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alambic

Publié le 11/10/2014

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Lecture analytique : L'Assommoir, chap. 2  : l’alambic De « Et elle se leva… » à « … me fait froid. » Introduction : Abandonnée avec ses deux enfants par son compagnon Auguste Lantier (tanneur), Gervaise a rencontré Coupeau, ouvrier zingueur, dans un cabaret nommé " L'Assommoir " (quartier de la Goutte-d'Or).  Dans cet extrait du chapitre II, ils prennent une " prune " à l'eau-de-vie. Tous deux ont souffert jadis de l'alcoolisme : le père de Gervaise battait sa mère, quand il avait trop bu. Le père de Coupeau est tombé d'un toit, alors qu'il était ivre. Pourtant, Gervaise éprouve une étrange fascination pour l'alambic du père Colombe qu'elle veut voir. Ier axe : Une scène naturaliste Atmosphère populaire ü  Peinture d'une scène de cabaret et rencontre entre une blanchisseuse (Gervaise) et un zingueur (Coupeau) ü  Portrait d'un ivrogne et de ses camarades de beuverie : le personnage surnommé Mes-Bottes incarne l'ivrogne-type. Le narrateur note leurs gestes et leur langage: -       gestes : " était venu s'accouder ", " rire de poulie mal graissée " (métaphore), " hochant la tête ", " les yeux attendris ", "les camarades ricanaient.  La scène semble avoir été observée sur le terrain -       langage: juron (" Tonnerre de Dieu ! "), termes d'argot : " le vitriol " (= l'eau-de-vie), " les dés à coudre " (= les petits verres), " ce roussin de père Colombe " (= cet indicateur de police), " un fichu grelot " (= un fameux bavard). Les gestes et le langage de ces personnages rendent la description plus vivante, plus animée, plus naturelle.   Description précise du mécanisme de l'alambic Au début, le fonctionnement de l'alambic (appareil à distiller) est expliqué par Coupeau :  " et le zingueur [...] lui expliqua comment ça marchait, indiquant du doigt les différentes pièces " : On retrouve la volonté d'expliquer, d'observer propre à l'esthétique naturaliste. Coupeau montre ainsi : " l'énorme cornue ", " un filet limpide d'alcool ", " ses récipients ", les " enroulements sans fin de tuyaux ". Coupeau insiste donc sur la matière et les " formes " de l'objet : on retrouve ici le Zola observateur des "Carnets d'enquêtes".   IIème axe : Le relais des regards L'alambic est vu successivement par plusieurs personnages (focalisation interne) Le regard de Gervaise : une gradation s’opère ,  nous passons de la curiosité à une peur diffuse et qui se termine par la terreur. ü  La curiosité : " elle eut la curiosité d'aller regarder, au fond, derrière la barrière de chêne, le grand alambic " : curiosité, fascination paradoxale. L'alambic représente une sorte d'objet-tabou. (Difficulté pour le voir : " au fond, derrière ") : cet alambic symbolise aussi le passé, l'hérédité qui pèse sur Gervaise. ü  La peur diffuse : les explications de Coupeau seront mal interprétées par Gervaise. En effet, de nombreux termes se chargent de connotations maléfiques : Au début, la couleur " cuivre rouge " de l'alambic suggère quelque chose d'inquiétant (connote le sang, la violence) ;  " forme étrange ", " mine sombre ", " puissant et muet " : personnification de l'alambic. La simple machine devient un travailleur mystérieux, étrange (" un travailleur morne, puissant et muet "). ü  La terreur : A la fin, la simple crainte de Gervaise se transforme en terreur : " Gervaise, prise d'un frisson, recula ".   Le regard de Coupeau : il est venu prendre le relais de celui de Gervaise : " le zingueur [...] lui expliqua " : Il est un guide qui se voudrait rassurant. Mais lui aussi est fasciné : car malgré l'heure tardive (" s'inquiétant de l'heure "), il s'attarde devant la machine.   Le regard de Mes-Bottes : c'est le regard de l'ivrogne. Regard attendri devant l'alambic (un regard différent de celui Gervaise) : " yeux attendris [...] elle était bien gentille ! " : termes mélioratifs " Il y avait, dans ce gros bedon de cuivre [...] père Colombe ! " : discours indirect libre qui retranscrit le bavardage de l'ivrogne.  L'alambic devient une sorte de géante, une nourrice bienveillante : le " filet limpide d'alcool "  s'est transformé en " un petit ruisseau " de " vitriol ". Le fantasme de Mes-Bottes (" aurait voulu qu'on lui soudât le bout du serpentin entre les dents ") traduit le rêve d'abondance, d'ivresse totale pour cet ouvrier pauvre.    IIIème axe : De la réalité à la vision Cette scène de cabaret part d'une observation précise de la réalité. (esthétique naturaliste). Mais on glisse très vite vers le symbolique et le fantastique : ü  Description du fonctionnement d'une machine puis d’un  monstre sinistre et enfin un élargissement fantastique à la fin. L'évocation de l'alambic (" lui expliqua "), d'abord précise, est relayée par l'imaginaire : Gervaise croit voir et entendre un monstre infernal : " enroulements sans fin de tuyaux ", " ronflement souterrain ", " besogne de nuit faite en plein jour ", " sourdement, sans une flamme " : ces groupes nominaux suggère l’image d’un feu souterrain qui symbolise le passé héréditaire de Gervaise, prêt à resurgir pour la dévorer. ü  A la fin du texte Zola souligne le fléau de l’alcoolisme. Il opère à  un élargissement fantastique, épique avec  la conjonction du feu (" vitriol ") et de l'eau   : " se répandre sur les boulevards extérieurs, inonder le trou immense de Paris : conjonction du feu (" vitriol ") et de l'eau. L'alcoolisme représente pour le bourgeois Zola un fléau risquant d'atteindre toute la capitale.    Conclusion Cette fascination et répulsion des deux héros devant l'alambic est prémonitoire : cet objet symbolise la toute-puissance du destin (= hérédité) qui pèse sur les personnages du roman. L'alambic est le symbole d’un véritable mythe narratif :  mythe que crée l’écrivain dans divers romans : l'alambic ou la maison ouvrière dans "L'Assommoir" ; la mine dans "Germinal" ; le grand magasin dans "Au Bonheur des dames".   Différence entre réalisme et naturalisme   Le réalisme : les écrivains réalistes montrent la réalité telle qu'elle est mais sans pour autant en faire une analyse scientifique , avec de la liberté.  Maupassant, auteur réaliste, disait "faire vrai c est donner l illusion du vrai". le naturalisme connote une approche plus scientifique, à la manière d un chercheur, l’auteur se renseigne, va sur le terrain et confère ainsi à son livre un aspect documentaire, didactique mais également critique : ex :Germinal de Zola le naturalisme et  le réalisme sont deux genres liés.  

