plus un souvenir aux trois quarts effacé mais une réalité avec laquelle il est possible de eprendre contact deux ou trois fois peut-être au cours d'une existence, on trouve les frénétiques et les inventeurs. Tel ce hef de poste qui, pour lui, sa femme et ses deux enfants, ouvre seul, en pleine forêt, des cultures gigantesques, fabrique es phonographes et des tonneaux d'eau-de-vie, et contre qui le destin s'acharne. Son cheval est chaque nuit attaqué par es chauves-souris de l'espèce dite vampire. Il lui fait une armure avec des toiles de tente, mais le cheval les déchire aux ranches ; il essaye alors de l'enduire de piment, puis de sulfate de cuivre, mais les vampires « essuient tout avec leurs iles » et continuent de sucer le sang du pauvre animal. Le seul moyen efficace fut de costumer le cheval en sanglier au oyen de quatre peaux découpées et cousues. Son imagination jamais à court l'aide à oublier une grosse déception : la isite à Manaus où toutes ses économies disparaissent entre les médecins qui l'exploitent, l'hôtel qui l'affame, et ses nfants qui vident les magasins avec la complicité des fournisseurs. On aimerait pouvoir évoquer plus longuement ces pitoyables personnages de la vie amazonienne, nourris 'excentricités et de désespoir. Héros ou saints comme Rondon et ses compagnons qui parsèment la carte de territoires nexplorés avec les noms du calendrier positiviste, et dont certains se laissèrent massacrer plutôt que de riposter aux ttaques des Indiens. Têtes brûlées qui courent au fond des bois à d'étranges rendez-vous avec des tribus connues d'eux euls, et dont ils pillent les humbles récoltes avant d'en recevoir une flèche. Rêveurs, qui édifient dans quelque vallée égligée un empire éphémère. Maniaques, qui déploient dans la solitude le genre d'activité qui valut jadis à d'autres des ice-royautés. Victimes, enfin, de cette griserie entretenue par de plus puissants qu'eux et dont, sur le Rio Machado, en ordure des forêts occupées par les Mundé et les Tupi- Kawahib, les chercheurs d'aventure illustrent le bizarre destin. Je transcrirai ici un récit maladroit, mais non dépourvu de grandeur, que j'ai découpé un jour dans une gazette mazonienne.   Extrait de A Pena Evangelica (1938).   « En 1920, le prix du caoutchouc tomba, et le grand chef (colonel Raymundo Pereira Brasil) abandonna les seringaes qui, ici, au bord de l'Igarapé São Thomé, demeuraient vierges ou à peu près. Le temps passait. Depuis que j'avais quitté les terres du Col. Brasil, mon âme d'adolescent avait conservé, gravé en caractères indélébiles, le souvenir de ces fertiles orêts. Je m'éveillai de l'apathie où nous avait plongés la chute soudaine du caoutchouc, et, moi qui étais déjà bien ntraîné et habitué à la Bertholletia excelsa, je me souvins tout à coup des castanhaes que je voyais à S. Thomé. « Au Grand Hôtel de Belem do Para, je rencontrai un jour mon ancien patron, le Col. Brasil. Il montrait encore les traces de son ancienne richesse. Je lui demandai la permission d'aller travailler « ses » châtaigneraies. Et lui, avec ienveillance, me donna l'autorisation ; il parla, et dit : « Tout cela est abandonné ; c'est bien loin, et il ne reste plus là-bas que ceux qui n'ont pas réussi à s'évader. Je ne sais comment ils vivent, et ça ne m'intéresse pas. Tu peux y aller. » « Je réunis quelques bribes de ressources, je demandai l'aviação [on appelle ainsi la marchandise prise à crédit] aux maisons J. Adonias, Adelino G. Bastos, et Gonçalves Pereira et Cie, j'achetai un billet sur un paquebot de Amazon River, et je pris la direction du Tapajoz. À Itaituba nous nous rencontrâmes : Rufino Monte Palma, Melentino Telles de Mendonça et moi. Chacun de nous amenait cinquante hommes. Nous nous associâmes et nous réussîmes. Nous arrivâmes bientôt à 'embouchure de l'Igarapé São Thomé. Là, nous trouvâmes toute une population abandonnée et sombre : des vieillards brutis, des femmes à peu près nues, des enfants ankylosés et peureux. Les abris une fois construits et lorsque tout fut rêt, je réunis mon personnel et toute cette famille, et leur dis : « Voici la boia pour chacun - cartouche, sel et farine. ans ma cahute, il n'y a ni pendule, ni calendrier ; le travail commence quand nous pouvons distinguer les contours de os mains calleuses, l'heure du repos vient avec la nuit que Dieu nous a donnée. Ceux qui ne sont pas d'accord n'auront pas à manger ; ils devront se contenter de bouillie de noix de palmier et de sel de bourgeons de Vanaja à grosse tête [du bourgeon de ce palmier on extrait, en le faisant bouillir, un résidu amer et salé]. Nous avons des provisions pour soixante jours, et nous devons les mettre à profit ; nous ne pouvons pas perdre une seule heure de ce temps précieux. » Mes associés suivirent mon exemple et, soixante jours plus tard, nous avions 1 420 barriques [chaque barrique fait à peu près 130 litres] de châtaignes. Nous chargeâmes les pirogues et descendîmes avec l'équipage requis jusqu'à Itaituba. Je restai avec Rufino Monte Palma et le reste de la troupe pour prendre le bateau à moteur Santelmo qui nous fit attendre quinze bons jours. Arrivés au port de Pimentai, nous embarquâmes avec les châtaignes et tout le reste sur la gaiola Sertanejo, et à Belem nous vendîmes la châtaigne à 47 milreis 500 l'hectolitre (2 dollars 30), malheureusement il y en eut quatre qui moururent en voyage. Nous ne retournâmes jamais plus. Mais aujourd'hui, avec les prix qui vont jusqu'à 220 milreis l'hectolitre, le plus haut cours jamais atteint, d'après les documents en ma possession, pendant la saison 1936-37, quels avantages ne nous promet pas le travail de la châtaigne - qui est une chose certaine et positive - pas comme le diamant souterrain et son éternelle inconnue ? Voilà, amis Cuiabanos, comment on fait de la châtaigne de Para dans l'État de ato Grosso. » Encore ceux-là ont-ils, en soixante jours, gagné pour cent cinquante ou cent soixante-dix personnes un total équivalent à 3 500 dollars. Mais que dire des chercheurs de caoutchouc à l'agonie