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sorcellerie, histoire de la - occultisme.

Publié le 25/05/2013

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sorcellerie, histoire de la - occultisme. 1 PRÉSENTATION sorcellerie, histoire de la, histoire des pratiques magiques attribuées à des catégories sociales marginales et, dans les sociétés occidentales, de leur répression par les pouvoirs ecclésiastiques et civils. 2 DIFFÉRENTES FORMES DE SORCELLERIE Selon les anthropologues, la croyance en des forces surnaturelles et la pratique de rites magiques -- que ce soit pour les amadouer ou pour les déchaîner -- existent de tout temps et dans toutes les cultures, et ce quel que soit leur degré d'évolution. Fait de civilisation, la sorcellerie est une manifestation mentale et sociale dans laquelle, derrière la superstition, reposent la parole, le pouvoir, la souffrance, la misère, l'espoir et la mort. 2.1 Des praticiens officiels aux premières condamnations La fée Morgain La fée Morgain (ou Morgane) est l'un des personnages les plus complexes de la légende arthurienne, tantôt obscure, tantôt bienveillante. Ayant appris la magie de Merlin, elle met ses talents d'enchanteresse tant au service du Bien qu'au service du Mal. Art Resource, NY Les sociétés antiques ont souvent recours aux pouvoirs de divination de personnages comme la pythie de Delphes, les augures et les devins : ces praticiens des arts divinatoires exercent donc des fonctions religieuses officielles. Mais, parallèlement, les pratiques occultes débordant du cadre institutionnel sont sévèrement réprimées en Grèce comme à Rome. De même, la loi de Moïse condamne toute magie noire : « Tu ne laisseras pas vivre la sorcière « (Exode, XXII, 18). Pour sa part, l'Église primitive crée un corps de clercs exorcistes afin de combattre ces pratiques païennes, voire démoniaques. Dans l'Occident médiéval émerge l'image du « sorcier « lançant incantations et sortilèges, comme en témoignent les personnages de Merlin l'Enchanteur et de la fée Morgain dans le cycle arthurien. Durant tout le haut Moyen Âge, la sorcellerie est assimilée à un culte rendu aux divinités païennes que les prêtres sont invités à empêcher par des amendes et des prêches. La sorcellerie n'est qu'une croyance populaire en adéquation avec la recherche d'explication rationnelle des malheurs des temps (épidémies, épizooties, accidents climatiques, disettes et famines, instabilité politique et insécurité, etc.) qui s'abattent sur des populations fragiles à la poursuite de boucs émissaires -- que l'on lynche d'autant plus facilement qu'ils n'appartiennent pas pleinement à la communauté. 2.2 Au XVe De la grande chasse aux sorcières à nos jours siècle, alors que le christianisme s'impose dans toute l'Europe occidentale, les pratiques traditionnelles issues des coutumes germaniques (comme les magiciennes et les devineresses) commencent à être violemment combattues ; puisque émanant du Mal, de Satan, elles sont alors perçues comme à l'origine de tous les maux et de toutes les guerres. Cette célèbre chasse aux sorcières dure près de trois siècles et prend fin au Bien que cet occultisme diffère de la sorcellerie classique, au milieu du XIXe XVIIIe siècle. siècle, un mouvement spirite -- tables tournantes, appel aux ectoplasmes et aux revenants -- se développe et est animé par des personnages charismatiques comme Allan Kardec. Dans les campagnes, les croyances traditionnelles, toujours plus vives, prennent encore parfois comme boucs émissaires le rebouteux, le magnétiseur ou le sourcier -- comme dans le Sorcier vert de Jean de la Varende ou dans les récits de Claude Seignolle. Aujourd'hui, depuis une trentaine d'années, on assiste à un renouveau de la sorcellerie ; l'« Église de Satan «, fondée en 1966 à San Francisco, et les cercles de magie noire côtoient les traditionnelles pratiques de sorcellerie : marabouts, sorciers vaudous, etc. En définitive, par son intensité, sa violente répression et son folklore, la sorcière européenne, de la fin du Moyen Âge au début du XVIIIe siècle, a particulièrement marqué l'histoire et nécessite de ce fait une étude plus approfondie. 3 LA SORCELLERIE, DITE CLASSIQUE, EN EUROPE 3.1 L'accusation de sorcellerie, exutoire des angoisses collectives 3.1.1 Émergence de la sorcellerie à la fin du Moyen Âge Gilles de Rais Accusé de satanisme, Gilles de Rais est condamné et exécuté en octobre 1440. Son procès - comme ceux des Templiers et de Jeanne d'Arc - inaugure la pratique infernale de la chasse aux sorcières. Roger Viollet/Getty Images La sorcellerie européenne naît, d'une part, d'une révolte religieuse et correspond à la transmission orale de religions antiques et du culte nocturne voué aux divinités vaincues par le christianisme ;...
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« XVIe siècle, impose la chasse aux sorcières comme une réponse aux angoisses religieuses du temps.

