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Vocabulaire: CONFRONTÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 17/11/2015

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Vocabulaire: CONFRONTÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de confronter* II.— Emploi adjectival. A.— [Correspond à confronter II B 2; en parlant de quelque chose] Qui est confronté, comparé avec quelque chose. Livres étalés tour à tour sur la table, ouverts, fermés, rouverts, confrontés, discutés, admirés ou écartés (ALPHONSE DE LAMARTINE, Les Confidences, 1849, page 351 ). B.— [L'idée dominante est celle de " face à face "; en parlant de quelque chose] Qui est confronté à, qui fait face à. Les glaces ornementales où sourit à soi-même la vision confrontée du salon clair (CAMILLE MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, page 285 ). C.— [Correspond à confronter II B 3; à l'idée de " face à face " s'ajoute celle d'" opposition "; en parlant de quelque chose] Qui est confronté, mis face à quelque chose dans une relation d'opposition. Les éléments [de gammes] brisés et confrontés peuvent, ou se répondre ou se superposer (ANDRÉ SCHAEFFNER, Les Origines des instruments de musique, 1936, page 287 ). Remarque : Dans l'exemple suivant, la signification de confronté semble mêler la notion de « choses mises les unes à côté des autres », de « côte à côte » (correspondant à confronter I) avec celle d'« opposition » : Ø Dans cette vallée de Josaphat, dans cette multitude confrontée, le génie le plus rare trouve ses pairs, se confond à la foule de ses émules, de ses précurseurs, de ses disciples. PAUL VALÉRY, Variété IV, 1938, page 32. Forme dérivée du verbe "confronter" confronter CONFRONTER, verbe transitif. I.— Emploi transitif indirect, vieilli. [Le sujet désigne un terrain, une construction, etc.] Confiner à, être contigu à, être situé au bord de (confer affronter I B 3). Un petit bien jointif au mien. Il confronte, du côté du levant, à deux de mes métairies (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 13; confer également page 109 ). Remarque : La documentation fournit un emploi par extension du tour passif (être) confronté à quelque chose (confer II B 1) avec la signification " (être) mis à côté de quelque chose dans une relation d'opposition et de mise en valeur réciproque ", donc jouant simultanément sur le sens vieilli (et étymologie) de l'emploi transitif indirect et sur le sens moderne d'" opposition " que tend à prendre le mot (confer II B 3, III A 2 et III B 2). Un violet velouté confronté à un mauve très pâle (Colette, Gigi, 1944, page 191). II.— Emploi transitif. A.— DROIT PÉNAL. [Pendant l'instruction d'une affaire] Confronter (des personnes), confronter quelqu'un avec ou à quelqu'un :. Mettre en présence un prévenu avec sa victime ou avec un témoin, en vue de comparer leurs déclarations. Confronter des prévenus. Et le juge d'instruction ne vous croira pas sur parole? Si on vous confronte avec vos copains, ils vous contreront? (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 473) : Ø 1. Au criminel, la procédure se faisoit publiquement. On confrontoit l'accusateur à l'accusé, et celui-ci obtenoit tous les moyens de défense qu'il pouvoit croire favorables à son innocence, ou à l'excuse de son crime. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai historique, politique et moral sur les révolutions, tome 1, 1797, page 324. B.— Par extension. 1. [L'idée dominante reste celle de " face à face contradictoire ", mais en dehors d'un contexte juridique] Confronter (des personnes), confronter quelqu'un avec ou à quelqu'un : Ø 2. — Pourquoi l'appelez-vous? dit l'abbé Demange, pourquoi l'humilier? À quoi bon! (...) — J'aime à vous confronter, fit-il. J'aime à vous voir face à face. GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, page 124. Ø 3. — Il est vrai, monsieur le Supérieur, (...) que j'ai pour lui de l'amitié, mais cette amitié n'est pas de telle nature... Je vous en prie, appelez-le, confrontez-moi avec lui! ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 90. — Au passif (Être) confronté à ou avec quelque chose. [Le sujet appartient à la catégorie de l'animé, ou y est assimilé; le complément d'objet désigne une chose à laquelle le sujet se trouve contraint de faire face] (Être) mis face à quelque chose. Douce nuit, notre témoin et notre juge, devant laquelle nous voici tout d'un coup confrontés avec notre destin (JEAN GUÉHENNO, Journal d'un homme de 40 ans, 1934, page 258 ). Mais nous sommes confrontés avec un problème beaucoup plus grave (ALEXIS CARREL, L'Homme cet inconnu, 1935, page 22) : Ø 4. Confronté jour et nuit à son crime innocent, il devenait trop difficile pour lui de se maintenir et de continuer. Il valait mieux en finir... ALBERT CAMUS, La Chute, 1956, page 1531. Remarque : 1. Cette tournure néologique très en vogue est critiquée par les puristes (confer Nouveau dictionnaire des difficultés du français (JEAN-PAUL COLIN) 1971 au mot). 2. On rencontre dans la documentation cette acception avec le verbe à l'actif : confronter quelqu'un à quelque chose. Les relations étrangères, les rapports avec la résistance métropolitaine, (...) confrontaient notre comité avec de multiples problèmes (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, 1956, page 121). 