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le role du préfet

Publié le 21/12/2014

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Qualifié au cours de l'histoire « d'empereur aux petits pieds », les préfets ont toujours joué un rôle primordial dans l'organisation territoriale de la France ; Dès la naissance de leur « fonction », les intendants (comme il convenait de les appeler alors) s'apparentaient à des agents zélés de l'absolutisme royal et contribuèrent alors à la réalisation de l'unification administrative du pays, au prix de la réduction des libertés provinciales et municipales. Plus de deux cent ans plus tard, durant une courte période, ils sont rebaptisés « Commissaire de la République » de département ou de région (de 1982 à 1987), période forte de la décentralisation où ils perdent une partie de leurs attributions à l'égard de l'administration décentralisée tout en voyant leur autorité renforcée au sein des services déconcentrés de l'état. Deux siècles de réflexion politique, d'évolution idéologiques et sociale ont conduit le préfet a incarner la permanence et la présence de l'Etat sur tout le territoire et en toutes circonstances, garants de l'intérêt général et des grands principes du service public. Au centre de l'organisation déconcentrée, le préfet est en même temps l'acteur indispensable du développement de la décentralisation c'est-à-dire de l'instauration de pouvoirs publics distincts et autonomes par rapport à l'État. Issu des traditions nationale et républicaine, le préfet a également toujours illustré des valeurs fortes, pouvant même aller jusqu'au sacrifice de leur vie (préfet de Corse Claude Erignac, assassiné le 6 février 1998).Il est aujourd'hui en France le seul haut fonctionnaire dont l'existence et le rôle soient définis par la Constitution. Qu'il soit de département, de région ou de « de zone de défense » le préfet s'est toujours adapté aux différentes réformes d'une organisation territoriale en mouvement, « armature administrative d'un État unitaire, démocratique, déconcentré et décentralisé». Mais quelles ont été les évolutions majeures des attributions de ce représentant de l'état au sein de l'organisation territoriale de notre pays depuis la création de la fonction par Napoléon ? La fonction a-t-elle gagné en représentativité ou abandonné ses prérogatives ? Nous avons donc choisi d'aborder ce sujet de façon chronologique ; notre première partie proposera une présentation de l'enracinement progressif de l'institution préfectorale dans la vie administrative française, de la naissance de la fonction de Préfet jusqu'à 1982, date considérée comme fondamentale de la décentralisation et annonciatrice de changements majeurs dans l'organisation et l'administration territoriale de la France, thèmes qui constitueront notre deuxième partie. I - L'évolution des pouvoirs du préfet dans une organisation territoriale en mouvement A - La naissance d'une fonct...

« I – L’évolution des pouvoirs du préfet dans une organisation territoriale en mouvement A - La naissance d’une fonction d’état Issu de la Révolution, le préfet représente à ses débuts l'ordre public et l'autorité de l'Etat.

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Le despotisme des « Préfets » de l’époque les rendit très impopulaires.

Sous la pression de l'opinion publique, Louis XVI leur retire la plupart de leurs pouvoirs pour les donner aux assemblées provinciales instituées entre 1778 et 1787.

En 1789, les Cahiers de doléances réclamèrent leur disparition.

L'Assemblée nationale constituante supprime alors les intendants puis divise le royaume en 83 départements, de dimension et de richesses à peu près égales, animés par des assemblées locales sans véritable contrôle Suite à la proclamation de la I ère République en 1792, les pouvoirs accordés aux assemblées locales sont repris par le Gouvernement parisien.

C'est donc une période de grande centralisation. Après son coup d'Etat du 18 brumaire (9 novembre 1799), Bonaparte ressuscita les Intendants sous la forme des préfets.

Dans le département, "le préfet sera chargé seul de l'administration" (loi du 28 pluviôse, an VIII - 17 février 1800).

Le préfet est assisté de sous-préfets dans les arrondissements.

Nommé par le Premier Consul, intermédiaire obligé entre le département et l'Etat, le préfet, qui est aussi l'organe exécutif unique du département, contrôle et anime alors le conseil général dont les membres sont également choisis par Bonaparte. Le préfet désigne alors les maires et les adjoints des communes de moins de 5 000 habitants et propose au Premier Consul, plus tard à l'Empereur, la nomination des autres.

"Ils (les préfets) étaient eux- mêmes des « empereurs aux petits pieds" reconnaîtra Napoléon à Sainte-Hélène. Le 2 mars 1800, 97 préfectures sont attribuées à des hommes triés sur le volet, souvent d'anciens révolutionnaires mais épris d'ordre et de discipline et passionnés de grandeur nationale.

Bonaparte leur recommandera : "Ne soyez jamais les hommes de la Révolution mais les hommes du gouvernement...

et faites que la France date son bonheur de l'établissement des préfectures."(Le Citoyen français, ventôse an VIII).

De tempérament actif, doués du sens de l'Etat, qui plus est couverts d'honneurs (ils furent tous anoblis à partir de 1810), les préfets de Napoléon, agents de l'absolutisme impérial, forgèrent alors une solide administration territoriale. B - L'enracinement dans la société Si les constitutions et les régimes politiques passent – Ier Empire, Restauration, Monarchie de Juillet, Seconde République...

l'institution préfectorale s'enracine progressivement dans la vie administrative française.

A côté de leur mission de maintien de l'ordre public, se développe pour les préfets un rôle d'entraineur et de chef de file en matière économique et sociale.

A l'instar de Rambuteau (préfet de la Seine de 1833 à 1848), ils participent activement à l'essor économique du Second Empire en se faisant grands bâtisseurs, comme Haussmann (transformation de Paris) et jouent un rôle important dans la lutte contre la misère à travers les œuvres de bienfaisance, la réglementation du travail, le développement de l'enseignement primaire… Dans le même temps, ils reçoivent de nouveaux pouvoirs par le décret du 25 mars 1852, au préambule resté célèbre "on peut gouverner de loin, mais … on administre bien que de près".

Les préfets peuvent ainsi nommer directement, sans requérir l'aval du gouvernement, à des fonctions ou emplois nécessaires au fonctionnement des services publics locaux. L'avènement de la IIIe République et l'adoption des premières grandes lois sur les collectivités locales, la liberté de la presse, les syndicats, le droit de grève, la liberté d'association… offrent au corps préfectoral une longue période de stabilité qui lui permet de contribuer à l'implantation en profondeur des nouvelles institutions dans le pays.

Leur rôle de représentant de l'Etat au plus près des citoyens s'affirme lentement, comme en témoigne la circulaire que leur adresse Théodore Steeg qui fit un passage remarqué au ministère de l’intérieur après-guerre : "Vous aurez à cœur de simplifier,. »

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