Usage et définition du mot: AQUEDUC, substantif masculin.

Usage et définition du mot: AQUEDUC, substantif masculin. A.— Canal en maçonnerie, souterrain, à fleur de sol ou plus généralement aérien, destiné à capter et à conduire l'eau d'un lieu à un autre. Aqueduc de remplissage, de vidange, de refoulement : Ø 1. Il vient d'accorder une charte à une troisième association qui, du district de Cortland, doit amener à la ville une partie des eaux du Brunks, ruisseau considérable, situé à 25 milles de distance, et qui, au moyen d'un aqueduc, traversera la rivière de Harlem, dont la largeur est de 170 toises. MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 3, 1801, page 233. Ø 2.... on lui avait montré un aqueduc dont les arches de pierre enjambaient un abîme, oeuvre cyclopéenne qui coûtait des millions et dix années de luttes. ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1466. Ø 3.... et, parmi les belles formes, la plus belle est sans doute le cintre, forme naturelle du pont et de l'aqueduc, suggérée déjà par les cavernes creusées et par les cavernes naturelles, qui vont toujours à cette forme-là, par l'usure ou l'écroulement de ce qui ne la suit point. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Système des beaux-arts, 1920, page 194. — Emploi adjectival. Pont aqueduc (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré). Remarque : DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892 et Grand Larousse encyclopédique en dix volumes donnent le syntagme pont-aqueduc avec trait d'union, rétablissant ainsi la valeur substantivale de aqueduc. — Par extension, régionalisme (Canada) " Château d'eau, grand réservoir d'eau; ensemble des travaux servant à la distribution de l'eau; eau distribuée par aqueduc. " (Société du Parler français au Canada, 1930; attesté aussi dans le Dictionnaire général de la langue française au Canada (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957 et Dictionnaire correctif du français au canada (Gaston Dulong), 1968). B.— Emplois spéciaux. [Généralement en relation avec le sens de conduit non aérien] 1. DROIT. · DROIT ROMAIN. Droit d'aqueduc. " Le droit qu'avait le propriétaire d'un héritage, de faire passer l'eau par l'héritage d'autrui jusque dans le sien, soit par des tuyaux de terre ou de plomb, soit par une rigole ou petit fossé. " (Dictionnaire de la pénalité (B. SAINT-EDME) tome 1 1824; attesté dans le Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892 et Nouveau répertoire de droit, Paris, Dalloz, tome 2, 1963, page 264, au mot eaux). · Servitude d'aqueduc. " Servitude obligeant le propriétaire d'un fonds à supporter le passage sur son fonds d'une conduite d'eau établie par le propriétaire voisin en vue d'amener les eaux sur son fonds. " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT), 1936, au mot servitude; confer aussi Nouveau répertoire de droit, Paris, Dalloz, tome 4, 1965, page 366). 2. SCIENCES NATURELLES. — ANATOMIE. Conduit qui met en communication divers organes. Aqueduc du vestibule, du limaçon : Ø 4. Le trou où il [le nerf facial] entre au fond du canal auditif interne est l'orifice d'un canal long et diversement recourbé, nommé aqueduc de Fallope... GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 2, 1805, page 530. Ø 5. Les deux tubercules optiques sont reliés l'un à l'autre par une commissure, passant au-dessus de l'aqueduc de Sylvius. EDMOND PERRIER, Traité de zoologie, tome 4, 1893, page 3226. Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux de Dictionnaire de l'Académie Française 1835 à Grand Larousse de la Langue française. — BOTANIQUE. vieilli " Sorte de canal que forment naturellement les tiges ou les feuilles entières de certaines plantes, qui croissent dans des lieux fort chauds et fort arides. " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)) : Ø 6. C'est au sein de la zone torride que la nature fait végéter les raquettes, les aloès, les cactus, les cierges, et toutes les espèces de plantes grasses dont les feuilles semblent être des éponges pleines d'eau. Mais ces fontaines et ces citernes végétales, ces formes d'aqueducs dans les feuilles et leurs agrégations, n'ont lieu que dans les végétaux de montagnes ou des lieux arides, qui avaient sans cesse besoin d'être arrosés. JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 181. 3. TRAVAUX PUBLICS. Aqueduc-larron. Conduit d'une écluse faisant communiquer avec le sas l'aqueduc longitudinal de remplissage ou de vidange, et permettant d'accélérer le mouvement des eaux. (Attesté dans le Dictionnaire technique du bâtiment et des travaux publics (MAURICE BARBIER, ROGER CADIERGUES) 1963 et Grand Larousse encyclopédique en dix volumes Supplément 1968). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 221. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 583, b) 388; XXe. siècle : a) 106, b) 170.