Devoir de Philosophie

Analyse du chapitre 6 Pierre et Jean

Publié le 06/06/2011

Extrait du document

L'extrait du chapitre six est tiré du roman naturaliste Pierre et Jean de Maupassant, roman publié en 1888. Un soir Pierre met sa mère mal à l’aise. Le père Roland voit qu’elle n’est pas bien et demande à Pierre de l’examiner, mais celle-ci tombe en sanglot. Le passage se situe après l'épisode du portrait du maréchal, où Pierre a désormais la certitude de ce qu'il s'est passé. Mais avant la partie pêche où Jean déclare son amour à Mme Rosémilly et lui fait sa demande en mariage (qu'elle accepte). 1) On peut considérer les réponses de Pierre ambigus, d'abord quand son père lui demande ce qui lui rend malheureux, il ne fais qu'affirmer que c'est bien une personne. « Je pleure quelqu'un, en effet » Le discours de Pierre ne contient aucune ponctuation particulière qui pourrait traduire une émotion, ce qui pourrait mener sur une piste, ici au contraire cela accentue une inexpressivité qui laisse penser à tout. Ses réponses sont tellement vagues qu'il oblige son père à poser des questions tour à tour. « Une femme sans doute ?  Oui, une femme. Morte ? Non, c'est pis, perdue. » De même la réponse de Pierre « Oh ! Quelqu'un que tu n'as pas connu et que j'aimais trop . » est le comble de l’ambiguïté et contraint le père à en demander plus. 2) Ce qui montre que Maupassant tourne le rôle du père Roland au ridicule est sa naïveté et niaiserie face aux réponses de Pierre. Cela dès le début du passage entres deux répliques « Le bonhomme n'y compris rien et d'un air désolé.. ». Puis, sous entendu comme ignorant par Pierre « Oh ! Quelqu'un que tu n'as pas connu », puis quand Pierre décrit la femme dont il fait allusion, et qu'il dit qu'elle n'est pas morte et qu'il s'est trompé. Roland répond par une fade interjection « Ah ! ». Ensuite Maupassant l’appelle « le vieux », « ..le vieux n’insistât point.. » comme pour le ridiculiser un peu plus. Le père croit que si sa femme est épuisée c'est à cause de son aide à emménagement de Jean pour son appartement, « Vraiment, Louise, tu as mauvaise mine, tu te fatigues trop sans doute à installer Jean ! » ce qui le rend encore plus naïf. Mr.Roland ponctue abondamment ses phrases par des points d'exclamation, comme quelqu'un d'émotionnel, totalement en contraste avec son fils qui est lui calme voir flegme. Ce contraste du père qui semble parler seul, marque son aucune autorité et non-influence sur son fils. C'est également le père qui converse le plus, il est seul dans son discours, donc insoutenu. Pierre va après coup répondre à son père de manière un peu sarcastique qu'il n'a rien vu quand son père lui demande s'il a examiné sa mère. Même son fils se moque de lui. En réponse à cela Roland va très rapidement s’énerver et comme pour l'énerver un peu plus Pierre répond calmement par « Non… non… ce n’est rien… ça va passer… ce n’est rien. » On peut juger que Mr.Roland est une personne qui s’énerve vite, donc irréfléchi. Finalement ce sont toutes ces réactions impulsives de Roland et les réponses sarcastiques de Pierre qui prend pas son père au sérieux qui rendent le rôle du père ridicule. 3) Les éléments qui permettent de juger que cette scène est pathétique sont les multiples quiproquos et méprises des personnages face à la situation, alors qu'a côté Mme Roland est souvent prise de malaises et elle semble aller de plus en plus mal. Premièrement dès l'introduction du chapitre on sait que Pierre n'est pas en forme et il ne voit sa famille qu'au moment des repas. Dans ce contexte il se moque de son père et le considère comme un ignorant « ..quelqu'un que tu n'as pas connu » « Non, c'est pis, perdue.» Mr Roland tente désespérément de rétablir sa femme alors que Pierre semble au début limite indifférent « Non, je ne m’étais pas aperçu qu’elle eût quelque chose. » « Non… non… ce n’est rien… ça va passer… ce n’est rien .». Roland s'est empressé l'aller chercher du vinaigre pour sa femme pour que son fils s'en charge. Cela fait éprouver un soupçon d'empathie pour le père qui cherche désespérément à soulager sa femme face à la passivité de Pierre. Enfin, Maupassant rappelle de nombreuses fois le mal-être de Mme Roland et de façon crescendo. « elle paraissait malade, étant très pâle. » « souffler comme si elle ne pouvait plus respirer » « Sa pâleur, ce jour-là, devint si grande que... » « Mme Roland s’était mise à haleter, si blême que... », au fur et mesure de la discussion du père et du fils Louise va de plus en plus mal pour montrer que cette « dispute » ne fais qu'empirer son mal-être. Autre remarque la mère Roland n'a quasiment aucun mot à dire et reste quasiment muette « Elle remuait la tête sans répondre. », elle semble très mal à l'aise et anxieuses presque nerveuse « Elle répétait, d’une voix basse, précipitée : Mais rien… rien… je t’assure… rien. » Par surcroît Maupassant utilise des mots très funestes dans le passage. « enterrement, accident, pleure, morte, souffrante, haleter, suffocation, chagrin.. », c'est un champs lexical du malheur pour rappeler le pathétique de la scène.

Liens utiles