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arabe, littérature.

Publié le 06/05/2013

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arabe, littérature. 1 PRÉSENTATION arabe, littérature, littérature des peuples qui s'expriment en arabe, langue sacrée dans laquelle fut écrit le Coran, devenue par la suite l'un des principaux véhicules de la civilisation islamique. 2 ÉPOQUE MÉDIÉVALE 2.1 Poésie pré-islamique La civilisation islamique est née au Moyen Âge, dans la péninsule Arabique, au sein d'une population essentiellement bédouine. Les premières manifestations de la littérature en langue arabe sont donc liées à la vie du désert, au nomadisme. 2.1.1 Formes poétiques Cette littérature des origines est presque exclusivement poétique, adoptant notamment la qasida, ode pré-islamique qui incarna dès lors la perfection absolue dans la poésie arabe. Inventée par le poète Imru al-Qays (mort v. 530 ou 540), la qasida est aussi l'ancêtre de plusieurs autres formes poétiques de la littérature arabe classique. Elle se compose de trois mouvements aux thèmes plus ou moins obligés : la déploration du poète devant le camp abandonné par la femme aimée et par sa tribu, la description de la monture du poète, et les louanges de la communauté ou la satire des tribus ennemies. Une centaine de ces poèmes, composés environ un siècle avant la venue du Prophète (voir Mahomet), ont été préservés, et sont un précieux témoignage de la vie des bédouins, de leurs amours et de leurs haines, de leurs ambitions, de leurs voyages à travers les déserts, ou encore de leurs batailles et de leurs rivalités. 2.1.2 Poètes nomades Les poètes les plus admirés de cette époque prémusulmane furent al-Asha, mais aussi Amr ibn Kulthum (XIe siècle) et Imru al-Qays, prince, guerrier et poète, créateur de la qasida. Les plus belles odes de ces poètes faisaient partie des sept chefsd'oeuvre poétiques réunis sous le nom de Muallaqat (en français, « Suspendus « : on dit en effet que ces poèmes furent rédigés sur des parchemins suspendus dans la grande mosquée de La Mecque). Il existe d'autres collections célèbres de poèmes prémusulmans : le Hamasa (« Courage «) du poète syrien Abu Tammam (804-845) ; le Mufaddaliyat, qui tient son nom de son collecteur al-Mufaddal et le Kitab al-Aghani (le Livre des chants). 2.2 Le Coran La littérature classique arabe est essentiellement une littérature érudite et religieuse. Plus encore que dans la chrétienté occidentale, le Livre sacré, le Coran, s'imposa comme le modèle même de la beauté de la langue. À ce titre, il est l'oeuvre majeure, la plus remarquable et la plus révérée de cette littérature. Révélé par Allah à son prophète Mahomet dans le désert d'Arabie au VIIe siècle, le Coran est écrit dans un style qui, pour être unique, n'en dérive pas moins de celui qu'utilisaient les devins arabes prémusulmans. Ces derniers s'exprimaient en effet en phrases courtes, rythmées et rimées, mais dépourvues de mesure. Les premières sourates, ou versets, du Coran sont rédigées dans une langue proprement poétique, que seule la lecture du texte original arabe permet d'apprécier pleinement, et qui était destinée à toucher le coeur des musulmans avant de susciter la réflexion des théologiens. C'est sous l'impulsion du calife Othman, qui régna de 644 à 656, que commença la collecte des fragments du Coran, tels qu'ils furent révélés à Mahomet et transmis à ses compagnons. 2.3 Califats des Omeyyades et des Abbassides 2.3.1 Poésie Parallèlement à l'écriture du Livre sacré, la poésie arabe se développa considérablement pendant la période du califat des Omeyyades, dont la cour était installée à Damas. Quoiqu'inscrite dans la tradition de la qasida, la poésie prit alors une nouvelle dimension politique (en célébrant le califat) ainsi que religieuse et mystique (sous l'influence du Coran). Cependant, le thème prédominant était celui de l'amour, qu'il soit abordé dans la veine courtoise ou paillarde. Après la mort de Mahomet, Umar ibn Abu Rabia (644-v. 719) composa des poèmes érotiques et galants qui furent désapprouvés par les religieux. Les poètes les plus remarquables de cette période étaient le satiriste al-Farazdaq (v. 640-728) et son rival Jarir (mort en 728), dont les joutes poétiques furent célèbres. Sous le califat des Abbassides, qui avaient installé leur capitale à Bagdad, le plus grand poète fut al-Mutanabbi (915-965), qui utilisa sa verve épique au service tantôt de l'amour, tantôt de la gloire de quelque puissant seigneur. Au cours des siècles qui suivirent, des poètes didactiques, parmi lesquels le Syrien Abu al-Ala al-Maarri (973-1057), esprit paradoxal parce que à la fois pieux et sceptique, traitèrent des problèmes philosophiques et politiques. 