thé, cérémonie du - anthropologie.

« gestes et des objets, le détachement et la simplicité, Sen no Rikyu renouvelle profondément la cérémonie du thé, lui conférant une dimension esthétique et philosophique qui exerce une influence prépondérante sur tous les arts de l’époque — la céramique (et en particulier celle de style raku), la peinture, l’art floral, l’art des jardins, l’architecture, etc. 3 LA CÉRÉMONIE Pot et vase à thé La diffusion de la cérémonie du thé, d'origine chinoise, va s'accompagner d'une évolution de la grande céramique.

Apparu au Japon dès le ix e siècle, le rituel du thé (chanoyu) se codifie au xve siècle sous l'influence du bouddhisme zen.

Les objets utilisés dans un espace approprié et selon une gestuelle imposée, deviennent de véritables objets d'art telles ces deux céramiques datantdu xvi e siècle.Seattle Art Museum, Seattle, Washington.Seattle Art Museum/Corbis Habituellement, la cérémonie se déroule dans une petite pièce arrangée à cet effet ou bien dans un pavillon situé dans un jardin, un peu à l’écart de l’habitation principale.

Depuis Sen no Rikyu, cette pièce, dont l’architecture est imitée des ermitages de montagne, fait moins de dix mètres carrés.

On y entre par une porte très basse, qui invite tous les convives, quel que soit leur rang, à laisser à l’entrée les valeurs hiérarchiques terrestres et à y pénétrer avec humilité.

La pièce elle-même, recouverte de tatami traditionnels, est particulièrement sobre : pas de décoration, hormis une alcôve (tokonoma) dans laquelle on trouve un rouleau peint ou une fleur, et pour tout meuble un foyer creusé dans le sol. Maison de thé Roteki-an : plan détaillé Pour obtenir la boisson mousseuse au goût un peu amer typique de la cérémonie du thé (cha no yu), il suffit de mêler un peu de poudre de thé vert (cha) à de l'eau chaude (yu).

Le thé est eneffet connu au Japon dès le viii e siècle, mais ce n'est qu'à la fin du xii e siècle que le moine Eisai introduit ce nouveau mode de préparation autour duquel va se cristalliser la pratique de lacérémonie du thé.Au xv e siècle, Murata Juko, maître de thé au service du shogun Ashikaga Yoshimitsu, s'insurge contre le tour chinois, emprunt de luxe et de sophistication, qui s'est emparé dela cérémonie et décide de lui appliquer les principes du bouddhisme zen : les ustensiles chinois laissent place à des objets très simples, en bambou.Mais c'est surtout sous l'influence de Sen noRikyu que la cérémonie du thé se transforme.

Prônant un idéal d'harmonie avec la nature, de respect et d'humilité dans la pratique, de recherche de sérénité et de pureté dans le geste, il dessineune nouvelle maison de thé (chashitsu), plus petite, dotée d'une minuscule ouverture (nijiriguchi), construite dans des matériaux et des styles très sobres, proches de ceux des ermitages demontagne, et meublée de façon quasiment dépouillée.

C'est désormais sur ce modèle que seront construite la plupart des maisons de thé, et particulièrement celles des temples.© Microsoft Corporation.

Tous droits réservés. Les objets de la cérémonie sont fonctionnels et très simples : une bouilloire, un ou plusieurs bols de céramique rustique, une boîte pour la poudre de thé, un fouet et une cuillère en bambou, une pièce de tissu.

Certaines écoles préconisent de servir un repas léger avant la cérémonie du thé, mais cette étape est souvent omise.. »