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ROMANTISME FRANCAIS

Publié le 28/05/2015

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1816-1822: Avant les doctrines françaises, la pénétra­tion des oeuvres étrang�res s'accentue. Shakespeare, Byron (14 volumes entre 1814 et 1820), Walter Scott (à partir de 1816), Goethe, Schiller sont traduits ou retraduits. En 1817, lady Morgan, une Anglaise qui vivait beau­coup à Paris, publie ses impressions sur La France, où elle affirme que le syst�me dramatique français lui paraît

absurde. Toute une polémique s'engage alors. En 1822, des chahuts s'organisent lors de représentations données par des acteurs anglais.

En 1818, Stendhal publie une brochure, Qu'est-ce que le romanticisme ?, précédant son Racine et Shakespeare de 1823, pamphlet anticlassique et plaidoyer pour le renou­vellement de la dramaturgie. En 1823, Fauriel donne sa Lettre à M. Chauvet sur les unités de lieu et de temps dans la tragédie. En 1822, Hugo affirme dans la préface de ses Odes que « la poésie n'est pas dans la forme des idées, mais dans les idées elles-mêmes �.

Le premier cénacle est celui de Charles Nodier, à l'Ar­senal où il est bibliothécaire depuis 1824. Victor Hugo fonde son propre cénacle, qui fera office de centre straté­gique pour la guerre littéraire de 1827 à 1830, sans pour autant rallier le libéralisme politique, en tout cas dans un premier temps.

1827-1830: Entre 1827 et 1830 se multiplient les textes définissant des programmes littéraires aux ambitions socio­culturelles considérables. Les deux Racine et Shakespeare de Stendhal (1823 et 1825), la Préface de Cromwell de Hugo (1827), le Tableau historique et critique de la poé­sie et du théâtre français au xvie si�cle de Sainte-Beuve (1828), la préface des Études françaises et étrang�res d'Émile Deschamps (1828), les Réflexions sur la vérité dans l'art (1829) et la Lettre à Lord *** sur un syst�me dramatique (1830) de Vigny comptent parmi les princi­pales interventions. Elles proclament toutes la nécessité de la liberté dans l'art. Elles orientent donc le romantisme vers la prise de position idéologique, qui liera liberté esthétique et liberté politique.

1830: La génération née vers 1810, qui n'avait connu de la Restauration que la fin et non le bouillonnement poé­tique de 1820, a vécu ces derni�res années dans l'attente d'une révolution. Sa déception est à la mesure de ses illusions.

Les valeurs de la Poésie et de l'Art s'affirment alors comme antibourgeoises. Outre la rupture avec l'ordre éta­bli, cette promotion de l'art illustre aussi l'aboutissement de la religion du Beau. Divinisation, cette apothéose sus­cite l'enthousiasme, et permet d'unifier toutes les produc­tions artistiques sous la même banni�re. Tout est Art, et tout est Poésie. Telle est la leçon que nombre de romantiques tirent de leur divorce avec la réalité socio-politique.

Apr�s 1830

L'école du désenchantement

Sainte-Beuve, Nodier, Musset, Nerval, Gautier et ceux que l'on appelle parfois les petits romantiques (Petrus Borel, O'Neddy, Lassailly) représentent cette tendance, qui n'a d'école que le nom. Genre frénétique, littérature cadavéreuse, cynisme, tous ces termes renvoient à des pratiques littéraires de la rupture avec les préceptes du goût, avec les illusions politiques, avec les doctrines. Il s'agit d'un romantisme profondément révolutionnaire sur le plan esthétique.

Jeune-France et Petit Cénacle, Boh�me et Doyenné

L'appellation Jeune-France désigne en 1830 un groupe de jeunes romantiques libéraux qui, affichant leur excen­tricité et leur goût pour le paroxysme, exaltent la Poésie et l'Art en une sorte de divinisation du Beau. L'expression revient à Gautier, qui la consacra avec son recueil Les Jeunes-France, roman goguenard (1833). Un groupe juvénile se constitue en Petit Cénacle, dont le nom évoque bien entendu le cénacle hugolien : les écrivains Borel, Bouchardy, Gautier, Maquet, dit Mc Keat, O'Neddy, les artistes Célestin Nanteuil, Napoléon Tom (Thomas) et Jehan Du Seigneur, chez qui on se réunissait. Culte de l' art, horreur du bourgeois : sans constituer un véritable mouvement, les Jeunes-France, qui n'existeront plus en tant que tels apr�s 1833, ont pour programme le lyrisme, la passion, le libre caprice de la pensée et pour mode de

vie la fraternité dans ce qui fut pour eux un moment capi­tal de leur existence et pour le romantisme l'apothéose exacerbée des rêves.

 

La boh�me galante du Doyenné qui se réunit en 1835 impasse du Doyenné, dans le vieux quartier du Carrousel, a pour chefs de file Nerval, Gautier, le peintre Rogier. Se retrouvent Nanteuil, Maquet, Devéria, Ars�ne Houssaye, les peintres Delacroix, Chassériau, Corot. Nerval évoque cette époque dans ses Petits Châteaux de Boh�me (1853). Il n'est plus question de révolte, mais de célébration fes­tive, et de refuge dans l'étourdissement des plaisirs.

Quelques tendances littéraires majeures du romantisme français

Poésie

Voir dans la collection Pocket Classiques :

Lamartine - Musset - Gautier - Vigny : Recueils poé­tiques du xnce si�cle.

