Devoir de Philosophie

sujet d'histoire Géo

Publié le 25/01/2014

Extrait du document

histoire
SUJET 1 COMPOSITION La présence française dans le monde CORRIGÉ Introduction Vaste de 550 000 km2 (soit à peine 1 % des terres émergées) et peuplée de 63 millions d'habitants (soit environ 1 % de la population mondiale), la France occupe dans le monde une place sensiblement plus importante que son poids spatial et démographique ne le laisse présager. Comment expliquer qu'un pays de taille somme toute modeste puisse tenir une place si importante dans le monde ? Et cette prééminence, acquise de longue date, est-elle menacée par la mondialisation et l'émergence de nouvelles puissances autrement plus vastes et peuplées comme la Chine ou l'Inde ? Pour répondre à ces questions, nous verrons dans un premier temps comment la France demeure au ???e si�cle une puissance parmi les plus influentes de la plan�te. On expliquera dans un deuxi�me temps les fondements de cette puissance. Enfin, on montrera les signes d'affaiblissement de la présence française dans le monde ainsi que les ressources dont elle dispose pour y remédier. I. La France : un des centres du monde La France a su s'adapter avec succ�s à la mondialisation de l'économie qui s'est accélérée depuis la fin des années 1990. Elle joue un rôle central à plusieurs titres. 174 Sujet 1 1. Une puissance économique majeure Avec un ??? de 2 675 milliards de dollars (soit 4,5 % du ??? mondial), la France est la cinqui�me économie mondiale et la deuxi�me d'Europe (derri�re l'Allemagne). Elle a bien négocié le virage qu'a constitué la mondialisation de l'économie puisque 20 % de son ??? est aujourd'hui le fruit de ses exportations, qui sont principalement orientées vers les autres pays de l'??. Sa main-d'oeuvre qualifiée, son cadre de vie attrayant et son marché de plus de soixante millions de consommateurs attirent les entreprises du monde entier, au point que le pays se classe au deuxi�me rang mondial pour la réception d'??? (Investissements directs à l'étranger). Les entreprises françaises ne sont pas en reste et investissent en retour massivement dans le monde, le pays est également au deuxi�me rang mondial pour les émissions d'???. 2. Des multinationales puissantes Le rayonnement de la France dans l'économie mondiale est d'abord le fruit de l'action de quelques grandes entreprises multinationales. La France peut, en effet, s'enorgueillir d'abriter quelques-unes des firmes les plus puissantes du monde dans leurs secteurs respectifs : ??? Paribas dans la banque, Total dans les hydrocarbures, Carrefour dans la distribution, ???? dans le luxe, Areva dans le nucléaire, Renault dans l'automobile, Veolia dans l'environnement, etc. Au total, on compte 39 multinationales françaises dans la liste des 500 premi�res entreprises mondiales. Réalisant pr�s de 80 % de leurs bénéfices à l'étranger, elles contribuent à soutenir les exportations françaises et à créer de l'emploi dans le pays. 3. Un pays influent La France fait partie du club, tr�s restreint, des pays ayant une capacité d'action diplomatique vraiment significative. Elle s'appuie, pour cela, sur un réseau diplomatique (ambassades et consulats) tr�s développé : c'est le deuxi�me du monde derri�re celui des États-Unis. Elle dispose d'un si�ge de membre permanent au Conseil de sécurité de l'??? (privil�ge partagé par seulement quatre autres pays : Chine, Russie, Royaume-Uni et États-Unis) qui lui permet d'opposer son véto à toute décision ne la satisfaisant pas. Elle est membre du G 8 (le « club » des huit pays les plus riches du monde) et du G 20. Des Français sont à la tête de nombreuses institutions internationales (???, Banque mondiale, etc.). II. Les fondements du rayonnement français La puissance française est pour l'essentiel un héritage légué aux Français d'aujourd'hui par leurs aïeux. Elle continue cependant de se diffuser, notamment grâce à la mobilité accrue des populations. 