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DES CHAÎNES DE Télévision de 1990 à 1994 : Histoire

Publié le 15/01/2019

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Pour la télévision française, l’enjeu des années quatre-vingt-dix est la restauration du secteur public, après l'irruption brutale des chaînes privées. Jusqu’en 1984, le monopole des chaînes publiques était absolu. Depuis, la création de Canal Plus, chaîne cryptée financée par abonnement, celle de La Cinq en 1986 (première chaîne commerciale généraliste) et de TV6 (devenue M6 en 1987), enfin et surtout la privatisation en 1987 de TF1, la première chaîne publique, ont bouleversé le paysage audiovisuel. TF1 est immédiatement devenue la chaîne dominante, qu’il s’agisse de l'audience, qui représente environ 40 % de parts de marché - avec toutefois une baisse récente ou de la publicité : la chaîne absorbe près de 50 % des recettes totales de la publicité télévisée.

 

Service public, le retour ?

 

Depuis 1988, l’effort financier en faveur du service public est incontestable. Le budget total s’élève à 16 334,5 millions de francs pour 1995, contre 10 481,8 en 1990. Dans cet ensemble, la part provenant de la publicité et du parrainage représente environ 20 %. La redevance a régulièrement augmenté : elle s’établit en 1995 à 670 francs pour un poste couleur (contre 552 francs en 1990) et 430 francs pour un poste noir et blanc (355 francs en 1990).

Les structures ont été consolidées aussi, non sans mal. En août 1989, les deux chaînes Antenne 2 et France-Régions 3 (FR3) ont été réformées par une loi qui organise un rapprochement de portée limitée : un président commun nommera désormais les responsables des deux chaînes, qui restent deux sociétés anonymes distinctes. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (l’instance de régulation héritière de la Haute Autorité, créée en 1982) désigne alors comme premier « président commun » Philippe Guilhaume. Celui-ci, ex-président de la Société française de production (SFP), se révèle incapable d'asseoir son autorité. De surcroît, le gouvernement le désavoue ouvertement. En décembre 1990, un peu plus d’un an après sa nomination, il doit démissionner.

 

Son successeur est Hervé Bourges, journaliste de sensibilité de gauche. Habile, autoritaire, nanti des appuis gouvernementaux nécessaires, ce dernier réussit le rapprochement entre les chaînes. Il crée des directions communes (pour le sport, pour les émissions enfantines) et une vraie complémentarité de programmation. En septembre 1992, Antenne 2 et FR3 sont rebaptisées France 2 et France 3. En réaction, les dirigeants de TF1 dénoncent systématiquement ce qu’ils appellent la « télévision commerciale d’État ».

 

En décembre 1993, Hervé Bourges doit quitter ses fonctions. La majorité (RPR-UDF) issue des élections législatives de mars 1993 l’a laissé terminer son mandat, mais il n’a pas le soutien des nouveaux gouvernants. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel nomme son remplaçant : Jean-Pierre Elkabbach. Directeur de l’information d'Antenne 2 de 1977 à 1981, ce dernier avait été jadis conspué en mai 1981 à la Bastille comme incarnation de la télévision « giscardienne », mais avait recouvré, à force de travail, toute sa réputation professionnelle. Il ne déplaît ni au président de la République, François Mitterrand, ni au nouveau Premier ministre, Édouard Balladur. Toutefois, son arrivée s’accompagne d’un bouleversement des états-majors, et, dans certaines régions, les dirigeants jugés trop proches de la gauche, ou qui n’ont pas la faveur des notables locaux, doivent se retirer. Dans l’ensemble, l’antenne n’est pas radicalement modifiée, et France Télévision semble garder sa combativité.

 

Deux nouvelles chaînes

 

ET UNE RÉFORME

 

En outre, la concurrence s’est réduite après la disparition de La Cinq, qui cesse d’émettre le 12 avril 1992. Plusieurs fois reprise

histoire

« par des groupes différents, celle-ci avait affronté toute une série de crises.

En terme de cible, elle a séduit les jeunes grâce à une pro­ grammation systématique de fiction américaine, mais n'avait pas réussi à élargir son public.

En septembre 1992, une nouvelle chaîne­ cette fois publique, culturelle et franco-allemande -, Arte, s'installe sur le réseau laissé vacant par La Cinq et diffuse à partir de 19 heures.

Financée entièrement par la redevance, elle exclut de sa pro­ grammation les jeux, le sport et les variétés, pour se consacrer sur­ tout au documentaire et, dans une moindre mesure, à la fiction et au cinéma.

Comment expliquer cette mutation ? L'idée d'une chaîne culturelle germait depuis 1984.

François Mitterrand lui donne l'im­ pulsion en 1986 : une. »

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