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Abélard, Pierre - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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Abélard, Pierre - philosophie. Abélard, Pierre (1079-1142), philosophe et théologien français, penseur majeur de la scolastique, qui se rendit célèbre grâce à l'enseignement qu'il dispensa à la montagne Sainte-Geneviève et au mythe qui entoure sa passion amoureuse pour Héloïse. Né au Pallet, en Bretagne, Abélard partit de chez lui pour étudier à Loches auprès du philosophe nominaliste français Roscelin, puis à Paris, avec le philosophe français réaliste Guillaume de Champeaux. Critique ardent de ses maîtres, Abélard commença à enseigner à Melun, à Corbeil et, en 1108, à Paris. Il acquit rapidement une grande célébrité à travers l'Europe en tant que professeur et intellectuel. En 1117, Héloïse, la nièce de Fulbert, chanoine de la cathédrale Notre-Dame de Paris, devint son élève. De l'amour d'Héloïse et Abélard naquit un enfant baptisé Astrolabe. Les deux amoureux se marièrent en secret et Abélard persuada Héloïse de prononcer ses voeux à l'abbaye des bénédictins de Saint-Argenteuil. Son oncle Fulbert, qui avait condamné leur liaison amoureuse, fut quelque peu apaisé par leur mariage, mais finit par juger qu'Abélard avait abandonné Héloïse à l'abbaye et le fit castrer. Le couple se sépara alors : Héloïse se retira à Argenteuil avant de devenir, une dizaine d'années plus tard, abbesse du Paraclet, tandis qu'Abélard prononça ses voeux à l'abbaye de Saint-Denis-en-France, à Paris. Le premier livre que publia Abélard, un traité sur la Trinité (Theologia summi boni, 1121), fut condamné aux flammes par le concile de Soissons, réuni la même année. Contraint par la critique à quitter Saint-Denis-en-France, Abélard fonda la chapelle et l'oratoire du Paraclet près de Nogent-sur-Seine. En 1125, il fut élu abbé au monastère de Saint-Gildas-de-Rhuis, où il composa son autobiographie Historia calamitatum (Histoire de mes tribulations, 1132). C'est à cette époque que débuta sa relation épistolaire avec Héloïse : cet échange de lettres est devenu un classique de la correspondance amoureuse. En 1140, saint Bernard, alors abbé de Clairvaux, qui jugeait dangereuse l'influence de la pensée d'Abélard, ordonna au concile de Sens et au pape Innocent II de condamner Abélard pour le scepticisme et le rationalisme de ses écrits et de son enseignement. En se rendant à Rome pour faire appel de sa condamnation, Abélard accepta l'hospitalité de Pierre le Vénérable, grand abbé de Cluny, et y demeura plusieurs mois. Il mourut dans un prieuré clunisien près de Chalon-sur-Saône. Son corps fut transporté au Paraclet et Héloïse, morte en 1164, fut enterrée à ses côtés. En 1817, les deux corps furent réunis dans une seule tombe au cimetière du Père-Lachaise à Paris. La vie romantique d'Abélard éclipse souvent l'importance de sa pensée. Pourtant, il fut l'un des plus grands penseurs du Moyen Âge. Par l'intérêt qu'il vouait à la discussion dialectique, Abélard s'inscrivit dans le sillage du philosophe et théologien du IXe siècle Jean Scot Érigène, et préfigura le philosophe scolastique saint Thomas d'Aquin. L'importante thèse dialectique d'Abélard selon laquelle la vérité doit être obtenue en pesant soigneusement tous les aspects de chaque question est présentée dans Sic et Non (Pour ou contre, v. 1123). L'oeuvre d'Abélard annonçait également l'influence grandissante de la philosophie d'Aristote, plutôt que celle de Platon, sur la théologie. Abélard rejeta fermement les théories du réalisme philosophique extrême, refusant d'admettre que les universaux ont une existence indépendante en dehors de l'esprit. Selon Abélard, universel est un terme fonctionnel exprimant toutes les images associées à ce mot dans l'esprit humain. Cette position ne relève pas du nominalisme, parce qu'Abélard ajoute que les idées à partir desquelles se forme l'image et auxquelles on donne un nom universel, ont une certaine similitude ou nature commune. Sa théorie constitue une étape décisive vers le réalisme modéré de Thomas d'Aquin, mais il ne parvint pas à expliquer la façon dont se forment les idées. Abélard marqua l'histoire de l'éthique, notamment par la thèse selon laquelle tout acte doit être jugé par l'intention de celui qui agit, au moment où il agit. Outre ses nombreuses oeuvres de morale, de théologie et de dialectique rédigées en latin, Abélard écrivit également des poèmes et des hymnes. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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