175 Sujets zéro du minist�re 1. Un héritage territorial et militaire De son histoire coloniale, la France a hérité de « confettis d'empires » qui lui assurent encore aujourd'hui une présence territoriale dans toutes les mers du monde. C'est ainsi que, malgré sa faible superficie, le pays peut exploiter en mer les ressources d'une ??? (Zone économique exclusive) de 11 millions de km2 , la deuxi�me plus vaste au monde. Il dispose, en outre, d'une armée qui demeure l'une des plus efficaces et dispose de bases sur tous les continents qui lui permettent d'intervenir en un temps record sur tous les théâtres d'opération. Enfin, les intérêts vitaux du pays sont, en dernier recours, garantis par la possession de l'arme nucléaire. 2. Un héritage culturel La présence française dans le monde se manifeste, en premier lieu, par la diffusion de la langue française, parlée par pr�s de 200 millions de personnes dans le monde. Elle est reconnue comme langue officielle par de nombreuses institutions comme l'??? ou le Comité international olympique. Elle continue d'être diffusée via le réseau des lycées français à l'étranger et des centres culturels français. L'organisation internationale de la francophonie ne réunit pas moins de 75 pays qui se sentent concernés pas l'avenir d'une langue qui est en partie liée à leur histoire. Enfin, la culture française, passée comme présente, demeure synonyme de grandeur et de raffinement dans le monde entier : écrivains, cinéastes, musiciens ou chefs cuisiniers français sont réputés et recherchés sur tous les continents. 3. Un rayonnement renforcé par les mouvements de populations Pr�s de deux millions de Français sont installés à l'étranger, essentiellement pour des raisons professionnelles. Ils constituent autant d'ambassadeurs de la langue, des valeurs et de la culture de la France. Inversement, de nombreux étrangers sont installés en France, pour leur travail ou pour leurs études. Ils s'impr�gnent pour partie de la culture de leur pays d'accueil et constituent donc des relais d'influence potentiels pour la France en direction de leurs pays d'origine. III. Une influence sur le déclin ? La France tirant l'essentiel de son rayonnement de positions héritées de son glorieux passé, on peut s'interroger sur sa capacité à maintenir son rang dans un monde marqué par l'émergence de nouvelles puissances aux ambitions mondiales. 1. Un colosse économique aux pieds d'argile ? La richesse de la France et l'influence de ses multinationales ne doivent pas faire oublier que le pays est largement dépendant de l'étranger pour son approvisionnement, notamment en ressources énergétiques. Plus largement, tous secteurs confondus, la balance commerciale du pays est largement déficitaire : l'essentiel de ce qui est 176 Sujet 1 consommé en France est produit à l'étranger. Le niveau élevé de l'endettement public constitue un autre point faible pour le pays qui est contraint d'emprunter sur les marchés l'argent dont il a besoin pour faire fonctionner son administration. La France vit à crédit et continue donc de s'endetter, notamment aupr�s de pays émergents qui disposent, eux, de ressources financi�res conséquentes. 2. Une puissance politique contestée La montée en puissance de pays comme la Chine, l'Inde, le Brésil, la Turquie ou les émirats du Golfe persique, d'abord manifeste sur le plan économique, commence aujourd'hui à se traduire sur le plan politique. Ces pays réclament, en effet, une remise à plat des « r�gles du jeu » de la diplomatie mondiale, contestant la mainmise des occidentaux sur les grandes institutions internationales. Étant, avec le Royaume-Uni, le moins peuplé des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'???, la France est le premier visé par ceux qui estiment qu'elle doit céder sa place à des puissances du Sud. 3. Des atouts à exploiter pour rebondir On aurait cependant tort de Error: Illegal entry in bfrange block in ToUnicode CMap considérer que la place de la France dans le monde est condamnée à décliner. En effet, le pays dispose d'un certain nombre d'atouts qui peuvent lui permettre de maintenir voire d'accroître son rayonnement. En premier lieu, alors que la quasi-totalité des pays européens voient leur population vieillir et