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-- Pas vraiment.

Publié le 06/01/2014

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-- Pas vraiment. En plus, je ne suis pas sûre de vouloir aller là-bas. Pas maintenant. -- Pourquoi ? -- Ces types étaient des pros. Ils avaient une raison de faire ça. Et j'ai beau me torturer le cerveau, je ne vois pas ce qu'on pourrait vouloir de moi. Depuis que j'ai quitté l'agence, je mène une vie on ne peut plus rdinaire. Ce qui signifie que c'est lié à mon passé et, du coup, je ne sais plus trop à qui je peux me fier à la EA. Je travaillais comme agent infiltré, peu de gens savaient ce que je faisais. Si quelqu'un s'en prend à moi à ause de cette période de ma vie, il a un contact au sein de l'agence. C'est en partie pour ça que je t'ai éléphoné. L'autre raison était évidente. Et de toute façon, j'étais content qu'elle l'ait fait. -- D'accord. Et la police de San Diego ? -- Je ne peux pas l'appeler. Pas comme ça. Si les flics trouvent Tom mort dans l'entrée, de quoi ça aura 'air ? Les femmes et les maîtresses font d'excellents suspects, non ? En plus, le flingue que j'ai pris à l'un des types a probablement servi à descendre Tom et mes empreintes sont dessus, maintenant. -- Le fait que tu ne les aies pas rappelés te rend encore plus suspecte. -- Je le sais. Mais si je me livre, ce sera la merde. Tu sais comment ça se passe. Ils me soupçonneront, ils me garderont tout le temps que durera l'enquête. Et je ne veux pas qu'on envoie Alex dans un de ces foutus centres, dit Michelle, faisant allusion aux Services de protection de l'enfance de l'Etat. Il a quatre ans, Sean. -- Tu as de la famille dans le coin ? -- Non, mais peu importe. Je ne quitterai pas Alex une seule seconde, déclara-t-elle avec force. Pas avec es mamabichos dans la nature. -- S'ils sont après toi, il vaudrait mieux que tu te sépares de lui... -- Pas question, rétorqua-t-elle. Je ne le quitterai pas des yeux un seul instant, bordel de merde. -- D'accord. Quelque chose remua en moi, le souvenir de son indomptable volonté suscité par les expressions colorées dont elle se plaisait à émailler son langage. Je regardai ma montre. Il était un peu plus de midi et demi. -- Il va falloir que tu te planques quelques heures, le temps que j'arrive. -- Sean, je ne voulais pas... -- J'arrive, la coupai-je, montant déjà dans ma voiture. Je prendrai le premier vol, je serai avec toi dans sept, huit heures maximum. Après un silence, elle lâcha : -- Waouh. -- Quoi ? -- Non, je... Merci. Je crois qu'au fond de moi j'espérais que tu dirais ça. -- Tu restes tranquille, d'accord ? J'avais démarré et je me faufilais dans la circulation. -- Où tu pourrais m'attendre ? -- Je trouverai un hôtel près de l'aéroport. -- Bonne idée. Tu as de l'argent ? -- Il y a un distributeur, ici. -- Tu t'en sers un bon coup et tu ne touches plus à tes cartes, lui recommandai-je. Je songeais à ce qu'elle m'avait dit : une équipe de pros. -- Enlève aussi la batterie de ton portable. Et laisse ta voiture. Prends le bus ou un taxi. -- OK. Je t'appellerai de l'hôtel pour t'indiquer où je suis. -- D'accord. Je serai probablement dans l'avion, tu n'auras qu'à me laisser un message, répondis-je en oublant une voiture. Tiens bon, on va régler ça. -- Bien sûr, dit-elle, pas très convaincue. -- Mich... -- Quoi ? -- Tu aurais dû me mettre au courant, lui reprochai-je. Je n'avais pas pu m'en empêcher. C'était ce que je ressentais et bon sang, c'était vrai. Il y eut un silence ur la ligne. -- Ouais, reconnut-elle enfin, d'un ton affligé et chargé de remords. Enfin, vaut mieux tard que jamais, hein J'eus l'impression qu'un étau me serrait le coeur. -- Il n'a rien ? Alex ? -- Non. Il est formidable, tu verras. Je sentis en moi une petite déchirure. -- Prends l'argent, enlève ta batterie et mets les bouts, lui rappelai-je. On se retrouve dans quelques eures. Tout de suite après avoir raccroché, j'appelai Nick Aparo, mon coéquipier au FBI, pour l'informer de ce qui e passait et lui demander de m'aider à trouver le moyen de me rendre à San Diego le plus rapidement possible. Pendant notre conversation, je regardais fixement devant moi. Je me sentais vidé, sonné par la bombe que ichelle m'avait jetée dans les pattes. J'étais aussi déchiré par des sentiments antagonistes : j'avais toujours oulu avoir un gosse, au point même que Tess et moi avions failli rompre à cause de ça, mais en même temps je ne pouvais pas ignorer que cette nouvelle serait pour elle un coup très dur. 4 J'eus juste le temps de faire un saut à la maison que je partageais avec Tess et Kim pour y fourrer quelques affaires