2.3.2 Prose La prose arabe, comme la poésie, fit son apparition très tôt. Les oeuvres les plus anciennes qui nous soient parvenues, parlent de l'Aiyam al-Arab prémusulmane ; ces histoires commémorant les luttes tribales furent également rédigées bien après la mort du Prophète (voir Mahomet). Mais c'est portée par le développement de l'islam que la langue arabe connut un essor considérable ; promue langue administrative pendant le califat des Omeyyades, elle devint aussi une langue littéraire sous l'influence des cultures grecque et persane. Très vite, d'ailleurs, l'Empire musulman s'étendit des confins de l'Indus jusqu'en Espagne, embrassant toute l'Afrique du Nord et diffusant la langue arabe sur tous ces territoires. Malgré la diversité géographique et culturelle des territoires où son usage se répandait, la littérature arabe et les écrits des historiens restèrent largement dominés par l'étude de la vie de Mahomet et par le récit des conquêtes islamiques. L'historien arabe Ibn Ishaq, mort vers 768, écrivit la plus importante biographie du Prophète, tandis qu'un autre chroniqueur arabe, al-Tabari (838-923), produisait la « Chronique des prophètes et des rois «, relatant l'histoire du monde depuis sa création jusqu'à l'an 915, une oeuvre qui constitue l'histoire la plus complète des débuts de l'islam. Ali Ibn Abi Talib, né vers 600, membre de la famille de Mahomet, est généralement considéré comme l'une des voix les plus importantes de l'islam et comme le fidèle dépositaire de la pensée du Prophète ; ses oeuvres ont été réunies ultérieurement sous le titre la Voie de l'éloquence. La recherche de normes pour régler la conduite religieuse, personnelle et juridique, fut inaugurée dans la littérature du Hadith (« conversations «, qui concernent la Tradition et qui font autorité pour les Musulmans) et du Fiqh (droit canon). Ainsi, la plus grande partie de la littérature arabe médiévale se compose finalement de commentaires sur la Tradition et sur le droit canon, ainsi que de volumineux dictionnaires renfermant les biographies des autorités qui avaient édicté ces lois et ces coutumes. 2.3.3 Philosophie Dans les centres urbains musulmans comme Bassora, Kufa et Bagdad, ainsi que dans des pays qui n'étaient pas arabes, comme l'Iran ou l'Espagne, des académies furent fondées, qui devaient se consacrer à l'étude de la philologie, de la théologie, du droit et de la philosophie. La pensée philosophique islamique fut particulièrement stimulée, au début du califat des Abbassides, par l'étude des philosophes grecs de l'Antiquité, dont les oeuvres avaient été traduites par des érudits en arabe, en syrien et en hébreu. La pensée arabe s'imprégna également de la pensée néoplatoniste, ce dont témoignent plus particulièrement les écrits de al-Farabi (872-950), également appelé Alfarabius, qui étudia Aristote et Platon et rédigea plusieurs ouvrages de philosophie politique. Une oeuvre remarquable, la Cité parfaite, exprime également ces idées néoplatonistes, mais au sein d'une théorie utopiste de l'État. Contrairement à cette oeuvre, qui idéalise l'État comme une émanation de Dieu par l'intermédiaire de son représentant idéal, le Prophète (voir Mahomet), d'autres ouvrages, comme les Principes du gouvernement de al-Mawardi, traitent de l'État en abordant de façon pragmatique les problèmes politiques, pratiques et juridiques de l'État musulman. Des points de vue opposés, voire conflictuels, sur l'essence de Dieu, sur la volonté libre de l'Homme et sur la nature éternelle du Coran, stimulèrent la discussion philosophique et furent à l'origine d'écoles de pensée diverses. Aux XIIe et XIIIe siècles, une de ces écoles, le soufisme islamique, mouvement mystique, trouva son expression littéraire dans les poèmes d'Ibn al-Farid (1182 ?-1235), considéré comme le plus grand poète soufi, et d'Ibn al-Arabi (1165-1241), ainsi que dans les oeuvres des Frères de la pureté, une communauté d'érudits de Bassora. Certains des philosophes médiévaux les plus importants écrivirent en arabe et leurs oeuvres, étudiées jusqu'en Occident, influencèrent profondément le développement de la scolastique. Les plus éminents de ces philosophes arabes furent le Cordouan Averroès, l'Iranien Avicenne et enfin al-Ghazali. 2.3.4 Littérature populaire Parallèlement aux oeuvres érudites, une littérature populaire se développa. Composée essentiellement des histoires que récitaient les conteurs dans les bazars du Proche-Orient, cette littérature relevait d'une tradition orale qui reste bien vivante dans cette partie du monde. Les héros de l'Antiquité et le célèbre calife de Bagdad Haroun al-Rachid (VIIIe siècle) étaient au centre de ces contes romanesques et imaginaires, parmi lesquels nous pouvons citer la Romance d'Antar, et surtout les Mille et Une Nuits. Curieusement, c'est par un détour en Occident que ce recueil gagna le statut de chef-d'oeuvre de la littérature arabe et même de la littérature universelle. Issus de diverses traditions orales -- persane, égyptienne et arabe -- intégrées dans la culture arabe à partir du IXe siècle environ, les contes qui composent les Mille et Une Nuits furent consignés par écrit et partiellement organisés en recueils entre le XIIe et le XVIe siècle. L'orientaliste français Antoine Galland (1646-1715), ayant découvert les contes à la fin du XVIIe siècle, s'attacha à les collecter de façon systématique et les traduisit en français pour en donner la première version imprimée à peu près complète entre 1704 et 1717. Idôlatré dans l'Europe du XVIIIe siècle, les Mille et Une Nuits fut longtemps considéré par les Arabes comme de la sous-littérature. Les érudits et les hommes issus de familles nobles s'intéressaient davantage aux maqamat (séances ou saynètes) du poète al-Hamadani (967-1007) et aux maqamat de l'écrivain al-Hariri (1054-1122), qui avaient pour but d'instruire tout en divertissant. Le grammairien al-Zamakhshari jugeait que chaque ligne de ce dernier recueil méritait « d'être écrite en lettre d'or «. 