décroître, la France dispose d'une démographie prosp�re qui lui assure de voir sa population augmenter dans les décennies à venir. Par ailleurs, son patrimoine lui permet d'attirer tous les ans plus de touristes que n'importe quel autre pays au monde. C'est à la fois un atout pour son économie et, plus généralement, cela témoigne du fait que la France continue de peser et même de faire rêver sur tous les continents. À elle d'exploiter ce capital pour maintenir et, pourquoi pas, améliorer son rang. Conclusion Que ce soit dans le domaine politique, culturel ou économique, la France demeure donc l'un des pays les plus influents du monde. Cette position favorable est avant tout le fruit des atouts dont elle a hérité de son passé. Le défi pour elle est donc double : conserver les positions acquises d'une part, et chercher, d'autre part, à en conquérir de nouvelles en misant sur l'innovation. Elle dispose d'un certain nombre d'atouts qui, s'ils sont bien exploités, peuvent lui permettre d'aborder l'avenir avec sérénité, même si elle devra nécessairement composer avec de nouveaux rivaux dont l'ascension semble inéluctable. 177 SUJET 2 ANALYSE DE DOCUMENTS La France et la question algérienne Montrez en quoi ces documents rendent compte de deux moments importants de la guerre d'Algérie et de l'évolution des positions du gouvernement français. Présentez leur apport et leurs limites pour comprendre le déroulement de ce conflit. Document 1 M. Pierre Mend�s France, président du Conseil, ministre des Affaires étrang�res, le 12 novembre 1954 devant l'Assemblée nationale [...] Il y a quelques semaines à peine, je m'étais fait votre interpr�te, l'interpr�te de l'émotion ressentie par tous les Français devant la catastrophe qui, dans la région d'Orléansville, venait d'endeuiller l'Algérie ½ . J'avais alors affirmé la solidarité de la nation enti�re avec les populations éprouvées. L'Algérie, hélas ! vient d'être frappée à nouveau, et cette fois la violence provient de la volonté criminelle de quelques hommes, mais elle n'est pas moins cruelle, inutile et aveugle. À nouveau la nation doit s'affirmer unie et solidaire devant le malheur, devant les forces de destruction. [...] Vous pouvez être certains, en tout cas, qu'il n'y aura, de la part du Gouvernement, ni hésitation, ni atermoiement, ni demi-mesure dans les dispositions qu'il prendra pour assurer la sécurité et le respect de la loi. Il n'y aura aucun ménagement contre la sédition, aucun compromis avec elle, chacun ici et là-bas doit le savoir. On ne transige pas lorsqu'il s'agit de défendre la paix intérieure de la nation, l'unité, l'intégrité de la République. Les départements d'Algérie constituent une partie de la République française. Ils sont français depuis longtemps et d'une mani�re irrévocable. Leurs populations qui jouissent de la citoyenneté française et sont représentées au Parlement, ont d'ailleurs donné, dans la paix comme autrefois dans la guerre, sans distinction d'origine ou de religion, assez de preuves de leur attachement à la France pour que la France à son tour ne laisse pas mettre en cause cette unité. Entre elles et la métropole ½º ÁР׳ 178 Ø ³ÙÒ ØÖ Ñ Ð Ñ ÒØ Ø ÖÖ º Sujet 2 il n'y a pas de sécession concevable. Cela doit être clair une fois pour toutes et pour toujours aussi bien en Algérie et dans la métropole qu'à l'étranger. (Applaudissements à gauche, au centre, à droite et à l'extrême droite.) Jamais la France, aucun Gouvernement, aucun Parlement français, quelles qu'en soient d'ailleurs les tendances particuli�res, ne cédera sur ce principe fondamental. Pierre Mend�s France. OEuvres compl�tes. Tome 3, Gouverner c'est choisir (1954-1955), Institut Pierre Mend�s France, 1986, pp. 454-456. Document 2 « Une » du journal Le Figaro, 17 septembre 1959 179 Sujets zéro du minist�re CORRIGÉ Les deux documents livrés à notre analyse sont de nature différente : le premier est la retranscription d'un discours tenu à l'Assemblée nationale par le président du Conseil (l'équivalent de notre Premier ministre, sous la IVe République) et ministre des Affaires étrang�res Pierre