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L'activité du jugement

Publié le 10/08/2014

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QUELQUES ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION SUR LE PROBLÈME DU JUGEMENT.

·     La notion de jugement resserre en elle bien des controverses de la philo­sophie classique. A une époque où sévissait le fameux principe d'autorité (qui avait conduit, entre autres, à la condamnation de Galilée), la théorie du rapport entre entendement et volonté, proposée par Descartes, avait surtout le mérite de placer en l'homme un pouvoir de réflexion absolument indépendant.

[S'il est vrai que la volonté est infinie (en ce sens qu'elle peut affirmer n'im­porte quoi), les limites propres à l'entendement ne constituent nullement un obstacle, pourvu qu'une méthode rigoureuse et critique norme l'exercice du jugement. Raison innée (« bon sens �, cf. Discours de la méthode), capacité de distanciation critique (« doute méthodique �), méthode positive d'invention et de raisonnement : rien ne manque à l'homme pour trouver le vrai.]

Mais la question de savoir si le jugement est bien un acte de la volonté statuant sur les « contenus � que lui propose l'entendement allait diviser les héritiers de Descartes.

[Pour Spinoza, il y a un jugement virtuel dans toute idée, et l'opposition cartésienne entre entendement et volonté perd toute signification (puisque chaque idée enveloppe un pouvoir d'affirmation ou de négation). La valeur d'un « jugement � dépend donc des représentations plus ou moins adéquates que l'homme se fait des choses.]

 

·     Peut-on cependant définir rigoureusement le jugement si l'on ne prête atten­tion à la nature logique de l'opération mentale qu'il constitue ? L'analyse des conditions de possibilité de cet acte mental (attribution d'un prédicat à un sujet dans la proposition élémentaire S est P) a fait l'objet de réflexions diverses dans l'histoire de la philosophie. On doit à Aristote d'avoir mis au point une théorie compl�te de la proposition et des enchaînements de propositions que

« Descartes: il n'y a pas pour Spinoza deux facultés distinctes (entendement et volonté); et la force que Descartes attribue au jugement (qui est un acte de la volonté), Spinoza la confère à l'idée, qui s'impose plus ou moins selon sa clarté intrinsèque, et cumule en elle les attributs de la représentation mentale et du jugement proprement dit (Spinoza écrit : «Entendement et volonté sont une seule et même chose»).

L'erreur ne tient pas, comme chez Descartes, à un mauvais usage de la volonté, mais à une faiblesse intrinsèque de l'idée, que Spinoza appelle inadéquation.

Enfin, le doute ne témoigne pas pour la liberté de la volonté, mais pour l'insuffisance de représentations contradictoires.

En fait, l'hésitation, qui renforce l'illusion du «choix», ne révèle qu'une certaine part d'ignorance.

Kant, réinterprétant de façon critique la conception de Platon, distingue l'idée du concept : s'affranchir des limites de l'expérience peut être fécond, autant pour une systématisation dynamique de la connaissance scientifique que pour le domaine pratique de l'action.

D'où le thème du caractère régulateur des idées de la raison.

SUJET • Y a-t-il une force des idées ? [SÉRIE A.

Japon, 1993.j • LE JUGEMENT.

REPÈRES QUELQUES ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION SUR LE PROBLÈME DU JUGEMENT.

• La notion de jugement resserre en elle bien des controverses de la philo­ sophie classique.

A une époque où sévissait le fameux principe d'autorité (qui avait conduit, entre autres, à la condamnation de Galilée), la théorie du rapport entre entendement et volonté, proposée par Descartes, avait surtout le mérite de placer en l'homme un pouvoir de réflexion absolument indépendant.

[S'il est vrai que la volonté est infinie (en ce sens qu'elle peut affirmer n'im­ porte quoi), les limites propres à l'entendement ne constituent nullement un obstacle, pourvu qu'une méthode rigoureuse et critique norme l'exercice du jugement.

Raison innée («bon sens», cf.

Discours de la méthode), capacité de distanciation critique («doute méthodique»), méthode positive d'invention et de raisonnement: rien ne manque à l'homme pour trouver le vrai.] Mais la question de savoir si le jugement est bien un acte de la volonté statuant sur les «contenus» que lui propose l'entendement allait diviser les héritiers de Descartes.

[Pour Spinoza, il y a un jugement virtuel dans toute idée, et l'opposition cartésienne entre entendement et volonté perd toute signification (puisque chaque idée enveloppe un pouvoir d'affirmation ou de négation).

La valeur d'un «jugement» dépend donc des représentations plus ou moins adéquates que l'homme se fait des choses.] • Peut-on cependant définir rigoureusement le jugement si l'on ne prête atten­ tion à la nature logique de l'opération mentale qu'il constitue? L'analyse des conditions de possibilité de cet acte mental (attribution d'un prédicat à un sujet dans la proposition élémentaire S est P) a fait l'objet de réflexions diverses dans l'histoire de la philosophie.

On doit à Aristote d'avoir mis au point une théorie complète de la proposition et des enchaînements de propositions que 130. »

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