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LA LIBERTE

Publié le 02/11/2016

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qu’ils sont libres », ils ont à gagner leur liberté. Cette thèse a pris une autre ampleur chez Marx. Pour lui, l’achèvement de l’Histoire est dans sa libération complète de l'individu de tout ce qui l’opprime et l’empêche d’être lui-même (aliénation de l’homme dans le monde actuel). La conscience de classe elle-même (qui est une limitation) disparaîtra dans la société communiste. L’homme vraiment libre sera le citoyen de cette cité à venir.

 

Dans ces philosophies qui posent l’existence d’une loi immanente ù l'Histoire et orientent son déroulement, on ne précise pas la part de liberté des hommes pendant que l’Histoire se déroule.

 

Sont-ils, comme le laisse entendre Hegel, les instruments aveugles du génie de l’Histoire ? Auquel cas leurs volitions et leurs intentions sont bien ridiculement insignifiantes lorsqu’on considère cette réalité énorme qu’est l’Histoire.

 

L’évolution historique se fait-elle, comme le laisse entendre Karl Marx, d’une manière nécessaire par le jeu des forces économiques soumises elles aussi à un déterminisme strict?

 

Si on « durcit » cette loi de l’Histoire pour en faire une nécessité inéluctable, alors il n’y a pas de place pour notre liberté et nous retrouvons la conception rationaliste : notre liberté consiste seulement à passer du plan de l’ignorance au plan de la connaissance, du plan de l’horizon étroit de notre égoïsme au plan de la nécessité historique universelle.

 

Encore faut-il accorder à l’homme le pouvoir de sortir de son ignorance et la volonté d’apprendre (en attendant celle de coopérer) au lieu de rester dans son « égoïsme » et de « freiner l’évolution ».

 

En fin de compte, du moment qu’on accorde aux hommes le pouvoir de freiner ou de coopérer, de refuser ou de vouloir, il faut se demander si ce n’est pas justement leur opération et leur vouloir qui « font » l’Histoire.

 

Si les hommes se couchaient tous, il n’y aurait plus de « loi de l’Histoire » ; s’ils se lèvent et s’ils marchent, ce n’est pas parce qu’ils ont « compris » l’Histoire (qui donc a « compris l’Histoire » ?) c’est parce qu’on leur a proposé des valeurs, et ce sont, comme par hasard, les deux valeurs qui de tout temps ont remué les hommes : la justice et la liberté, ces deux idéaux éternels de l’humanité en lutte contre le mal et contre la nécessité.

 

B — Les religions ont été de tout temps divisées sur le même problème. Y a-t-il une loi au-dessus des hommes ou sont-ils responsables de leur destinée? Déjà le fatum antique, pour mieux marquer que le deslin était inéluctable, le disait inscrit dans les astres, qui sont les symboles de la nécessité mathématique par la régularité de leur mouvement et de leurs orbites. Le fatalisme de l’Islam recoupe les doctrines de la prédestination. Le conflit des écoles et des sectes religieuses s'est exacerbé au Moyen Age et dans les Temps modernes sur la question de la liberté de l’homme en face de Dieu, sur la gratuité de la grâce et la part du mérite de l’homme. L’exemple le plus connu est la lutte entre les Jansénistes (partisans de la prédesti-

LA LIBERTÉ

Bossuet écrivait dans son « Traité du libre arbitre » : » Plus je cherche en moi-même la raison qui me détermine, plus je sens que je n'en ai aucune autre que ma volonté... Je sens par là clairement ma liberté. »

 

Le “ sentiment vif interne » de la liberté, comme disait aussi Descartes, nous montre sans doute que nous nous décidons sans contrainte, mais il ne s’ensuit pas que nous nous décidions sans nécessité. Notre intuition de la liberté n’est en effet ni claire ni probante. Cette question a alimenté toutes les discussions métaphysiques et a profondément influé sur les théories psychologiques elles-mêmes (exemple sur la psychologie de l'attention, de la volonté, etc.)

 

Un texte de Jules Lequier, publié par son ami Renouvier (18151903) (Lequier, La recherche d’une première vérité) nous décrit l’expérience irréalisable qui seule pourrait nous donner la preuve de la liberté : « Pour faire une seule fois l’expérience d’un acte libre, il faudrait, et cela de la plus stricte rigueur, premièrement s’être trouvé deux fois dans des circonstances parfaitement identiques, ce qui ne peut se concevoir qu'au moyen de l’extraordinaire hypothèse (du retour éternel) ; secondement avoir agi, là même, dans les mêmes circonstances, de deux manières différentes ; troisièmement, rassembler ensuite dans un souvenir unique les deux souvenirs distincts... ». Et Lequier ajoutait ailleurs (« La feuille de Charmille ») que d’abord on ne découvre pas la liberté, on la sent, on croit la sentir en soi, mais bientôt on s’aperçoit que la liberté, loin d’être un fait, est un problème, et ce problème étonne, confond la raison. (Cf. Jean Grenier, « Entretiens sur le bon usage de la liberté »).

I — Le problème de la liberté.

 

1 — Le problème de la liberté devant la raison.

 

De ce que nous nous décidons sans contrainte, s'ensuit-il que nous nous décidons sans nécessité?

 

Le problème de la liberté a été posé très tôt dans ces termes par les rationalistes, puis par les esprits scientifiques.

 

A — Dans les philosophies rationalistes, la liberté ne peut être qu’une libération et cette libération consiste à passer du plan de la nécessité psychologique au plan de la nécessité logique. On ne

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que pour aller à la Facult~ chaque ma lin un étud iant fasse un gr and détour d~. »

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