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SEXUALITÉ

Publié le 02/04/2015

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SEXUALITÉ

On doit à Freud l'extension du domaine de la sexualité (tradition­nellement réduit à la génitalité, c'est-à-dire à l'utilisation moralement normée des organes de la reproduction) : sexualisation du corps entier, reconnaissance des manifestations sexuelles de l'enfance et tentative d'expliquer la vie psychique par le rôle fondamental de la pulsion sexuelle (en supposant, il est vrai, une pulsion de mort symétrique). On peut dire que cette extension a eu trois consé­quences :

1 — La discussion du rôle de la sexualité dans la vie humaine.

2 — La nécessité d'accorder que celle-ci est au minimum un des aspects fondamentaux de cette vie.

3 — L'élaboration de la notion de misère sexuelle, c'est-à-dire corol-lairement la position de la sexualité comme valeur morale (elle est intégrée à l'image dg bonheur).

Tout ceci ne va pas sans une grande confusion quant à la définition de la notion. Le héraut de la « révolution sexuelle «, W. Reich (1897-1937) soutient que « la santé psychique dépend de la puissance orgastique, c'est-à-dire de la capacité de se donner lors de l'acmé de l'excitation sexuelle « (La Fonction de l'orgasme, 1942) ; il lie la misère sexuelle à l'aliénation économique et sociale (analysée en des termes marxistes), décrit une nouvelle « morale « sexuelle (L'Irruption de la morale sexuelle, 1935) dénonce la famille comme « fabrique d'idéologies autoritaires et de structures mentales conser­vatrices « (La Révolution sexuelle, 1936). Il avait dès 1930 fondé l'Association allemande pour une politique sexuelle prolétarienne (Sexpol). L'élaboration de la valeur « sexualité « semble inséparable d'une visée politique : c'est elle que Marcuse (Éros et civilisation) met en lumière. Son originalité par rapport à Reich est de ne pas attendre une libération de la sexualité d'une libération politique, mais de faire de la première un des besoins fondamentaux qui permettront la seconde.

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