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Adolphe, Constant

Publié le 26/11/2013

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Commentaire de texte sur Adolphe Benjamin Constant de Rebecque est un écrivain français du XIXème siècle (1767-1830), en plus d'être romancier, c'est un homme politique, et un intellectuel d'origine suisse. Il a fait partie du mouvement libéralisme et romantisme. Cet auteur publia différentes oeuvres comme Le Cahier rouge en 1807, ou Cécile en 1811. Nous allons étudier son oeuvre Adolphe, où Adolphe est un jeune bourgeois qui rencontre chez le compte de P***, Ellénore, une Polonaise. C'est un récit rétrospectif, avec un narrateur interne à l'histoire. Dans quelle mesure peut-on parler du récit du développement d'une passion ? Dans un premier temps nous ferons le constat que c'est une recherche d'une relation contrôlée, puis dans un second temps nous verrons le récit de l'évolution des sentiments du narrateur. Nous allons voir que c'est une recherche d'une relation contrôlée. Tout d'abord, nous analyserons le fait que ce soit une conquête considérée comme utile. Par exemple, l'accumulation « Une plaisanterie plus légère, une conversation plus variée, un mélange particulier de mélancolie et de gaieté, de découragement et d'intérêt, d'enthousiasme et d'ironie » aux lignes 3-4, met en avant les soi-disant qualités du narrateur qui font qu'Ellénore est séduite. Il a une bonne opinion de sa propre personne. On nous montre qu'Adolphe à une autre estime de lui-même. Ceci est en lien avec l'accumulation précédente, puisqu'il présente sa volonté de séduire la jeune femme comme un défi pour éviter l'ennui avec les deux expressions suivants, « Offerte à mes regards » à la ligne 1, puis avec « Conquête digne de moi » à la ligne 2. Celles-ci renforce l'idée qu'Ellénore est un objet pour ne pas que le narrateur s'ennuie. Il fait un portrait mélioratif de lui-même aux lignes 2-3 « Elle-même trouva du plaisir dans la société d'un homme différent de ceux qu'elle avait vu jusqu'alors », il se distingue des autres garçons. Par la suite, il rappelle que cette conquête pour lui est un défi, avec « Le dessein de lui plaire, mettant dans ma vie un nouvel intérêt, animait mon existence d'une manière inusitée » aux lignes 9-10, puis aussi avec la comparaison « Je me croyais comme obligé de marcher au plus vite vers le but que je m'étais proposé » aux lignes 12-13, qui montre qu'il est vraiment déterminé. Pour terminer cette première partie, nous verrons que le narrateur refuse d'accepter ses sentiments. Des hyperboles, « Elle m'occupait sans cesse : je formais mille projets ; j'inventais mille moyens de conquête » aux lignes 15-16, nous montrent qu'il veut réellement la séduire, mais aussi qu'il est amoureux d'elle sans le savoir, sans l'admettre. A la ligne 10, « animait mon existence d'une manière inusitée » renforce l'idée précédente. Une hyperbole est présente « J'attribuais à son charme cet effet presque magique » aux lignes 10-11, nous montre qu'il est amoureux, mais il ne le sait pas encore. La personnification « Cet amour-propre était en tiers entre Ellénore et moi » à la ligne 12 appuie sur le fait qu'Adolphe est trop fier pour admettre qu'il est amoureux, et qu'au début ce n'était qu'un jeu. Il n'a pas conscience d'être amoureux d'elle, on le voit à travers la construction des phrases aux lignes 8-9 et 14-15, avec l'utilisation de la conjonction de coordination « mais » qui exprime une opposition entre ce qu'il croit être et ce qu'il est vraiment, il pense jouer un jeu, alors qu'il est tombé amoureux. Il y a présence d'une métaphore « tous mes discours expiraient sur mes lèvres » aux lignes 18-19. Celle-ci insiste sur le fait qu'il est déstabilisé face à elle, puis l'hyperbole « Cependant une invincible timidité m'arrêtait » à la ligne 18 renforce l'idée d'instabilité. Le parallélisme de construction « Quiconque aurait lu dans mon coeur en son absence, m'aurait pris pour un séducteur froid et peu sensible ; quiconque m'eût aperçu à ses côtés eût cru reconnaître en moi un amant novice, interdit et passionné » aux lignes 28 à 30 met en avant l'idée qu'il est amoureux mais