2.3.5 Transition vers l'époque moderne Une vie intellectuelle brillante s'était développée pendant tout le Moyen Âge. Avec l'émergence de la puissance ottomane (1050), la culture arabe avait pourtant déjà connu un certain recul ; avec la chute des Abbassides (1258), elle entra dans une longue période de stagnation : pendant environ six siècles, l'activité des érudits se borna presque exclusivement à commenter les oeuvres des maîtres du passé, à étudier leurs textes historiques, théologiques et juridiques, et à créer des anthologies d'ouvrages écrits précédemment. Bien que l'on parle souvent d'une décadence de la culture littéraire arabe pendant cette période, il serait plus juste de souligner le travail colossal de conservation du patrimoine culturel entrepris par les érudits. En outre, cette période, réputée inféconde, a vu la production d'oeuvres absolument capitales, comme celle de l'historien Ibn Khaldun, ou de l'écrivain et voyageur Ibn Battuta. 3 ÉPOQUE MODERNE 3.1 Nahda, la Renaissance La fin du XIXe siècle, pour la littérature arabe, est placée sous le signe de la Nahda, c'est-à-dire du réveil ou de la Renaissance, qui anima aussi bien l'éducation que l'information et la littérature. Née en Égypte, la Nahda se répandit au Liban, puis dans les autres pays arabes, ouvrant la voie à un véritable renouveau des lettres arabes, dès le début du XXe siècle. L'émir algérien Abd el-Kader pourrait être considéré comme l'un des précurseurs de la Nahda, mais parmi les auteurs de ce mouvement il faut citer aussi l'écrivain Ahmad Faris Chidyaq (1804-1887), le pédagogue et encyclopédiste Butrus al-Bustani (1819-1883), l'encyclopédiste Yaqub Sarruf et le linguiste Ibrahim al-Yazidji. Les principaux représentants de la Nhada religieuse furent Djamal al-Din al-Afghani, Muhammad Abduh et Djamal al-Din al-Qasimi. Un auteur comme Djirdji Zaydan (1861-1914) marque une transition avec l'âge moderne du roman. 3.2 Genres modernes Le roman et l'essai à thèmes historique et politique sont les genres les plus volontiers pratiqués par les écrivains arabes contemporains, ainsi que, dans une moindre mesure, la poésie. Parmi les noms appréciés et connus mondialement aujourd'hui figure le romancier, dramaturge et scénariste égyptien Naguib Mahfouz, né en 1912, qui reçut le prix Nobel de littérature en 1988. Au nombre de ses romans les plus réputés, on trouve ceux qui constituent la Trilogie du Caire (1956-1957). Muhammad Hussain Heikal, auteur notamment de Zainab (1914), se distingue dans le genre romanesque, tandis qu'en poésie s'illustrent des auteurs comme Shauqi et Abushady. Mahmud Taimur est, quant à lui, surtout connu pour ses nouvelles, et Taha Hussein pour ses essais littéraires et philosophiques. De tous les écrivains modernes, Hussein est d'ailleurs celui qui utilise le plus consciemment les cadences riches de l'arabe classique, alors que d'autres écrivains modernes, sous l'influence de l'Occident, ont commencé à modifier leur style d'écriture, s'éloignant du langage fleuri de l'arabe traditionnel. Parmi ceux-ci, l'Égyptien Tawfiq al-Hakim (1898-1987), dans son roman Journal d'un substitut de campagne (1937), décrit la vie des campagnes égyptiennes, alors que son théâtre est nourri des mythes et des contes anciens. Les problèmes politiques et socio-religieux modernes ont été abordés librement et d'une façon critique par l'écrivain copte Salama Musa. Qasim Emin, quant à lui, a ouvert la porte à l'émancipation des femmes musulmanes avec une importante étude sociologique intitulée la Libération de la femme. Ahmad Amin, enfin, est l'auteur d'une Histoire de l'Islam qui fait référence. 3.3 Influences occidentales L'université américaine de Beyrouth a constitué pendant longtemps un carrefour intellectuel important entre l'Occident et le monde arabe, en assurant la formation des élites du monde arabe. Mais l'immigration arabe en direction de l'Occident a également joué ce rôle à une échelle plus importante. Cet exode vers le Nouveau Monde a révélé par exemple un poète et peintre exceptionnel, Khalil Gibran (1883-1931), d'origine libanaise, dont la poésie mystique, rédigée tantôt en arabe, tantôt en anglais, se caractérise par son ampleur visionnaire et sa simplicité. Le Prophète (1923), écrit en anglais, est au nombre de ses oeuvres les plus connues. Citons encore le poète libanais d'origine syrienne Adonis (né en 1930), qui est considéré comme l'un des poètes arabes contemporains majeurs, tant par la beauté de son oeuvre poétique que par l'importance de son oeuvre théorique. Voir aussi Maghreb, littérature du. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« Mais c’est portée par le développement de l’islam que la langue arabe connut un essor considérable ; promue langue administrative pendant le califat des Omeyyades, elle devint aussi une langue littéraire sous l’influence des cultures grecque et persane.

