Sociologie de famille(construction des identités sexuelles)

« Je m’apprête à vous faire connaître, par l’entremise de cette analyse, une partie importante de l’histoire de ma famille et sa présente situation dans un contexte sociologique.

Pour ce faire j’utiliserai les deux photos en annexe.

La première étant de ma famille au temps de mes grands-parents et la deuxième de ma famille cette année.

Mes grands-parents, n’étant pas en mesure de répondre à mes questions, je dus m’adresser à mes parents qui me donnèrent des réponses toutes pertinentes et très révélatrices.

La première photo fait partie de l’album de famille depuis plusieurs années et j’avoue l’avoir trouvée anodine pendant tout ce temps, jusqu’au moment où je me suis questionné sur sa présence dans notre album et j’ai découvert un trésor familial.

Voici donc son histoire. Les personnes que l’on voit dans la barque sont mes grands-parents et quelques oncles et cousins du côté de mon père, qui résident au Salvador, mon pays d’origine.

La personne qui a pris cette photo est mon père, il y a de cela une trentaine d’années, au bord du fleuve Torola.

Ce dont cette image me parle, c’est d’une réalité du quotidien pour tous ceux qui vivaient à l’époque, et encore aujourd’hui pour certains, dans des endroits appelés caserios (hameaux).

Un caserio est un secteur composé de maisons situées à l’écart d’une commune rurale, que l’on appelle pueblo (peuple).

Dans ce cas-ci, le fleuve séparait ma famille de la commune.

Il est important de préciser que c’était une zone défavorisée, où les revenus ne suffisaient que pour subsister.

Pour obtenir ces revenus, ils devaient traverser chaque jour ce fleuve et se rendre à un point de distribution de marchandise de quelques entreprises pour les vendre au marché du peuple.

Cette marchandise variait selon les entreprises qui se présentaient; producteurs de café, de sucre ou encore de fruits y gagnaient en main-d’œuvre bon-marché.

En effet, le salaire pouvait être équivalent à cinquante sous par jour.

En période estivale, il était possible de traverser le fleuve à pied, puisqu’il était sec.

Cependant, en saison de pluie, il fallait prendre cette barque et traverser le Torola à l’aide d’une corde attachée à un arbre, de chaque côté du fleuve, sur laquelle on tirait pour avancer.

L’embarcation était conçue pour transporter plusieurs personnes à la fois, et parfois même des chevaux ou des vaches.

C’était le seul moyen de se rendre au peuple, puisqu’il n’y avait pas de pont pour faciliter cet accès.

C’était la route à faire tôt le matin pour aller et tard le soir pour revenir.

Tous prenaient part à la tâche, hommes et femmes, enfants et personnes âgées.

Cette embarcation est toujours présente et toujours en service, pour les mêmes raisons.

Et il y en a plusieurs comme celle-là au bord d’autres caserios du pays.

Quoi de plus marquant dans une vie qu’un quotidien voué à la survie? La deuxième photo est frappante.

Il s’agit d’une réunion de famille qui se produit chaque année, et celle-ci date de l’été 2012.. »