« Description précise du mécanisme de l'alambic Au début, le fonctionnement de l'alambic (appareil à distiller) est expliqué par Coupeau :  " et le zingueur [...] lui expliqua comment ça marchait, indiquant du doigt les différentes pièces " : On retrouve la volonté d'expliquer, d'observer propre à l'esthétique naturaliste.

Coupeau montre ainsi : " l'énorme cornue ", " un filet limpide d'alcool ", " ses récipients ", les " enroulements sans fin de tuyaux ". Coupeau insiste donc sur la matière et les " formes " de l'objet : on retrouve ici le Zola observateur des "Carnets d'enquêtes".   IIème axe : Le relais des regards L'alambic est vu successivement par plusieurs personnages (focalisation interne) Le regard de Gervaise : une gradation s'opère ,  nous passons de la curiosité à une peur diffuse et qui se termine par la terreur. ü  La curiosité : " elle eut la curiosité d'aller regarder, au fond, derrière la barrière de chêne, le grand alambic " : curiosité, fascination paradoxale.

L'alambic représente une sorte d'objet-tabou.

(Difficulté pour le voir : " au fond, derrière ") : cet alambic symbolise aussi le passé, l'hérédité qui pèse sur Gervaise. ü  La peur diffuse : les explications de Coupeau seront mal interprétées par Gervaise.

En effet, de nombreux termes se chargent de connotations maléfiques : Au début, la couleur " cuivre rouge " de l'alambic suggère quelque chose d'inquiétant (connote le sang, la violence) ;  " forme étrange ", " mine sombre ", " puissant et muet " : personnification de l'alambic.

La simple machine devient un travailleur mystérieux, étrange (" un travailleur morne, puissant et muet "). ü  La terreur : A la fin, la simple crainte de Gervaise se transforme en terreur : " Gervaise, prise d'un frisson, recula ".   Le regard de Coupeau : il est venu prendre le relais de celui de Gervaise : " le zingueur [...] lui expliqua " : Il est un guide qui se voudrait rassurant.

Mais lui aussi est fasciné : car malgré l'heure tardive (" s'inquiétant de. »

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