De plus, par le retentissement et l’écho qui en est fait, les grands procèspolitiques des XIVe-XVe siècles (Templiers, 1308-1314, Jeanne d’Arc, 1431, Gilles de Rais, 1440) qui utilisent l’accusation de sorcellerie pour masquer d’autres intérêts véhiculent des récits, des pratiques et des images que chacun va faire siens. La croyance en cette sorcellerie démoniaque se répand à partir de la fin du XVe siècle.

L’image des sorcières s’affine et se propage, puisant dans les légendes et croyances antiques — de la littérature romaine et de la mythologie germanique — pour donner naissance à l’image folklorique de la sorcière. À la même époque se mettent en place les instruments juridiques de la grande chasse de ces « sorcières ».

En décembre 1484, le pape Innocent VIII, en étendant lepouvoir de deux inquisiteurs officiant entre Cologne et Mayence, fonde la charte constitutive de la chasse aux sorcières.

Deux ans plus tard, l’éditeur strasbourgeois JeanPrüss imprime avec grand succès le Marteau des sorcières (Malleus maleficarum), un manuel destiné aux inquisiteurs et recensant toutes les pratiques magiques.

À la suite de cette publication, les traités et théories démonologiques se multiplient, diffusant auprès des élites l’idée même de la sorcellerie. 3.1. 2 Apogée de la sorcellerie : XVIe-XVII e siècle Musée des Sorcières de Salem (Massachusetts, États-Unis)Le musée des Sorcières de Salem (Massachusetts, États-Unis) retrace l'histoire du procès et de l'exécution de trois femmes poursorcellerie, en 1692.Mathias Oppersdorff/Photo Researchers, Inc. Deux grandes vagues de répression se succèdent et diffèrent dans leur ampleur et selon les régions géographiques touchées — particulièrement le nord de l’Europe (duBrabant à l’Allemagne rhénane, en passant par le Luxembourg et la Bourgogne) et quelques poches méridionales, tels la Guyenne, le Béarn et les vallées alpestres de l’Italiedu Nord.

Ailleurs, la chasse aux sorcières est sporadique, comme en Normandie ou dans le Bassin parisien, voire en grande partie inexistante (Espagne, Bretagne).

Lapremière vague (entre 1480 et 1520) fait un nombre limité de victimes et est surtout le fait des tribunaux inquisitoriaux.

La seconde vague (de 1580 à 1680 environ) se faità l’initiative des tribunaux civils qui portent la répression et la sévérité à un niveau jusqu’alors inégalé.

Si l’on distingue deux grands moments dans cette répression, il nefaut pas pour autant omettre de signaler que la chasse prend des allures de bouffées locales, nées de la forme aléatoire des dénonciations. Les poursuites contre les sorcières sont d’abord le fait de grands juges comme Henri Boguet, Jean Bodin ( Démonomanie des sorciers, 1580), Nicolas Rémy (juge et procureur général de Lorraine qui envoie au bûcher 3 000 personnes entre 1530 et 1612), de Lancre et d’Espagnet (juges au parlement de Bordeaux qui terrorisent le paysde Labourd en 1609).

En Italie, la cour romaine allume des bûchers dans le sud appauvri de la péninsule.

