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art dégénéré - sculpture.

Publié le 15/05/2013

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art dégénéré - sculpture. 1 PRÉSENTATION art dégénéré, (en allemand, Entartete Kunst) expression diffamante qualifiant l'ensemble des oeuvres d'art ne satisfaisant pas aux critères esthétiques et idéologiques du national-socialisme. 2 L'EXPRESSION « ART DÉGÉNÉRÉ « Le terme « art dégénéré « a été utilisé pour la première fois en Allemagne par Joseph Goebbels, responsable de la propagande du nazisme pour désigner les oeuvres d'art et les différentes tendances de l'art moderne mises à l'index pour des raisons idéologiques et esthétiques. La notion de « dégénérescence « (Entartung), empruntée à la biologie, s'applique ainsi à des oeuvres considérées comme n'appartenant pas à l'art, tel que les nazis le conçoivent. Sur l'affiche de l'exposition Entartere Kunst organisée par Goebbels en 1937, le mot Kunst (« art «) est d'ailleurs noté grossièrement à la main et entre guillemets. 3 LE COMBAT POUR LA CULTURE Dans le « combat pour la culture « (Kulturkampf) engagé sous le IIIe Reich (notamment par le théoricien nazi Alfred Rosenberg) et dont le but est de définir, selon les critères nazis, quel est le bon et quel est le mauvais art, Alfred Rosenberg et Joseph Goebbels divergent régulièrement. Alfred Rosenberg est beaucoup plus radical dans sa dénonciation de l'art moderne, qu'il qualifie d'« art judéo-bolchevique «, et prône une destruction systématique de toutes les oeuvres d'art moderne. Joseph Goebbels essaye quant à lui de protéger un temps quelques artistes (notamment Edvard Munch, Vincent Van Gogh ou Emil Nolde, qui est son ami et adhère au nazisme) qu'il admire. C'est ainsi qu'en 1933, Joseph Goebbels organise une exposition intitulée Trente artistes allemands dans laquelle figurent notamment des oeuvres expressionnistes des peintres de Die Brücke (Karl Schmidt-Rottluff, Max Pechstein) de Der Blaue Reiter (August Macke, Emil Nolde) ou d'Ernst Barlach. Malgré cette tentative de limiter les mesures pour condamner l'avant-garde et l'art moderne, l'exposition est interdite après quelques jours par le ministère de l'Intérieur. Pour contrer Goebbels, Rosenberg est à l'initiative de la création d'un bimensuel artistique de propagande, fondé par des peintres nazis, Otto Andréas Schreiber et Hans Weidemann, Kunst der Nation (l'Art de la nation) puis de la fondation la Ligue de combat pour la défense de la culture, organe de promotion de l'art officiel nazi. En 1933 également est prononcée la fermeture du Bauhaus, dirigé par Walter Gropius. En 1934, Joseph Goebbels ferme les yeux une dernière fois sur une exposition d'Emil Nolde, mais finit par se rallier totalement à la politique artistique du régime, Adolf Hitler partageant les théories extrémistes de Rosenberg et accusant depuis longtemps les Juifs d'être responsables des avant-gardes (« les neuf dixièmes de toutes les ordures littéraires, du chiqué dans les arts, des stupidités théâtrales doivent être portés au débit d'un peuple qui représente à peine le centième de la population du pays «, Mein Kampf, 1924). Une première petite exposition contre l'art moderne est organisée en 1935 à Nuremberg, pour dénoncer ces expressions qui souillent la nation allemande et exalter les valeurs « pures « de l'Allemagne. Des lois règlementent et restreignent peu à peu les droits des artistes dans différents domaines, comme le cinéma, le théâtre, la musique, la littérature, l'art et les attaques et persécutions contre les artistes se multiplient. En 1936, se met en place une véritable politique artistique (Kunstpolitik) qui annonce la guerre faite à toute forme d'art moderne. 