Très vite, d’ailleurs, l’Empire musulman s’étendit des confins de l’Indus jusqu’en Espagne, embrassant toute l’Afrique du Nord et diffusant la langue arabe sur tous ces territoires. Malgré la diversité géographique et culturelle des territoires où son usage se répandait, la littérature arabe et les écrits des historiens restèrent largement dominés par l’étude de la vie de Mahomet et par le récit des conquêtes islamiques.

L’historien arabe Ibn Ishaq, mort vers 768, écrivit la plus importante biographie du Prophète, tandis qu’un autre chroniqueur arabe, al-Tabari (838-923), produisait la « Chronique des prophètes et des rois », relatant l’histoire du monde depuis sa création jusqu’à l’an 915, une œuvre qui constitue l’histoire la plus complète des débuts de l’islam. Ali Ibn Abi Talib, né vers 600, membre de la famille de Mahomet, est généralement considéré comme l’une des voix les plus importantes de l’islam et comme le fidèle dépositaire de la pensée du Prophète ; ses œuvres ont été réunies ultérieurement sous le titre la Voie de l’éloquence. La recherche de normes pour régler la conduite religieuse, personnelle et juridique, fut inaugurée dans la littérature du Hadith (« conversations », qui concernent la Tradition et qui font autorité pour les Musulmans) et du Fiqh (droit canon).

Ainsi, la plus grande partie de la littérature arabe médiévale se compose finalement de commentaires sur la Tradition et sur le droit canon, ainsi que de volumineux dictionnaires renfermant les biographies des autorités qui avaient édicté ces lois et ces coutumes. 2.3. 3 Philosophie Dans les centres urbains musulmans comme Bassora, Kufa et Bagdad, ainsi que dans des pays qui n’étaient pas arabes, comme l’Iran ou l’Espagne, des académies furent fondées, qui devaient se consacrer à l’étude de la philologie, de la théologie, du droit et de la philosophie.

La pensée philosophique islamique fut particulièrement stimulée, au début du califat des Abbassides, par l’étude des philosophes grecs de l’Antiquité, dont les œuvres avaient été traduites par des érudits en arabe, en syrien et en hébreu.