En Allemagne, on estime à 30 000 le nombre de victimes entre ledébut du XVIe et la fin du XVIIe siècle. Au XVIIe siècle, tous les pays d’Europe connaissent des « épidémies » de sorcellerie.

De très nombreuses affaires de possessions et de diableries sont découvertes dans les couvents de femmes où se mêlent délires pseudo-mystiques et hystérie.

Parmi les grandes affaires françaises, citons celles des brigittines de Lille (1613-1614), desursulines de Loudun (1632-1634, où la mise en cause d’intellectuels comme le prêtre Urbain Grandier soulève les premières oppositions à la répression), de Louviers (1643-1647), de Méautis en Normandie (1661-1672), de Hocque (1687-1691) et surtout celle des Poisons qui se distille dans les plus hautes sphères politiques (1679-1682).

EnAngleterre, la révolution de Cromwell coïncide avec une formidable explosion de sorcellerie dont Cromwell lui-même est l’un des plus farouche pourfendeur.

La sorcelleriegagne même la côte américaine de la Nouvelle-Angleterre quand éclate l’affaire des sorcières de Salem (1688-1692). 3.1. 3 La fin de la sorcellerie ? Couture (Thomas), Jules MicheletHistorien de renom, Jules Michelet s'est également intéressé aux études psychologiques.

Dans son ouvrage sur la Sorcière (1862), ilfait l'apologie des pratiques magiques au Moyen Âge ; à ses yeux, la sorcellerie médiévale se justifie comme un mouvement deprotestation contre une religion traditionnelle étouffante.Thomas Couture, Jules Michelet, seconde moitié du XIX e siècle.

Huile surtoile, 183 × 132 cm.

Musée Carnavalet, Paris.Giraudon/Art Resource, NY Peu à peu, les oppositions aux procédures expéditives des procès se multiplient.

Des Jésuites, comme Frédéric Spee en Allemagne, œuvrent pour mettre fin à la persécutiondes sorcières.

Des pasteurs réformés sont relayés dans leur combat par des laïcs, comme Cyrano de Bergerac et son ironique Discours contre les sorciers (1652) ou Nicolas Malebranche dans son œuvre majeure, De la recherche de la vérité (1674).

Pour beaucoup, la sorcellerie devient une superstition née de l’ignorance et de l’avidité et, au milieu du XVIIe siècle, l’archevêque de Reims dénonce les « petits juges subalternes [qui] condamnent à mourir sur simple conjoncture ».

Le dernier supplice en France est infligé en 1718 : le feu des bûchers recule devant le siècle des Lumières. La fin de la chasse aux sorcières est le signe d’une évolution de la société où s’affirment des élites formées à une nouvelle rationalité.

Au XVIIIe siècle, les procès de sorcellerie ne concernent plus que des empoisonneurs, des devins, des alchimistes, des charlatans.

Le sorcier a perdu ses terribles pouvoirs et Satan se plie à la galanteriedu siècle en devenant une jeune et jolie femme dans le Diable amoureux de Jacques Cazotte (1772).

Si Mme de Montespan a prêté son corps à des messes démoniaques, Mme de Pompadour ne consulte plus qu’une diseuse de bonne aventure qui lit l’avenir dans le marc de café.

La sorcellerie est devenue un « passe-temps » quel’Encyclopédie définit comme « une opération magique honteuse ou ridicule attribuée stupidement par la superstition à l’invocation et au pouvoir des démons ». Les sorcières font place aux cartomanciennes et autres voyantes, le sorcier devient un escroc et le diable un attrape-nigauds pour abuser de la crédulité publique.

Après êtredevenue une figure libertine au XVIIIe siècle, la sorcière inspire le romantisme : Smarra ou les Démons de la nuit de Charles Nodier, 1821 ; Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, 1831 ; l’Ensorcelée de Barbey d’Aurevilly, 1854 ; la Sorcière de Jules Michelet, 1862.

Même si la superstition persiste, le sorcier est devenu un anachronisme.

Son souvenir demeure vivace, particulièrement pour effrayer les enfants : la figure de la sorcière est un ressort de la terreur dans les contes, les livres, les films et les dessinsanimés (comme la belle-mère de Blanche-Neige).. »

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