dans un sac à dos et passer mon holster avant de rejoindre l'I-95 et de l'emprunter jusqu'à Newark. Le plus rapide, selon mon coéquipier, consistait à prendre un vol United en début d'après-midi, avec correspondance à Denver. J'aurais une heure d'attente là-bas, mais pas moyen d'y couper. Sauf à tenter de baratiner le Bureau pour obtenir un avion qui m'amènerait là-bas et, si ça marchait, à devoir faire face à une nquête dudit Bureau, qui aboutirait probablement à un licenciement. J'avais déjà couru ce risque. Quelques nnées plus tôt, j'avais échappé d'un poil à une engueulade avec ces gentils nounours à l'esprit ouvert, après voir suivi Tess sur un vol pour Istanbul sans avoir d'abord obtenu l'autorisation de mon chef. L'ennui, c'est que ette fois je ne pouvais pas expliquer pourquoi j'avais besoin d'un jet sans raconter ce qui arrivait à Michelle. 'avais discuté avec Aparo de l'avantage de gagner une heure comparé aux risques supplémentaires que ichelle courrait si d'autres personnes venaient à connaître l'endroit où elle se cachait, et j'avais admis qu'il alait mieux mettre un peu plus de temps à la rejoindre. Il y avait peu de circulation et tandis que je roulais mon esprit partait en tous sens, comme si un mixer ournait à plein régime sous mon crâne. La révélation de Michelle ne manquerait pas de bouleverser ma vie et réerait des vagues qu'il me faudrait affronter dans un avenir très proche. Aucune ne serait plus délicate à anoeuvrer que celle qui m'obnubilait depuis que j'avais démarré, et que résumait le nom qui venait 'apparaître sur mon BlackBerry alors que je m'engageais sur la bretelle menant au terminal. L'espace d'un instant, je me demandai si je devais répondre ou non, mais je savais que je ne pourrais pas e dérober indéfiniment. -- Salut. -- Salut, beau gosse, dit Tess. Comment se passe le week-end en célibataire ? Les Sherman n'ont pas eu appeler les flics, si ? Sa voix était comme un baume sur mes nerfs à vif. -- Ils ont menacé de le faire mais j'ai arrangé ça. -- Comment ? -- Je les ai invités, je leur ai offert une de nos pipes à eau. Le problème, c'est que je n'arrive plus à me ébarrasser d'eux, maintenant. Ils savent faire la fête, ces jeunes... Je l'entendis glousser, sans doute en imaginant nos voisins septuagénaires transformés en étudiants âchés au beau milieu d'une teuf - un spectacle peu ragoûtant, croyez-moi -, et je saisis l'occasion : -- Dis, je eux pas te parler maintenant, je dois prendre l'avion. -- Oh, mon amour, tu n'as pas pu attendre le week-end prochain ? fit-elle d'un ton taquin. Je réussis à émettre un petit rire. -- Pas exactement. -- Oui, je m'en doute bien, répondit-elle, laissant tomber les espiègleries. Qu'est-ce qui se passe ? Tu vas ù? -- A San Diego. Après une hésitation, j'ajoutai : -- Un problème. On a besoin de moi là-bas. -- Je dois m'inquiéter ? -- Non, non. Je détestais ce genre de pieux mensonge, même si personne n'y croyait jamais, mais je ne pouvais pas lui ire la vérité, pas maintenant, pas au téléphone. -- C'est quand même assez important pour que tu sautes dans un avion ? J'hésitai de nouveau, trop mal à l'aise pour continuer à mentir. Il fallait que j'abrège la conversation : -- on, rassure-toi, rien de grave. Ecoute, j'arrive à l'aéroport, il faut que je te laisse. Je t'appellerai de San Diego, 'accord ? Tess demeura un moment silencieuse puis acquiesça : -- D'accord. Juste une chose... Elle n'avait pas besoin de préciser, son inquiétude était clairement perceptible. Elle me faisait toujours la ême demande, malgré tout ce que nous avions vécu ensemble, tous les dangers auxquels nous avions chappé de justesse. -- Je sais, dis-je. -- Tu m'appelles. -- Sans faute. Je raccrochai en me reprochant de l'inquiéter inutilement et plus encore de lui cacher la vérité. En fait, je ne avais tout simplement pas comment lui annoncer la nouvelle. J'aurais beau l'entourer de périphrases et 'enrober de mots doux, Tess allait souffrir. Pendant deux ans, nous avions vainement essayé de faire un bébé. On ne sait jamais vraiment pourquoi a ne marche pas. Les médecins vous font passer toutes sortes de tests, ils vous noient sous les explications, ais en définitive c'est juste une question de malchance, je crois. Quant aux spécialistes, ils pensaient que le

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J’étaisaussidéchiré pardes sentiments antagonistes :j’avais toujours voulu avoirungosse, aupoint même queTess etmoi avions faillirompre àcause deça, mais enmême temps je ne pouvais pasignorer quecette nouvelle seraitpourelleuncoup trèsdur.. »

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