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Adolphe de Benjamin Constant : Fiche de lecture

Publié le 22/11/2018

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constant
Adolphe
 
La publication des Journaux intimes, par les lumières nouvelles qu’elle a apportées, a mis fin à un certain nombre de légendes qui couraient sur la genèse de la plus célèbre parmi les œuvres de Benjamin Constant. C’est le 30 octobre 1806 que Constant a conçu le projet d’écrire un roman qui serait l’histoire de ses amours avec Charlotte. C’est de ce projet qu’allait sortir, peu de jours plus tard, ce qu’il appellera son « épisode d’Ellénore », et qui deviendra bientôt le premier état du roman que nous lisons aujourd’hui. Il reste, certes, bien des zones d’ombre dans la reconstitution qu’on peut tenter du devenir d’Adolphe à travers le travail de rédaction qui occupe l’écrivain jusqu’au 31 décembre 1806, et nous ne savons rien de ce qui se passe dans les années suivantes. Le Journal intime, en effet, ne reparle pas du roman en 1807, sauf pour en signaler deux lectures faites à des amis et, pour 1808 et 1809, on en est réduit aux plus gratuites des spéculations. Ce qu’on sait, en revanche, c’est que le roman est déjà très proche de sa forme définitive dans le manuscrit conservé à la bibliothèque de Lausanne, lequel paraît bien être la source directe du texte qui figure dans la copie générale datée de 1810. 11 ne restera plus qu’à opérer quelques modifications de détail et à ajouter la « Lettre à l’éditeur » et la « Réponse », absentes des manuscrits, pour que le roman soit achevé, travaux qui se feront très vraisemblablement à Londres au moment de la publication, en 1816.
 
Si le projet de 1806, qui était de raconter l’histoire heureuse de Constant et de Charlotte, est devenu, au fil des transformations, la pitoyable histoire d’un amour qui se défait, il est trop évident que c’est sous la pression des événements que vivait Constant, empêtré qu’il était alors dans sa liaison avec Mme de Staël. Et il est non moins incontestable que le romancier puise largement, pour construire son récit, dans son expérience vécue avec d’autres femmes. Néanmoins, il importe de bien voir qu’une synthèse originale s’est opérée à partir de la disparate des sources biographiques, et que le roman, détaché de la vie, a trouvé un équilibre qui lui est propre. Trop longtemps, Adolphe n’a été commenté qu’en fonction de ses attaches présumées avec l’homme Constant et avec les péripéties de sa vie intime.


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« roman n'était pas sans qualités, Bourget, Anatole France, Faguet, Brunetière, Thibaudet, Blanchot, Arland et beau­ coup d'autres encore ont chanté les mérites, chacun à leur manière, d'un livre qui est devenu peu à peu non seulement un classique, au sens plein du terme, mais encore une sorte d'archétype du roman personnel.. »

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