desquels mes dernières semaines de séjour me permettaient d'assister ? XXXVI SERINGAL Les deux espèces principales d'arbres à latex, hevea et castilloa, sont appelées dans le parler local respectivement seringa et caucha ; la première est aussi la plus importante ; elle ne croît qu'au voisinage des rivières, dont les berges constituent un domaine imprécis, concédé par une vague autorisation du gouvernement, non pas à des propriétaires, mais à des « patrons » ; ces patrões de seringal sont les tenanciers d'un dépôt de vivres et de provisions diverses soit à itre indépendant, soit, plus généralement, comme concessionnaires d'un entrepreneur ou d'une petite compagnie de ransport fluvial qui possède le monopole de la navigation sur le cours et les affluents d'une rivière. Le chercheur de aoutchouc est d'abord, de façon significative, un « client », et se dénomme freguêz, client du magasin de la zone où il s'installe, auquel il s'engage à acheter toutes ses marchandises, l'aviação (rien à voir avec l'aviation), et à vendre toute sa récolte moyennant l'avance de ses instruments de travail et d'une saison de vivres, portée immédiatement à son débit, enfin contre l'octroi d'un emplacement appelé collocação ; groupe d'itinéraires, les estradas, en forme de boucle et aboutissant par leurs extrémités à la hutte construite sur la berge et desservant les principaux arbres producteurs déjà repérés dans la forêt par d'autres employés du patron : le mateiro et l'adjudante. Chaque matin de bonne heure (car il convient, croit-on, de travailler dans l'obscurité) le seringueiro parcourt une de es routes, armé de la faca qui est un couteau recourbé et de la coronga, lampe qu'il porte fixée à son chapeau, à la anière d'un mineur. Il incise les seringas selon des techniques délicates, dites « en drapeau » ou « en arête de oisson », car l'arbre mal taillé risque, soit de rester sec, soit de s'épuiser. Vers 10 heures du matin, 150 à 180 arbres ont été travaillés ; après avoir pris son déjeuner, le seringueiro retourne sur sa « route » et recueille le latex qui s'est écoulé depuis le matin dans les coupes de zinc fixées au tronc, et dont il verse le contenu dans un sac confectionné par lui en cotonnade grossière, imprégnée de caoutchouc. Au retour, vers 5 heures du soir, commence la troisième phase, c'est-à-dire « l'engraissage » de la boule de caoutchouc en cours de formation : le « lait » est lentement incorporé à la masse enfilée sur un bâton transversal et suspendue au-dessus d'un feu. La fumée le coagule par couches minces qu'on égalise en faisant lentement tourner la boule autour de son axe. Celle-ci est considérée comme terminée quand elle atteint un poids standard qui oscille entre 30 et 70 kg selon les régions. La confection d'une boule peut prendre plusieurs semaines, quand les arbres sont fatigués. Les boules (dont il existe de nombreuses variétés selon la qualité du latex et la technique de fabrication) sont déposées le long du fleuve où le patron vient chaque année les collecter pour les comprimer à son dépôt, en faisant des peles de borracha, « peaux de caoutchouc », puis les amarrer en radeaux destinés à se désagréger au franchissement des chutes pour être patiemment reconstitués à leur pied, jusqu'à l'arrivée à Manaus ou Belem. Ainsi donc, pour simplifier une situation souvent complexe, le seringueiro dépend du patron ; et celui-ci de la ompagnie de navigation qui contrôle les voies principales. Ce système est une conséquence de l'effondrement des cours ui s'est produit à partir de 1910, quand le caoutchouc de plantation d'Asie est venu concurrencer la collecte brésilienne. andis que l'exploitation proprement dite perdait son intérêt sauf pour les besogneux, le transport fluvial restait d'autant lus rémunérateur que les marchandises sont vendues sur le seringal à peu près quatre fois leur prix de marché. Les plus puissants abandonnèrent le caoutchouc pour se réserver le fret qui leur donnait le contrôle du système sans les risques, puisque le patrão est doublement à la merci du transporteur soit que ce dernier décide d'élever les tarifs, soit qu'il efuse d'approvisionner son client. Car un patron dont le magasin est vide perd ses clients : ils s'échappent sans payer eur dette, ou bien ils meurent sur place, de faim. Le patron est entre les mains du transporteur ; le client est entre celles du patron. En 1938, le caoutchouc valait moins e 50 fois son prix de la fin du grand boom ; malgré une élévation temporaire des cours pendant la dernière guerre ondiale, la situation n'est pas brillante aujourd'hui. Selon les années, la récolte d'un homme varie sur le Machado entre 00 et 1200 kilos. Dans l'hypothèse la plus favorable, sa recette lui permettait, en 1938, d'acheter la moitié environ de la uantité de marchandises de base : riz, haricots noirs, viande séchée, sel, balles de fusil, pétrole et cotonnades, qui sont ndispensables à sa survie. La différence est comblée grâce à la chasse d'une part, et de l'autre à l'endettement qui, ommencé dès avant l'installation, s'accroît le plus souvent jusqu'à la mort. Il n'est pas inutile de transcrire ici le budget mensuel d'une famille de quatre personnes, tel qu'il s'établissait en 1938. es variations du prix du kilo de riz permettront de le rétablir, si on le désire, en valeur-or.   En milereis Total  en   à l'unité milreis 4 kg de graisse de cuisine................................. 5 kg sucre.......................................................... 3 kg café............................................................ 1 litre de pétrole................................................ 4 barres de savon............................................. 3 kg de sel (pour saler le gibier)....................... 20 balles, cal. 44............................................... 4 livres de tabac................................................ 5 carnets papier cigarettes............................... 10,500  4.500  5  5  3  3  1,200  8.500  1,200 42 22,500 15  5 12  9 24 34  6
amour