Mend�s-France ; le second est un extrait de la une du journal conservateur Le Figaro qui cite les propos du général de Gaulle, alors président de la République. Par ailleurs, s'ils sont tous deux relatifs à la guerre d'Algérie qui s'est déroulée entre 1954 et 1962, ces deux documents n'ont pas été émis dans le même contexte : le premier, qui date de novembre 1954, renvoie au tout début d'un conflit dont nul ne sait alors qu'il s'apprête à donner lieu à une guerre ; le second date de septembre 1959, alors que le conflit dure depuis cinq ans et que la lassitude commence à gagner l'opinion publique française. C'est précisément cet écart chronologique entre les deux documents qui fait tout l'intérêt de leur confrontation : il permet, en effet, de mesurer l'évolution de la position des gouvernements français au fur et à mesure que la guerre d'Algérie s'inscrivait dans la durée. Le discours de Pierre Mend�s-France constitue une bonne illustration du sentiment dominant dans l'opinion publique française lorsqu'éclate la guerre d'Algérie, en 1954. Il a été tenu au lendemain de la vague d'attentats organisé en Algérie par le Front de libération nationale (???) le jour de la Toussaint 1954. Pour la majorité des Français, et y compris pour Mend�s-France qui s'apprête pourtant à reconnaître les indépendances tunisienne et marocaine, l'Algérie fait partie intégrante de la France et il ne saurait être question de discuter d'une quelconque séparation (« il n'y a pas de sécession concevable »). Il est vrai que l'Algérie a toujours été une colonie à part, ne serait-ce que par son statut (elle est découpée en départements qui font partie intégrante du territoire métropolitain) et par le fait qu'elle est la seule colonie française à accueillir des colons européens (les « pieds-noirs »). Ce sont, d'ailleurs, ces arguments qui sont rappelés en premier par Mend�s-France : « les départements d'Algérie constituent une partie de la République française ». Cette position est largement partagée puisque Mend�s-France est applaudi sur presque tous les bancs de l'Assemblée, de la gauche à l'extrême droite (il manque cependant l'extrême gauche). Il éprouve pourtant le besoin d'apporter d'autres arguments pour justifier son refus de toute négociation avec les indépendantistes algériens, quitte à déformer quelque peu la réalité. Ainsi lorsqu'il affirme que « leurs populations [...] jouissent de la citoyenneté française et sont représentées au Parlement », il oublie de préciser que le syst�me électoral spécifique à l'Algérie est tr�s défavorable aux populations arabo-kabyles qui envoient à 180 Sujet 2 Paris autant de députés que les pieds-noirs qui sont, pourtant, presque dix fois moins nombreux. Il conclut sur un présomptueux : « Jamais la France [...] ne cédera sur ce principe fondamental ». Cinq ans plus tard, alors que le général de Gaulle a repris les commandes du pays en mai 1958, le discours officiel français a changé. Il n'est désormais plus inconcevable qu'un gouvernement accepte de discuter de l'indépendance algérienne. C'est qu'entre-temps, l'engrenage de la violence a plongé la France dans la guerre. Pour tenter d'y mettre un terme, de Gaulle choisit la voie du référendum qui correspond bien à la pratique directe et personnalisée du pouvoir qui est la sienne. L'organisation de ce référendum est cependant conditionnée à un « retour effectif à la paix » et repoussée apr�s un délai de quatre ans. La perspective est donc lointaine mais le changement n'en est pas moins majeur puisque le président de la République affirme que « les Algériens décideront de leur destin » et évoque la sécession comme une solution envisageable bien qu'il la désapprouve, la qualifiant « d'invraisemblable et désastreu(se) »). Il avance deux autres solutions qui semblent clairement mieux lui convenir : la « francisation » (égalité compl�te entre Français de métropole et Algériens) ou le « gouvernement des Algériens » (autonomie de l'Algérie sous souveraineté française). Ce que ne mentionne pas le discours de De Gaulle, c'est que ces concessions arri...

Liens utiles