3. Nouveau dictionnaire des difficultés du français (Jean-Paul Colin) 1971 signale : " On trouve même le verbe à l'actif avec un complément d'objet direct désignant la personne. Les problèmes qui nous confrontent. C'est un tour à déconseiller. " 2. [Cet emploi retient, du sens de base, les idées de " face à face " et de " comparaison "] Confronter (des choses), confronter quelque chose avec ou à quelque chose, confronter quelque chose et quelque chose, confronter (des choses entre elles). Examiner (des choses, des faits, des idées, etc.) dans un esprit de comparaison, pour mettre en évidence les rapports de ressemblance ou de différence sur lesquels fonder son opinion. Synonyme didactique : conférer. Mentalement il confronte tous ces récits, les classe, les compare (BLAISE CENDRARS, L'Or, 1925, page 41 ). Portraits de saints presque tous confrontés avec des masques mortuaires qui corroborent, ou infirment, le témoignage de la peinture (JULIEN GREEN, Journal, 1945, page 275 ). Nous nous sommes bornés (...) à confronter entre elles, des vérités théoriques ou pratiques reconnues de tous (PIERRE TEILHARD DE CHARDIN, Le Milieu divin, 1955, page 63) : Ø 5. Il arrive constamment que l'esprit confronte avec une idée déterminée une certaine masse d'expérience qui lui est donnée, mais ne l'est pas sous forme d'idée... DICTIONNAIRE DE CULTURE RELIGIEUSE ET CATÉCHISTIQUE (LOUIS E. MARCEL), Journal métaphysique, 1923, page 290. — emploi absolu. Comparer. J'écoute, j'interroge, je note, je confronte, je me fais l'effet du greffier de l'histoire (VICTOR HUGO, Correspondance, 1852, page 75 ). Une intelligence primesautière, saisissant ses objets à la volée, sautant de l'un à l'autre, (...) incapable de confronter, de réfléchir, d'abstraire (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 651 ). 3. Rare. [Par inflexion du verbe affronter* I B 2, l'idée de " face à face contradictoire " évoluant en idée d'" opposition ", de " conflit ", d' " affrontement "; avec un sujet appartenant à l'animé ou à l'inanimé] Confronter (des choses), confronter quelque chose à quelque chose. Opposer, mettre face à face, faire s'affronter (des choses) : Ø 6.... luttez contre la matière qui s'appelle césarisme avec cette toute-puissance impalpable, la pensée. L'absolutisme vous fait face, confrontez-lui la liberté. VICTOR HUGO, Correspondance, 1868, page 101. Ø 7. Laval tenta, d'abord, d'exposer sa conduite (...) comme la manoeuvre d'un homme d'État qui composait avec le pire et limitait les dégâts. (...) l'accusé pouvait imaginer que le débat tournerait à une discussion politique, confrontant, entre gens du métier, des théories diverses et aboutissant à une cote mal taillée qui lui vaudrait, finalement, les circonstances atténuantes. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 251. Remarque : On rencontre dans la documentation un emploi isolé de la construction confronter quelqu'un avec le sens « lui faire face, l'affronter » : Ø 8. L'heure est arrivée face à face, et retirée toute échappatoire, de confronter enfin Israël, de lui livrer, de lui placer entre les mains la réalisation en pleine figure de cette attente de tout l'univers dont, par-dessus les siècles et les millénaires et les éons, il a été constitué l'expression légale. PAUL CLAUDEL, Un Poète regarde la Croix, 1938, page 27. III.— Emploi pronominal. [L'idée dominante est celle de " face à face " le plus souvent alliée soit à celle d'" appréciation par comparaison ", soit à celle d'" opposition ", de " conflit ", d'" affrontement "] A.— Emploi pronominal réfléchi. 1. [Avec les idées de " face à face " et d' " appréciation par comparaison "] Se confronter avec ou à soi-même.. Se mettre face à soi-même en cherchant à se situer, à s'évaluer, à prendre sa propre mesure (confer affronter II A 2 b). Les Oflags aussi ont été ces vases clos où l'homme ne trouve plus que lui-même à qui se confronter (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 308) : Ø 9. Elle [la présence de Lampieur] empêchait absolument Léontine de revenir en arrière, de communiquer avec elle-même, de se confronter avec elle-même... FRANCIS CARCO, L'Homme traqué, 1922, page 56. · Se confronter.. Prendre sa mesure, se jauger par comparaison. Un homme qui agit nécessairement se confronte (SIMONE DE BEAUVOIR, Le Deuxième sexe, 1949, page 460 ). Pour l'homme mûrissant déjà engagé dans la réalisation d'une oeuvre, lire les romans des autres, c'est une manière de faire le point; c'est se confronter (FRANÇOIS MAURIAC, Mémoires intérieurs, 1959, page 69 ). 2. Se confronter avec ou à quelque chose, avec ou à quelqu'un. a) [Les idées dominantes restent celles de " face à face " et d'" appréciation par comparaison "] Se mettre face à quelque chose ou quelqu'un par rapport à quoi ou à qui l'on se situe, s'évalue. Je rêvais, (...) je m'accordais le plaisir de me confronter à des vies peut-être imaginaires (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 81 ). C'est seulement quand je me confrontais à Zaza que je déplorais amèrement ma banalité (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 115) : Ø 10. Ne m'avez-vous pas dit l'émotion qui vous prit à simplement vous confronter avec la façade du château de La Valette? J'ai voulu vous donner comme compagnons les esprits qui inspirèrent l'ordre créateur de ces oeuvres nobles. JEAN GIONO, Angelo, 1958, page 201. b) [À l'idée de " face à face " s'ajoute celle d'" opposition ", de " conflit ", d'" affrontement "] Se mesurer avec quelque chose ou quelqu'un (confer affronter II A 2 b) : Ø 11. Apparemment, il s'agit de transformer la plus lumineuse des baies en un port gigantesque. En fait, c'est encore une occasion pour l'homme de se confronter avec la pierre. ALBERT CAMUS, L'Été, 1954, page 51. B.— Emploi pronominal réciproque. 1. [L'idée dominante est celle de " face à face "] Se faire face (confer affronter I B 1 et II B). Elle ni lui ne parlaient. On eût dit deux statues qui se confrontaient (VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 371 ). 2. [À l'idée de " face à face " s'ajoute celle d'" opposition ", de " conflit ", d'" affrontement "] Se faire face en se mesurant, en s'opposant l'un à l'autre (confer affronter II A 2 a). L'intérieur si vivant de ce jeune couple fut le carrefour où se confrontèrent les débutants « talentueux », comme disait Goncourt (JACQUES-ÉMILE BLANCHE, Mes modèles, 1928, page 9 ). Au cours de cette séance se confrontèrent ouvertement les conceptions et les passions (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 53 ). Remarque générale : " Confronter peut être tout aussi bien suivi de à que de avec : (...) Néanmoins l'usage tend de plus en plus vers l'emploi unique d'avec " (DICTIONNAIRE DES DIFFICULTÉS DE LA LANGUE FRANÇAISE (ADOLPHE VOIR THOMAS) 1956). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 318. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 227, b) 299; XXe. siècle : a) 338, b) 789.