« et moi.

Chacun denous amenait cinquante hommes.Nousnousassociâmes etnous réussîmes.

Nousarrivâmes bientôtà l’embouchure del’Igarapé SãoThomé.

Là,nous trouvâmes touteunepopulation abandonnée etsombre : desvieillards abrutis, desfemmes àpeu près nues, desenfants ankylosés etpeureux.

Lesabris unefoisconstruits etlorsque toutfut prêt, jeréunis monpersonnel ettoute cettefamille, etleur dis : « Voici la boia pour chacun –cartouche, seletfarine. Dans macahute, iln’y ani pendule, nicalendrier ; letravail commence quandnouspouvons distinguer lescontours de nos mains calleuses, l’heuredurepos vientaveclanuit queDieu nous adonnée.

Ceuxquinesont pasd’accord n’auront pas àmanger ; ilsdevront secontenter debouillie denoix depalmier etde sel debourgeons de Vanaja à grosse tête[du bourgeon decepalmier onextrait, enlefaisant bouillir, unrésidu ameretsalé].

Nousavons desprovisions poursoixante jours, etnous devons lesmettre àprofit ; nousnepouvons pasperdre uneseule heure decetemps précieux. » Mes associés suivirent monexemple et,soixante joursplustard, nous avions 1 420barriques [chaquebarrique faitàpeu près 130 litres] dechâtaignes.

Nouschargeâmes lespirogues etdescendîmes avecl’équipage requisjusqu’à Itaituba.

Jerestai avec Rufino Monte Palmaetlereste delatroupe pourprendre lebateau àmoteur Santelmo qui nous fitattendre quinze bons jours.

Arrivés auport dePimentai, nousembarquâmes avecleschâtaignes ettout lereste surlagaiola Sertanejo, et à Belem nousvendîmes lachâtaigne à47 milreis 500l’hectolitre (2dollars 30),malheureusement ilyen eut quatre qui moururent envoyage.

Nousneretournâmes jamaisplus.Mais aujourd’hui, aveclesprix quivont jusqu’à 220milreis l’hectolitre, leplus haut cours jamais atteint, d’après lesdocuments enma possession, pendantlasaison 1936-37, quels avantages nenous promet pasletravail delachâtaigne –qui estune chose certaine etpositive –pas comme lediamant souterrain etson éternelle inconnue ? Voilà,amisCuiabanos, commentonfait delachâtaigne dePara dans l’État de Mato Grosso. » Encore ceux-là ont-ils,ensoixante jours,gagné pourcentcinquante oucent soixante-dix personnesuntotal équivalent à3 500 dollars.

Maisquedire deschercheurs decaoutchouc àl’agonie desquels mesdernières semainesde séjour mepermettaient d’assister ?. »

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