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ACTE V SCÈNE PREMIÈRE Un cimetière.

Publié le 17/10/2012

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ACTE V SCÈNE PREMIÈRE Un cimetière. Entrent deux paysans, avec des bêches. PREMIER PAYSAN. - Doit-elle être ensevelie en sépulture chrétienne, celle qui volontairement devance l'heure de son salut ? DEUXIÈME PAYSAN. - Je te dis que oui. Donc creuse sa tombe sur-le-champ. Le coroner a tenu enquête sur elle, et conclu à la sépulture chrétienne. PREMIER PAYSAN. - Comment est-ce possible, à moins qu'elle ne se soit noyée à son corps défendant ? DEUXIÈME PAYSAN. - Eh bien ! la chose a été jugée ainsi. PREMIER PAYSAN. - Il est évident qu'elle est morte se offendendo, cela ne peut être autrement. Ici est le point de droit : si je me noie de propos délibéré, cela dénote un acte, et un acte a trois branches : le mouvement, l'action et l'exécution : argo, elle s'est noyée de propos délibéré. DEUXIÈME PAYSAN. - Certainement ; mais écoutez-moi, bonhomme piocheur. PREMIER PAYSAN. - Permets. Ici est l'eau : bon ! ici se tient l'homme : bon ! Si l'homme va à l'eau et se noie, c'est, en dépit de tout, parce qu'il y est allé : remarque bien ça. Mais si l'eau vient à l'homme et le noie, ce n'est pas lui qui se noie : argo, celui qui n'est pas coupable de sa mort n'abrège pas sa vie. DEUXIÈME PAYSAN. - Mais est-ce la loi ? PREMIER PAYSAN. - Oui, pardieu, ça l'est : la loi sur l'enquête du coroner.

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