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Les sciences de la matière. — La méthode expérimentale.

Publié le 12/11/2016

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de simplifications abusives. C’est d’autant plus nécessaire que le programme de notre examen, s’il distingue, en dehors des sciences mathématiques, les sciences de la matière, puis (plus loin) les sciences biologiques et enfin les sciences morales (Histoire, Psychologie, Sociologie), nous invite dès à présent à réfléchir sur la méthode expérimentale. ■ Or, la méthode dite « expérimentale » s’applique, en somme, avec des modalités différentes, aussi bien aux sciences de la matière qu’aux sciences biologiques, voire, sous certaines réserves, aux sciences morales.

 

III. — LES « CLICHÉS » SCOLAIRES.

 

Ces diverses considérations nous conduisent à mettre en garde les étudiants contre quelques « clichés » que nous appellerons scolaires parce que, à l’Écrit ou à l’Oral du baccalauréat, les examinateurs les retrouvent continuellement, et, selon leur caractère, s’en irritent ou s’y résignent.

 

Notre propos n’est certes pas de compliquer ce qui paraît simple, ni d’exiger un effort de précision allant jusqu’à la subtilité. Au contraire, nous croyons que, ayant bien porté son attention sur les divers points que nous examinerons ensemble, le candidat verra plus clair, à mesure qu’il aura écarté les fausses simplifications, les généralisations maladroites...

 

Passons sans plus tarder à la critique de fâcheux lieux-communs, étant bien entendu que, délibérément, nous ferons allusion à des questions déjà vues, et que, sur d’autres, le programme nous fera' une obligation d’y revenir dans la suite. L’essentiel est de bien grouper, ici, les formules litigieuses.

 

i. — Confusion de la science qui s'est faite et de la science qui se fait.

 

Un « cliché » traditionnel, repris même en de bons manuels, est le suivant : Le savant observe un fait, risque une hypothèse, puis énonce une loi.

 

Eh bien, dira quelqu’un, n’est-ce pas exact ? N’est-ce pas ainsi que les choses se passent ?

 

Sans doute. Ce n’est pas absolument faux, et moins encore absurde. Toutefois, c’est un schéma tellement simpliste qu’il a quelque chose de caricatural.

 

LE SAVANT. — Quel savant ? Nous voulons dire, de quelle spécialité ? Est-ce un astronome, un physicien, un chimiste, un biologiste ?

 

UN FAIT. — Quel fait ? Ou, plus exactement, quel fait... non encore observé ? La science ne recommence pas du zéro, à chaque génération. Ce qui était vrai à l’époque de Bacon, ou même plus tard (en Chimie, par exemple, avant Lavoisier ; en Biologie, avant Claude

(1re partie : Considérations générales sur la méthode des sciences ; Examen critique de quelques lieux-communs. — Une mise au point nécessaire).

 

I. — REMARQUES PRÉALABLES.

 

LA SCIENCE ET LES SCIENCES.

 

Il y a, pour ainsi dire, trois étages de réalités : l’inanimé (la matière), le vivant, l’humain. Il y a donc, en gros, trois catégories de sciences : sciences de la matière, sciences biologiques, sciences de l’Homme.

 

De l’une à l’autre de ces catégories, existent, comme l’on dit, des « passerelles ». Il n’en est pas moins vrai que, à chacune d’elles, correspondent des exigences particulières, des procédés spéciaux, des différences aussi dans l’ordre de la certitude. Prenons deux extrêmes : l’Astronomie et l’Histoire. Inutile d’insister sur ce qu’il y a de certain (humainement) dans l’une de ces sciences, où le calcul et la prévision présentent une parfaite rigueur (en ce qui concerne au moins la mécanique céleste), tandis que, dans l’autre, il y a parfois du conjectural dans l’établissement des faits, impossibilité de formuler des lois, donc impossibilité de prévision.

 

C’est trop évident, peut-être ? Soit ! Mais nous pouvons tirer de cette

 

évidence une première conclusion : quand nous parlons de la Science, ou des Sciences, ayons toujours en mémoire la variété des domaines auxquels s’appliquent ces expressions générales.

 

Un exemple : Le Dantec, dans une formule souvent citée — et souvent critiquée — écrivit : « Il n’y a de science que du mesurable »... Et pourtant, il était biologiste. Inutile, ici encore, de discuter longuement sur une assertion qui, vraie pour certaines sciences, devient fausse à mesure que l’on s’achemine vers d’autres...

 

II. — MÉTHODES.

 

Qu’il y ait, malgré tout, des procédés d’ensemble, de même qu’il y a un «esprit scientifique» nous ne le contesterons pas, et nous allons en parler bientôt. Que cela ne nous dispense pas, néanmoins, de dissiper d’abord les confusions si fréquentes provenant

« SCIENCES DE LA MATIÈRE.

- CONFUSIONS 81 de simpl ifications abusives.

C'est d'autant plus nécessaire que le programme de notre examen, s'il distingue, en dehors des sciences mathé matiques, les sciences de la matière , puis (plus loin) les sciences biologiques et enfin les sciences morales (Histoire, Psychologie, Socio­ logie), nous invite dès à présent à réfléchir sur la méthode expéri mentale.

·O r, la méthode dite« expérimentale » s'applique, en somme, avec des modalités différentes, aussi bien aux sciences de la matière qu'aux sciences biologiques, voire , sous certaines réserves, aux sciences morales.

III.

-LES « CLICHÉS ,, SCOLAIRES.

Ces diverses considérations nous conduisent à mettre en garde les étudiants contre quelques « clichés » que nous appellerons scolaires parce que, à l'É crit ou à l'Or al du baccalauréat, îes examinateurs les retrouvent continuellement, et, selon leur caractère, s'en irritent ou s'y résignent.

Notre propos n'est certes pas de compliquer ce qui paraît simple, ni d'e xiger un effort de précision allant jusqu'à la subtilité.

Au contraire, nous croyons que, ayant bien porté son attention sur les divers points que nous examinerons ensemble, le candidat verra plus clair, à mesure qu'il aura écarté les fausses simplifications, les généralisations maladroites ...

Passons sans plus tarder à la critique de fâcheux lieux-communs, étant bien entendu que, délibérément, nous ferons allusion à des questions déjà vues, et que, sur d'autr es, le programme nous fera' une obligation d'y revenir dans la suite.

L'essentiel est de bien grouper, ici, les form ules litigieuses.

1.

- Confusion de la science qui s'est faite et de la science qui se fa it.

Un « cliché » traditi onnel, repris même en de bons manuels, est le suivant : Le savant observe un fait, risque une_ hy pothèse, puis énonce une loi.

Eh bien, dira quelqu'un, n'est-ce pas exact ·? N'est-ce pas ainsi que les choses se passent ? - Sans doute.

Ce n'est pas absolument faux, et moins encore absurde .

Toutefois, c'est un schéma tellement simpliste qu'il a quelque chose de caricatural.

LE SAVANT.

-Quel savant ? Nous voulons dire, de quelle spécialité ? Est-ce un astronome, un physicien, un chimiste, un biologiste ? UN FAIT.

-Quel fait ? Ou, plus exactement, quel fait ...

non encore observé ? La science ne recommence pas du zéro, à chaque génér ation.

Ce qui était vrai à l'époque de Bacon, ou même plus tard (en Chimie, par exemple, avant Lavoisier; en Biolo�Jie, avant Claude. »

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