La pensée arabe s’imprégna également de la pensée néoplatoniste, ce dont témoignent plus particulièrement les écrits de al-Farabi (872-950), également appelé Alfarabius, qui étudia Aristote et Platon et rédigea plusieurs ouvrages de philosophie politique.

Une œuvre remarquable, la Cité parfaite, exprime également ces idées néoplatonistes, mais au sein d’une théorie utopiste de l’État. Contrairement à cette œuvre, qui idéalise l’État comme une émanation de Dieu par l’intermédiaire de son représentant idéal, le Prophète ( voir Mahomet), d’autres ouvrages, comme les Principes du gouvernement de al-Mawardi, traitent de l’État en abordant de façon pragmatique les problèmes politiques, pratiques et juridiques de l’État musulman. Des points de vue opposés, voire conflictuels, sur l’essence de Dieu, sur la volonté libre de l’Homme et sur la nature éternelle du Coran, stimulèrent la discussion philosophique et furent à l’origine d’écoles de pensée diverses.

Aux XII e et XIII e siècles, une de ces écoles, le soufisme islamique, mouvement mystique, trouva son expression littéraire dans les poèmes d’Ibn al-Farid (1182 ?-1235), considéré comme le plus grand poète soufi, et d’Ibn al-Arabi (1165-1241), ainsi que dans les œuvres des Frères de la pureté, une communauté d’érudits de Bassora. Certains des philosophes médiévaux les plus importants écrivirent en arabe et leurs œuvres, étudiées jusqu’en Occident, influencèrent profondément le développement de la scolastique.

Les plus éminents de ces philosophes arabes furent le Cordouan Averroès, l’Iranien Avicenne et enfin al-Ghazali. 2.3. 4 Littérature populaire Parallèlement aux œuvres érudites, une littérature populaire se développa.

Composée essentiellement des histoires que récitaient les conteurs dans les bazars du Proche-Orient, cette littérature relevait d’une tradition orale qui reste bien vivante dans cette partie du monde. Les héros de l’Antiquité et le célèbre calife de Bagdad Haroun al-Rachid ( VIII e siècle) étaient au centre de ces contes romanesques et imaginaires, parmi lesquels nous pouvons citer la Romance d’Antar, et surtout les Mille et Une Nuits. Curieusement, c’est par un détour en Occident que ce recueil gagna le statut de chef-d’œuvre de la littérature arabe et même de la littérature universelle.

Issus de diverses traditions orales — persane, égyptienne et arabe — intégrées dans la culture arabe à partir du IXe siècle environ, les contes qui composent les Mille et Une Nuits furent consignés par écrit et partiellement organisés en recueils entre le XII e et le XVI e siècle.

L’orientaliste français Antoine Galland (1646-1715), ayant découvert les contes à la fin du XVII e siècle, s’attacha à les collecter de façon systématique et les traduisit en français pour en donner la première version imprimée à peu près complète entre 1704 et 1717.

Idôlatré dans l’Europe du XVIII e siècle, les Mille et Une Nuits fut longtemps considéré par les Arabes comme de la sous-littérature. Les érudits et les hommes issus de familles nobles s’intéressaient davantage aux maqamat (séances ou saynètes) du poète al-Hamadani (967-1007) et aux maqamat de l’écrivain al-Hariri (1054-1122), qui avaient pour but d’instruire tout en divertissant.

Le grammairien al-Zamakhshari jugeait que chaque ligne de ce dernier recueil méritait « d’être écrite en lettre d’or ». 2.3. 5 Transition vers l’époque moderne Une vie intellectuelle brillante s’était développée pendant tout le Moyen Âge.

Avec l’émergence de la puissance ottomane (1050), la culture arabe avait pourtant déjà connu un certain recul ; avec la chute des Abbassides (1258), elle entra dans une longue période de stagnation : pendant environ six siècles, l’activité des érudits se borna presque exclusivement à commenter les œuvres des maîtres du passé, à étudier leurs textes historiques, théologiques et juridiques, et à créer des anthologies d’ouvrages écrits précédemment.

Bien que l’on parle souvent d’une décadence de la culture littéraire arabe pendant cette période, il serait plus juste de souligner le travail colossal de conservation du patrimoine culturel entrepris par les érudits.

En outre, cette période, réputée inféconde, a vu la production d’œuvres absolument capitales, comme celle de l’historien Ibn Khaldun, ou de l’écrivain et voyageur Ibn Battuta. 3 ÉPOQUE MODERNE 3. 1 Nahda, la Renaissance. »

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