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Adam, frères - sculpture.

Publié le 15/05/2013

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Adam, frères - sculpture. 1 PRÉSENTATION Adam, frères, Lambert-Sigisbert, dit Adam l'Aîné (1700-1759), Nicolas-Sébastien, dit Adam le Cadet (1705-1778) et François-Gaspard (1710-1761), sculpteurs français. La famille Adam s'est fait connaître grâce au sculpteur et décorateur du duc de Lorraine à Nancy, Jacob-Sigisbert (mort en 1747). Sous l'impulsion des trois frères Adam, elle a contribué à illustrer le pendant français du baroque romain, autrement dit le style rocaille, qui s'est épanoui dans la première moitié du 2 XVIIIe siècle. LAMBERT-SIGISBERT ADAM Lambert-Sigisbert Adam, dit Adam l'Aîné, quitte Nancy à l'âge de 18 ans pour Paris, puis se rend en compagnie d'Edme Bouchardon à Rome en 1723, où il est suivi par ses frères cadets en 1726 et en 1729. Là, il se met au service du cardinal de Polignac, notamment comme copiste, restaurateur et interprète de la statuaire antique. Victime du chauvinisme romain, il ne pourra exécuter la fontaine de Trevi dont il remporte pourtant le concours en 1731. Toutefois, le pape Clément XII, qui la confie à Salvi, le fait admettre à l'académie de Saint-Luc et lui fait réaliser pour l'église Saint-Jean-de-Latran un bas-relief en bronze représentant la Vierge apparaissant à saint André Corsini (1742). De retour à Paris en 1733, Lambert-Sigisbert Adam est reçu académicien en 1737 avec le Neptune calmant les flots irrités (musée du Louvre, Paris), qui doit presque tout au Bernin. Son colossal Saint-Jérôme au geste outré (1744-1752, commandé pour les Invalides et aujourd'hui dans l'église Saint-Roch), ou encore l'inspiration affectée de la Poésie lyrique du Louvre, commandée par la marquise de Pompadour en 1750, trahissent ce défaut d'originalité qui lui vaut, non seulement d'être éclipsé par Jean-Baptiste Pigalle pour le monument dédié à Louis XV à Reims, mais également un refus de la part du roi d'acquérir un buste royal en Apollon, à une époque où, privé de la protection du surintendant des Bâtiments du roi -- le duc d'Antin (mort en 1736) --, son étoile décline. Les frères Adam sont avant tout des praticiens qui se sont constitués un répertoire antiquisant et baroque de formules décoratives qu'ils adaptent opportunément, notamment dans des machines allégoriques telles que le Triomphe de Neptune et d'Amphitrite en plomb de 1740 à Versailles, auquel ses deux frères collaborent. Leur talent de scénographes est attesté par la profusion de monstres et de motifs marins, trônant sans gesticuler, réfléchis par les eaux et placés autour des souverains de l'océan. Les petits groupes en terre cuite, les boiseries et les stucs de l'hôtel de Soubise par exemple illustrent un autre aspect de leur activité protéiforme. 3 NICOLAS-SÉBASTIEN ADAM L'art de Nicolas-Sébastien Adam, dit Adam le Cadet, séduit par l'efficacité superficielle de son interprétation du baroque. Sur la route de Rome, il s'arrête à Montpellier où il donne les modèles du fronton du château de La Mosson. En 1747, il décline l'offre de Frédéric le Grand qui lui propose d'être son premier sculpteur, en déléguant son frère François-Gaspard à Berlin. De retour à Paris fin 1734, il exécute notamment un bas-relief en bronze représentant le Martyre de sainte Victoire (1747) pour la chapelle du château de Versailles, dans lequel les protagonistes de la scène sont emportés par un déferlement de drapés et d'accessoires distribués non sans virtuosité. C'est l'église Notre-Dame-du-Bon-Secours à Nancy qui abrite son oeuvre sans doute la plus aboutie, le Tombeau de Catherine Opalinska, épouse de Stanislas Lezsczinski (1749). Cette composition pyramidale est traversée par une diagonale ascendante qui relie, de gauche à droite et de bas en haut, la traîne du manteau de la défunte au doigt de l'ange qui lui indique le firmament. C'est le même mouvement qui écartèle le Prométhée enchaîné sur son rocher au Louvre, son oeuvre de réception à l'Académie en 1762. Alors que Denis Diderot sonne le glas du style rocaille au Salon de 1765 en écrivant notamment : « Abominable, exécrable Adam ! «, Nicolas-Sébastien Adam est atteint de cécité et s'éteint en laissant une Iris que son neveu, Clodion, se charge de terminer. 4 FRANÇOIS-GASPARD ADAM François-Gaspard Adam travaille d'abord à Rome avec ses deux frères Lambert-Sigisbert et Nicolas-Sébastien, puis revient à Paris via la Lorraine en 1733. Il retourne à Rome entre 1742 et 1746 comme pensionnaire de l'académie de France, avant de se mettre au service de Frédéric II à Berlin. C'est pour le château de Sans-Souci à Potsdam que, conformément à la francophilie du souverain éclairé, il exécute diverses figures mythologiques et allégoriques dont, en 1748, un Apollon et une Uranie aux drapés qui défient les lois de la pesanteur, puis en 1756 et 1758, l'Eau et l'Air suivi de la Terre et le Feu qui, avec la Vénus et le Mercure de Jean-Baptiste Pigalle offerts par Louis XV à Frédéric II, peuplent les jardins du château. Après avoir réalisé le Maréchal de Schwerin, sa dernière oeuvre, il rentre à Paris. Thomas Michel Adam puis Sigisbert-François Michel Adam (1728-1811) le remplacent alors, sans pouvoir tenir le rang de la dynastie Adam : limogé par Frédéric de Prusse, Sigisbert-François retourne à Paris où il ne semble vivre que de l'aura des Adam ou de Clodion, pour lequel il aurait travaillé. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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