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« Arielle », incipit – Prénoms, Béatrix Beck

Publié le 12/09/2006

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« Arielle « est une nouvelle écrite par Béatrix Beck, extraite du recueil intitulé Prénoms, parut en 1996. Ce recueil de nouvelles présente différents personnages, de tous sexe, de tous âges, exerçants les métiers les plus divers.  Dans le passage étudié, qui ici est l’incipit de la nouvelle, le narrateur décrit le personnage d’Arielle, et le présente d’une façon légère et fluide.  Nous observerons ainsi comment ce passage présente le personnage comme quelqu’un de singulier, original.  Pour justifier notre thèse, nous observerons le choix du prénom ainsi que la manière dont l’auteur à écrit la nouvelle, puis nous verrons comment Arielle est présentée comme quelqu’un de léger, volatile, attaché à l’enfance, mais aussi sensuel, performant, et peut-être angélique ?    L’ensemble de ce passage nous permet d’avoir une première approche avec le personnage d’Arielle, nous permettant de mieux la cerner, tout en gardant une part de mystère, laissant libre court à l’imagination du lecteur.  Tout d’abord, il semble intéressant d’émettre une hypothèse au sujet du choix du prénom, en effet nous pouvons observer deux parties dans celui-ci, la première « Ari « pouvant être l’anagramme de « air «, nous exposant ainsi le personnage comme quelqu’un de léger, aérien, puis la seconde « elle « pouvant être interprété de deux façons : l’homonyme « ailes «, celles d’un oiseau, d’un ange renvoyant alors vers la légèreté, la volatilité de la jeune fille, ou bien le pronom sujet « elle « qui disparaît dans le fil du texte et montre alors une certaine immatérialité. Nous pouvons donc distinguer dans la totalité du passage évalué une absence de sujet décrivant une fois de plus l’immatérialité, la légèreté ainsi que la frivolité du protagoniste, la rapidité et la performance de celui-ci sont traduites par des énumérations accompagnée de disparition d’articles : « ne perdait rien du spectacle des rues, gens, affiches, chiens, statues, bus. «(l.21-22)  Le fait qu’il y ai une absence de pronom nous dénonce également un rapport à l’identité problématique, en effet, Arielle fut adoptée, « née de père et mère inconnus «(l.25), phrase dite par l’orpheline avec un « rire léger «(l.26), pouvant masquer une sorte de gêne vis-à-vis de ses origines inconnues. Inscrivons à ce propos la citation « cordon ombilical «(l.26) rappelant ces mêmes origines, mais aussi un attachement à l’enfance ainsi qu’à la mère : pouvant pareillement rappeler les origines. Cet attachement à la génitrice semble être réciproque puisque celle-ci s’invente l’accouchement d’Arielle, « sa fille «, tout en voulant « biffer de sa pensée les guillemets «(l.31-32). Toutefois, cet attachement aux origines pouvant être troublant, n’empêche pas à l’adolescente d’être ouverte, curieuse, à tel point que nous pourrions parler d’une sorte de boulimie de la vie. Celle-ci est capable d’associer des activités légères à des activités plus sérieuses tel que « rédiger un essai en chantonnant «(l.11), ou encore « lire classiques et modernes «(l.22-23). Notons à ce sujet que la « fenêtre «(l.14) est une autre notion de son ouverture au monde.  Par ailleurs, l’incipit débute par «Arielle la bien nommée [...] touchait à peine terre « dévoilant ainsi la volatilité du personnage, la montrant comme quelqu’un d’insaisissable, qui se dérobe. Arielle paraît insouciante, sans attache, effectivement elle semble avoir eu plusieurs amants : « l’un de ses amants, d’un jour, d’un soir [...] «. On note aux lignes 6, 7 et 8 les mots « effleurait «,  « dissiper «, « vent « appartenants au champs lexical de la légèreté, accentuant ainsi le caractère aérien de l’adolescente. Nous pouvons également deviner une certaine sensualité chez ce personnage par les verbes « effleurait «(l.6), « croquait une pomme «(l.12-13), « sans perdre de vue «(l.14) rappelant trois des cinq sens : le toucher, le goût et la vue. Précédemment, le narrateur, pour indiquer son élégance, sa sensualité, utilise la comparaison « cheveux en rose des vents «(l.7-8). Cette figure de rhétorique vient témoigner de l’élégance, et de l’esprit bohème de la jeune fille : ses cheveux sont dénoués, peut-être mal coiffés, mais cependant esthétiques.    Ainsi, nous avons pu voir que le narrateur expose le personnage comme quelqu’un de singulier. Nous avons aussi prouvé que le prénom d’ « Arielle « n’a pas été choisis par hasard, tout semble se rapporter à la légèreté et la volatilité de l’adolescente.

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