Devoir de Philosophie

- --52 Villon.

Publié le 20/08/2013

Extrait du document

villon
- --52 Villon. Ce n om d e Villon, q u'il d evait i mmortaliser, n 'est p as le sien, q ue n ous ignorons. C'est celui de son p ère a doptif, le p rêtre G uillaume de V illon; son p rénom seul, François, lui a ppartient. Son o rigine? ses ascendants? c 'est l 'inconnu; son milieu social? sans d oute t rès h umble; q ui f ut son p ère? le fils l'ignorait p robablement l ui-même; est-ce de ce p ère i nconnu q u'il t int son génie p oétique? I l fit à P aris d e longues études, poussées j usqu'à l a licence e t l a m aîtrise è s-arts, q u'il o btint e n 1452, à v ingt e t u n a ns. Mais i l n e q uitte p as p our cela le q uartier l atin, ses bouges, ses t roupes d 'étudiants dévoyés, auxquelles il s'affilie, ses filles. I l t ue u n p rêtre à l a s uite d 'une q uerelle; il vole à m ain a rmée; i l e st c ondamné à m ort; m ais l a p eine e st c ommuée en b annissement; il s 'enfuit e t se cache en p rovince o ù il i ndique à des c amarades u n c oup à faire, fréquente c ependant la c our p oétique d e Charles d'Orléans à Blois, se fait emprisonner, p uis l ibérer, puis c ondamner à...
villon

« VILLON 53 par la débauche.

Il exprime, sans prétention, sans solennité, avec une mélancolie teintée d'ironie, le drame intérieur qui sera celui d'un Musset, d'un Baudelaire, d'un Verlaine.

Il dit sa hantise de la mort; la vision du cadavre qu'il va peut-être bientôt devenir, pendu au bout d'une corde au gibet de Montfaucon, s'impose à son ;magination.

Il dit la simplesse de sa vieille mère et compose pour elle une ballade à la Vierge Marie, comme il fait parler la belle Haumière qui regrette ses charmes passés.

Quand les plus sincères de ses prédécesseurs n'avaient à offrir que les platitudes des vies étroites, il peut évo­ quer, lui, tout un monde réel et crapuleux qui garde, à travers les siècles, une attirance étrange.

Pour qui écrivait-il? Pour personne peut-être que pour lui et sous la pression des émotions, aux heures tragiques où la solitude des prisons et la mort ignominieuse toute proche replient l'être sur lui-même, où l'action abolie se transforme en chant.

Nulle mode d'expression à suivre, nul public à qui complaire, nulle école littéraire aux lois impérieuses, nulle gloire sans doute où pré­ tendre : une seule discipline, le goût du poète, son oreille si juste, sa rapidité si remarquable après l'effroyable verbosité de tant de poètes du moyen âge, son absence de complaisance, sa fermeté de touche.

Nul effort pour composer; le vers attire le vers, et la strophe s'unit à la strophe, non tant au hasard des souvenirs que selon les lois secrètes des sons, selon un enchaînement harmo­ nieux de thèmes.

Même fantaisie dans le vocabulaire, qui s'amuse à des raretés, à des archaïsmes suscités plutôt sans doute par les souvenirs scolaires et la langue de ses camarades étudiants que par l'imitation appliquée des vieux auteurs; fantaisie d'érudit aussi, mais sans prétention ni insistance, à qui sa vie de débauche n'a pas enlevé la familiarité des anciens.

Fallait-il donc un voleur et un assassin pour rendre à la poésie son humanité? Il fallait à coup sûr un indépendant, assez pénétré de culture pour s'élever jusqu'à l'art, mais assez dégagé des cadres universi­ taires ou mondains pour oser être lui-même, assez déchiré enfin pour sentir en lui la tension des forces contraires.

Mais ni cette sincérité indubitable, ni cette origi­ nalité d'inspiration, ni le réalisme frappant, ne feraient. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles