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Antonioni, Michelangelo - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Antonioni, Michelangelo - littérature. 1 PRÉSENTATION Antonioni, Michelangelo (1912-2007), scénariste et réalisateur de cinéma italien. Cinéaste du vide et de l'absence, Michelangelo Antonioni a bâti une oeuvre éminemment moderne, nourrie d'intenses angoisses existentielles et articulée autour de fulgurances stylistiques notamment liées à l'utilisation inédite des couleurs et des décors. Le désir et sa représentation sont également au coeur d'une filmographie particulièrement influente dans l'histoire du cinéma. 2 LES PREMIERS PAS : DE LA CRITIQUE À LA RÉALISATION Né à Ferrare (province d'Émilie-Romagne), Michelangelo Antonioni poursuit des études d'économie à l'université de Bologne, puis se consacre au journalisme. Installé à Rome en 1939, il devient critique de cinéma, puis se rend en France, où il est notamment assistant-stagiaire de Marcel Carné pour les Visiteurs du soir (1942). De retour en Italie, il réalise des courts métrages documentaires dans un style néoréaliste : Gente del Pò (1943), Nettezza urbana (1948), l'Amorosa Menzogna (1949), Superstizione (1949), Sette Canne un vestito (1949), la Funivia del Faloria (1950) et la Villa dei mostri (1950), consacré au jardin Bomarzo. Il collabore parallèlement avec Giuseppe De Santis en tant que scénariste pour Chasse tragique (Caccia tragica, 1947) et avec Federico Fellini pour Courrier du coeur / le Cheik blanc (lo Sceicco bianco, 1952). 3 LE CINÉASTE DE L'INCOMMUNICABILITÉ Michelangelo Antonioni tourne son premier long métrage de fiction, Chronique d'un amour (Cronaca di un amore) en 1950 : recherches plastiques, introspection et réalisme social se mêlent dans un constat sur l'incommunicabilité entre les êtres. Ce courant thématique et stylistique s'affirme avec les Vaincus (I Vinti, 1952), la Dame sans camélias (la Signora senza camelie, 1953), « Suicides manqués « (« Tentato suicidio «, 1953, sketch de l'Amour à la ville), Femmes entre elles (le Amiche, 1955), d'après une nouvelle de Cesare Pavese, et trouve son épure avec le Cri (il Grido, 1957), récit bouleversant d'un amour déliquescent dans un milieu ouvrier, qui aboutit à un suicide. L'impossible communion du couple est le thème directeur d'une trilogie dont l'Avventura (1960) constitue le premier volet ; le film provoque une violente polémique au festival de Cannes et révèle la comédienne Monica Vitti. La Nuit (la Notte, 1961, ours d'or au festival de Berlin), deuxième volet de la trilogie, met en scène un couple à la dérive (interprété par Jeanne Moreau et Marcello Mastroianni) dont la relation et l'intimité sont confrontées à l'absurde et à la douleur du monde extérieur en même temps qu'elles s'articulent autour d'un « jeu « psychologique régi par une incompréhension et une distance en apparence insurmontables. Enfin, dernière étape de la trilogie, l'Éclipse (l'Eclisse, 1962) met de nouveau en scène Monica Vitti, accompagnée par Alain Delon dans le rôle d'un agent de change. Dans ces trois films, Michelangelo Antonioni prend ses distances avec la narration classique et dépeint le vide et l'absence au moyen d'images dépouillées et raffinées, mettant en relief la lente et poétique dérive de ses personnages. Sans délaisser ses thèmes habituels (aliénation, ennui, érotisme sans amour), le réalisateur évolue techniquement et esthétiquement avec son premier film en couleurs : le Désert rouge (Deserto rosso, 1964), lion d'or au festival de Venise, propose une analyse baroque du comportement d'une femme aux frontières de la folie ainsi qu'une dénonciation politique distanciée. Dans le sketch « il Provino « de i Tre Volti (1964), Michelangelo Antonioni critique les moeurs cinématographiques de l'époque. Enfin avec Blow up (1966), première de ses oeuvres tournées en anglais, à Londres en pleine vogue du psychédélisme, il livre une réflexion exigeante sur le pouvoir de l'image ; inspiré d'une nouvelle de Julio Cortázar, le film est récompensé par la palme d'or au festival de Cannes. Michelangelo Antonioni tourne ensuite Zabriskie Point (1970) aux États Unis, puis un documentaire sur la Chine de Mao, Chung kuo, la Chine (Chung kuo, Cina, 1972), avant de radicaliser encore ses expérimentations visuelles dans Profession : reporter (Professione : reporter, 1975), qui réunit Jack Nicholson et Maria Schneider. 4 LES DERNIÈRES OEUVRES : EXPÉRIMENTATIONS ET BILAN Passionné par les innovations techniques, le cinéaste explore les possibilités offertes par la vidéo et ses truquages dans le Mystère d'Oberwald (il Mistero di Oberwald, 1980), d'après l'Aigle à deux têtes de Jean Cocteau, puis revient au « fil rouge « de son oeuvre dans Identification d'une femme (Identificazione di una donna, 1982). Il prépare ensuite une adaptation du roman de Joseph Conrad, Nostromo, qu'il ne peut toutefois jamais tourner. Victime d'une attaque cérébrale qui le laissé aphasique, Michelangelo Antonioni réalise pourtant Par-delà les nuages (Al di là delle nuvole, 1995), avec la complicité du cinéaste allemand Wim Wenders. Le sketch « le Périlleux Enchaînement des choses «, intégré au film Eros (2005, auquel participent également deux de ses plus fervents admirateurs, Steven Soderbergh et Wong Kar-wai), est sa dernière réalisation et dévoile les obsessions stylistiques (décors épurés évoquant le vide, représentation du corps) et thématiques (couple en péril, angoisses relationnelles) du cinéaste. Récompensé par un oscar d'honneur en 1995 et par un lion d'or d'honneur en 1997 pour l'ensemble de son oeuvre, Michelangelo Antonioni est également peintre, de même que l'auteur d'un recueil de nouvelles, Rien que des mensonges (Quel bowling sul Tevere, 1983). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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