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Acte III, scène 1 - DOM JUAN

Publié le 19/09/2010

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juan

 

DOM JUAN  de Molière

 

1. Les habits de campagne et de médecin 

- habit de médecin : permet critique de la médecine et à Sganarelle de se mettre en avant puisque son maître a troqué son habit pour un habit de campagne (de voyage)

- échange plus libre (pas de témoin)

- ceci va à l’encontre de tous les usages

- dans la réalité, condition domestique ne permet pas la parole : on l’ignore, on le méprise

- conversation se fait tout en cheminant : - faire avancer action théâtrale

                                                              - chemin de l’apprentissage, de la connaissance (dans                     scène 2, rencontre avec un représentant de Dieu)

- Sganarelle porte-parole du peuple (= domestique)

Dom Juan représente les libertins

 

2. Le ton, la portée de cet épisode théâtrale, lien avec la thématique de la pièce 

- il existe une dimension comique qui devient burlesque lorsque Sganarelle plaide pour la médecine au moyen d’une anecdote : vin qui a fait mourir un malade

- cet épisode a une portée satirique :

        - satire de la crédulité du public : en effet le prestige de l’autorité des médecins tient à l’habit.

        - satire sur les médecins et inefficacité médicaments

- cet épisode a une valeur de fable : fonde fallacieusement des croyances et libertinage (thématique de la pièce) remise en cause de l’existence de Dieu.

- Sganarelle reçoit le lien entre l’impiété de Dom Juan à l’égard de la médecine et du ciel : passage constant d’un sujet à un autre

 

3. Cette scène a scandalisé les dévots du temps de Molière qui a du lui-même la   censurer : 

- cette dévaluation a choqué les dévots du temps de Molière.

- Molière condamné d’avoir mis la défense de Dieu dans la bouche d’un imprudent

- cette scène comporte la plupart des accusations d’impiété

 

4. Comment fonctionne cette dispute ? 

- cette dispute n’en est pas exactement une puisque Dom Juan n’accepte pas d’y entrer

- le silence de Dom Juan est narquois

- ce silence et la chute ont pour intérêt d’être des signes qui ont un sens plus direct que les mots, mais qui laissent la place à différentes interprétations.

 

5. Une discussion philosophique faussée :

 

a) discussion sur la médecine

- passage de la pièce particulier par la densité de pensées qu’on y trouve malgré la modestie du personnage qui anime cette discussion (Sganarelle qui n’a pas de formation sérieuse)

- Sganarelle veut sonder le fond de la pensée de Dom Juan. Discussion qui porte d’abord sur la médecine qui est directement faussée par le vocabulaire inapproprié de Sganarelle : d’emblée, ce sont des termes de croyance et de religion qui se trouvent appliqués à ce qui se veut une science : « impie en médecine «, « âme mécréante «,  « incrédule «, ...

- Sganarelle veut prouver l’efficacité de la médecine mais l’exemple qu’il donne vient ruiner sa thèse : D-J fait donc immédiatement assaut d’ironie pour rembarrer son valet

 

b) discussion sur la religion

- second temps du dialogue consacré à la grave question de la religion dans lequel D-J ne fait que répondre à Sganarelle de façon laconique (en le moins de mots possible) 2 ou 3 mots en général, interjections, adverbes d’affirmation en guise de refus de s’exprimer vraiment, une réplique est même injurieuse : « la peste soit du fat «

- Sganarelle de son côté défend fort mal sa cause puisque sa croyance dévie très vite vers la superstition 

- cela amène la réplique la plus célèbre de la pièce « je crois que deux et deux sont quatre Sganarelle et que quatre et quatre sont huit « (formule que Molière empreinte à un gouverneur des Pays-Bas Maurice de Nassau) : c’est l’affirmation que la seule approche du monde valable est de nature rationnelle, positive.

- on peut en déduire l’athéisme de D-J (la prudence s’impose puisque Descartes affirme l’existence de Dieu et le considère même comme garant des vérités mathématiques)

- Sganarelle s’évertue ensuite à prouver rationnellement l’existence de Dieu qui en soit sont acceptables philosophiquement : d’abord c’est l’argument des causes premières selon lequel une intelligence a été nécessaire afin de faire exister l’univers ordonné que l’on connaît, puis c’est l’argument des causes finales qui constate la perfection du corps humain, l’adéquation des organes aux fonctions

- Mais ses arguments se trouvent discrédités par d’une part : l’allusion à l’engrossement de la mère de D-J par son mari et d’autre part : par la qualification d’« ingrédients « appliqué aux organes du corps humain qui est suivi d’une ridicule démonstration des possibilités physiques

 

6. Conclusion : 

- Avouons que la tentative de Sganarelle de raisonner avec D-J est vouée  à l’échec : par son incapacité intellectuelle de valet, par l’absence de répondant en face de lui, enfin par l’évolution générale des idées qui tendre de plus en plus à séparer la question de la foi de l’exercice de la raison

- Dom Juan ne cache pas son agacement d’être interrogé par ce qu’il croit et répond… comme pour se débarrasser de la conversation.

 

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