qu'il refuse de l'admettre, en se présentant comme quelqu'un sans sentiments. Pour conclure cette première partie, nous pouvons dire que c'est la recherche d'une relation contrôlée car c'est une conquête considérée comme utile, et c'est un refus d'accepter ses sentiments. Voyons maintenant que c'est un récit de l'évolution des sentiments du narrateur. Pour débuter, nous allons découvrir une complicité naissante. L'accumulation à la ligne 4, citée dans la première partie, est composée de différentes antithèses, Adolphe parle des bons moments mais aussi des moments moins joyeux. Ils partagent différents états d'esprits, différents sentiments, comme un vrai couple dans la vie quotidienne. A la ligne 6, on nous montre que les activités qu'ils réalisent ensemble sont caractéristiques du personnage romantique. Le narrateur suggère qu'ils forment presque un couple, avec le pronom personnel « nous » et l'adverbe « ensemble ». L'hyperbole « Nous lisions ensemble des poètes anglais ; nous nous promenions ensemble » à la ligne 7, insiste sur la diversité des conversations entre eux. A chaque fois qu'ils se voient, ils peuvent parler de tout et de rien, mais tout semble intéressant pour eux. Par la suite, nous allons voir que le narrateur est troublé par ses sentiments. Aux lignes 5-6, il y a le portrait mélioratif d'Ellénore. Adolphe ne la présente pas comme une femme idéale, mais il utilise des mots positifs pour la décrire. Le champ lexical du combat est présent entre les lignes 19 et 20, avec « lutter » à la ligne 20, et « débattais » à la ligne 19. Il montre que le narrateur est vulnérable car il est perdu, il doute de lui-même. Aux lignes 20-22, nous voyons qu'il n'assume pas la situation car il prend comme prétexte la réaction de la jeune femme pour lui parler plus tard. Entre les lignes 22 et 24, il se rassure en suggérant que sa situation est partagée par beaucoup de monde, il utilise le pronom personnel « nous » à la ligne 23, c'est une présence de vérité générale. Deux comparaisons, « Chaque jour, je fixais le lendemain comme l'époque invariable d'une déclaration positive, et chaque lendemain s'écoulait comme la veille » aux lignes 25-26 insistent sur l'idée que la situation dans laquelle se trouve le narrateur dure longtemps. Il n'arrive pas à lui faire une déclaration. Pour finir, nous étudierons la violence de la passion. L'accumulation « Les combats que j'avais livrés longtemps à mon propre caractère, l'impatience que j'éprouvais de n'avoir pu le surmonter, mon incertitude sur le succès de ma tentative » aux lignes 32 à 34 nous dévoile l'échec de ses tentatives pour la séduire, il prend peut-être conscience de son amour, d'ailleurs nous pouvons relever la comparaison « une agitation qui ressemblait fort à l'amour » à la ligne 34. Le narrateur va adopter une autre méthode pour séduire la jeune femme, il va lui écrire une lettre, ceci est annoncé entre les lignes 31 et 32. Les lignes 37 à 40 nous dévoilent qu'Ellénore n'est pas amoureuse du narrateur. On le voit à travers l'utilisation du discours indirect « Elle me répondit avec bonté, me donna des conseils affectueux, m'offrit une amitié sincère » aux lignes 39-40. Cependant elle n'est pas vexée par cette déclaration et elle ne le rejette pas, le discours narrativisé aux lignes 39-40 appuis cette idée. Le tout est coordonné par l'opposition avec le « mais » à la même ligne. Deux hyperboles sont présentes, « avec fureur » à la ligne 42, et « cruelle détermination » aux lignes 44-45 nous signale que le narrateur réagit très mal face au refus de celle-ci. Il a une réaction disproportionnée, car aux lignes 43 à 45, il suggère indirectement qu'il pourrait se suicider. Cela devient une obsession pour lui puisqu'il va chez elle sans y être invité. Pour conclure, nous pouvons dire que c'est la recherche d'une relation contrôlée car c'est une conquête considérée comme utile, et que le narrateur refuse d'accepter ses sentiments. Puis, c'est le récit de l'évolution des sentiments du narrateur, car il y a une complicité naissante, puis le trouble des sentiments, et pour finir la violence de la passion.

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