« confronter CONFRONTER, verbe transitif.

I.? Emploi transitif indirect, vieilli.

[Le sujet d?signe un terrain, une construction, etc.] Confiner ?, ?tre contigu ?, ?tre situ? au bord de (confer affronter I B 3).

Un petit bien jointif au mien.

Il confronte, du c?t? du levant, ? deux de mes m?tairies (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 13; confer ?galement page 109 ).

Remarque?: La documentation fournit un emploi par extension du tour passif (?tre) confront? ? quelque chose (confer II B 1) avec la signification " (?tre) mis ? c?t? de quelque chose dans une relation d'opposition et de mise en valeur r?ciproque ", donc jouant simultan?ment sur le sens vieilli (et ?tymologie) de l'emploi transitif indirect et sur le sens moderne d'" opposition " que tend ? prendre le mot (confer II B 3, III A 2 et III B 2).

Un violet velout? confront? ? un mauve tr?s p?le (Colette, Gigi, 1944, page 191).

II.? Emploi transitif.

A.? DROIT P?NAL.

[Pendant l'instruction d'une affaire] Confronter (des personnes), confronter quelqu'un avec ou ? quelqu'un?:.

Mettre en pr?sence un pr?venu avec sa victime ou avec un t?moin, en vue de comparer leurs d?clarations.

Confronter des pr?venus.

Et le juge d'instruction ne vous croira pas sur parole? Si on vous confronte avec vos copains, ils vous contreront? (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 473) : ? 1.

Au criminel, la proc?dure se faisoit publiquement.

On confrontoit l'accusateur ? l'accus?, et celui-ci obtenoit tous les moyens de d?fense qu'il pouvoit croire favorables ? son innocence, ou ? l'excuse de son crime. FRAN?OIS-REN? DE CHATEAUBRIAND, Essai historique, politique et moral sur les r?volutions, tome 1, 1797, page 324.

B.? Par extension.

1.

[L'id?e dominante reste celle de " face ? face contradictoire ", mais en dehors d'un contexte juridique] Confronter (des personnes), confronter quelqu'un avec ou ? quelqu'un?: ? 2.

? Pourquoi l'appelez-vous? dit l'abb? Demange, pourquoi l'humilier? ? quoi bon! (...). »

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