Nerval : Aurelia; Les Filles du feu.

Hugo : Les Contemplations.

Théâtre

Voir dans la collection Pocket Classiques :

Musset : Lorenzaccio.

Hugo : Hernani ; Ruy Blas.

B - ARTS

Arts plastiques Peinture

Le néoclassicisme domine sous la Révolution et l'Em­pire, mais la représentation de la légende napoléonienne va imprimer une évolution vers le romantisme pictural, avec des peintres comme David, Gros ou Girodet.

La peinture romantique commence véritablement avec Théodore Géricault (1791-1824), et notamment son Radeau de la Méduse (1818).

Parmi les artistes les plus marquants, on compte :

Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867), auteur de portraits, de sujets mythologiques (Jupiter et Thétis, 1811), de sujets littéraires (Le Songe d'Ossian). À par­tir de 1824, on l'oppose à Delacroix pour en faire un maître du classicisme.

Eug�ne Delacroix (1798-1863), qui s'impose avec Dante et Virgile aux Enfers (1822), et dont le Journal est un précieux document. Parmi ses plus cél�bres toiles, citons Les Massacres de Chio (1824), La Liberté guidant le peuple (1831), Femmes d'Alger dans leur appartement (1834), La Lutte de Jacob avec l'Ange (1856-1861).

Paul Delaroche (1797-1856), auteur notamment de peintures d'histoire (L'Assassinat du duc de Guise, 1835) et d'un Napoléon ler à Fontainebleau (1845).

Théodore Chassériau (1819-1856), qui peint des sujets mythologiques, des portraits, des sc�nes littéraires (Macbeth et les Trois Sorci�res, 1855), des toiles orien­talistes.

Honoré Daumier (1808-1879), caricaturiste et litho-graphiste, traitant notamment des sujets politiques (La Rue Transnonain, 1834).

Sculpture

Sous l'Empire, la sculpture, fortement marquée par le néoclassicisme, se consacre en premier lieu à la glorifi­cation de la grandeur et de l'héroïsme napoléonien et à la représentation du Grand Homme. Les principaux artistes sont Bosio, Chaudet, Chinard.

Apr�s 1815, le romantisme se donne à voir dans l'im­portance accordée au mouvement, la contestation de l'académisme néoclassique. Parmi les sculpteurs les plus importants, on citera Antoine Barye (1796-1875), François Rude, qui décore l'Arc de triomphe (1784-1855), Pierre-Jean David, dit David d'Angers (1788-1856). L'héritier principal sera Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875).

C - MUSIQUE

Les précurseurs de la musique romantique française sont Boieldieu (1775-1834 et son opéra La Dame blanche, 1825), Méhul (1763-1817, avec son opéra Joseph, 1807, et

ses symphonies), Lesueur (1760-1837), Auber (1782-1871, que sa longévité inscrit dans toute la période et dont le plus grand succ�s fut l'opéra La Muette de Portici, 1828). Le premier grand musicien romantique est Gioacchino Rossini (1792-1868), à la gloire européenne, Italien mais qui, comme Donizetti apr�s lui, cherche également sa consécration à Paris à partir de 1823 et influence consi­dérablement la musique française.

« 64 LE ROMANTISME EN FRANCE ET EN EUROPE Le Globe ne se produit qu'au terme d'une difficile gesta­ tion, dans une ambiance de bruit et de fureur.

Années 1790: Tout procède de la coupure révolution­ naire.

Dès 1797, Chateaubriand dresse dans son Essai sur les révolutions le tableau d'une France divisée: « Chaque âge est un fleuve qui nous entraîne selon le penchant des destinées quand nous nous y abandon­ nons.

Mais il me semble que nous sommes tous hors de son cours.

Les uns (les républicains) l'ont traversé avec impétuosité et se sont élancés sur le bord opposé.

Les autres sont demeurés de ce côté-ci sans vouloir s'em­ barquer>> (1, 1, Introduction).

Entre 1789 et 1797, l'émigration participe à l' émer­ gence d'une nouvelle sensibilité par ouverture à un cos­ mopolitisme fécond.

De retour au pays natal, les écrivains et les diffuseurs d'idées seront un précieux et décisif fer­ ment de renouvellement.

Une part notable du romantisme français sera d'abord fortement teintée par les positions et le sentiment contre-révolutionnaire dont sont porteurs les émigrés.

Il importe de souligner la force du renouveau religieux et spirituel qui les accompagnent.

Le Génie du christianisme consacre en 1802 la poétique de la religion chrétienne, et prépare les voies de la littérature nouvelle.

Les années 1800: Le réformisme littéraire hante les années impériales.

Posant le problème de la nation, la question littéraire devient un enjeu national.

Pour les clas­ siques, les romantiques sont des ennemis de la littérature française, et professent le culte des « divinités étran­ gères>> (Antoine Jay, cours de 1814 à l'Athénée).

Et Saint­ Chamans d'attaquer dans L'Anti-romantique la « secte germanique ».

Pour les romantiques, le nationalisme litté­ raire est trop étroit, et il faut que les Français « rendent jus­ tice au mérite, dans quelque pays, sous quelque costume qu'il s'offre à leurs yeux» (prospectus du Mercure étran­ ger, 1813).

Le débat sur la littérature nationale est au cœur du problème, et s'inscrit évidemment dans un contexte. »

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