4 L'EXPOSITION ENTARTERE KUNST Le 19 juillet 1937, dans l'esprit d'une « révolution culturelle purificatrice « nazie prônée par Adolf Hitler, se tient l'inauguration de l'exposition Entartete Kunst (« art dégénéré «) à Munich dans la Maison de l'art allemand. En amont, au début de l'année 1937, le régime avait donné l'ordre de purger les musées allemands des oeuvres qu'il considérait comme « dégénérées « et avait réquisitionné quelque 16 000 oeuvres, parmi lesquelles les 650 présentées à l'exposition organisée par Adolf Ziegler, spécialiste des nus académiques et président de la chambre des Beaux-Arts. Ces oeuvres sont choisies parce qu'elles ne sont pas conformes à l'idéal esthétique de la « grandeur de la race aryenne « (le « romantisme d'acier «) exigé par les nationaux-socialistes. Dans son discours d'inauguration, Adolf Hitler déclare : « avant que le national-socialisme ne prenne le pouvoir, il n'y avait en Allemagne que le soi-disant art moderne. Chaque année un autre art moderne. Nous, nous voulons un art allemand d'une valeur éternelle. L'art n'est pas fondé sur le temps, une époque, un style, une année, mais uniquement sur un peuple. Et tant qu'un peuple existe, l'art est un jalon, le point stable dans les apparences fugitives. C'est l'existence et la durable prestation d'un peuple, et pour cela l'art est l'expression de l'essentiel de l'existence, un monument éternel, en soi-même l'existence et la performance «. Une exposition dédiée à l'art officiel nazi est parallèlement organisée pour confronter l'art dit « dégénéré « et le nouvel art allemand. Mettre en regard les deux modèles artistiques a ainsi pour vocation première de justifier le choix esthétique du régime et de glorifier le nazisme et ses valeurs. Les oeuvres des artistes modernes, considérées comme des expressions pathologiques de l'art -- et auxquelles sont mêlées des oeuvres d'handicapés (« dégénérés mentaux «, d'où le titre de l'exposition) et des dessins d'enfants --, sont accompagnées d'inscriptions contre la « juiverie bolchevique «, soit à travers de citations détournées, soit à travers des phrases d'Adolf Hitler lui-même. Le prix de leur acquisition par les musées est également noté, afin de démontrer que les artistes sont, selon eux, de véritables escrocs qui n'hésitent pas à piller l'argent public. Parmi les 110 artistes exposés, figurent principalement des Allemands, dont Ludwig Kirchner, Emil Nolde, Karl Schmidt-Rottluff, Max Beckmann, Max Pechstein, Erich Heckel, Otto Dix, George Grosz, Max Ernst, Lovis Corinth, Otto Mueller, Franz Marc, Wilhelm Lehmbruck, Kurt Schwitters, Käthe Kollwitz mais aussi l'Autrichien Oskar Kokoschka, le Suisse Paul Klee, l'Américain d'origine allemande Lyonel Feiniger, l'Espagnol Pablo Picasso, le Hongrois László Moholy-Nagy, les Néerlandais Piet Mondrian, Vincent Van Gogh, le Franco-Russe Marc Chagall, les Français Paul Cézanne, Paul Gauguin et les Russes Wassily Kandinsky, Alexeï von Jawlensky, El Lissitzky. L'exposition rencontre un immense succès, avec trois millions de visiteurs, dont deux millions les quatre premiers mois à Munich et le dernier million au cours de la tournée de l'exposition qui se tient dans onze villes allemandes et autrichiennes jusqu'en 1941. 5 LES PERSÉCUTIONS CONTRE LES ARTISTES Le régime nazi compte bien profiter de ces oeuvres réquisitionnées et nombre d'entre elles sont vendues aux enchères (dès 1938), notamment à Lucerne en Suisse en 1939. De nombreuses oeuvres de « l'art nerveux de quelques déséquilibrés « n'ont jamais été retrouvées. On pense que quelques 4 829 oeuvres ont été, à la veille de la Seconde Guerre mondiale et sous les ordres de Goebbels, brûlées dans la cour du quartier-général des sapeurs-pompiers à Berlin. La politique répressive vis-à vis des artistes modernes s'accentue ; le gouvernement a d'ailleurs congédié dès 1933 certains titulaires d'un poste de l'enseignement public, notamment Paul Klee et Max Pechstein. Les peintres et sculpteurs sont soumis à une interdiction de créer et d'exposer. Persécutions, interdictions et humiliations se multiplient. Certains, comme Wassily Kandinsky ou Max Beckmann, fuient l'Allemagne ou, comme Oskar Kokoschka, l'Autriche. Ernst Ludwig Kirchner, enclin à la dépression et profondément touché par les persécutions nazies, finit par se suicider en 1938. D'autres sont déportés (comme Julius Levin, dit Julo, mort à Auschwitz) ou assassinés (comme Paul Goesch, interné et euthanasié). Cependant, beaucoup d'artistes, écrivains et intellectuels menacés par ces persécutions en Europe sont sauvés, notamment grâce à des réseaux d'évasion (notamment celui du jeune américain Varian Fry) vers l'étranger. Ainsi Max Ernst et Marc Chagall ont la vie sauve en se réfugiant à New York (États-Unis). 6 LA MUSIQUE DÉGÉNÉRÉE L'adjectif « dégénéré « a également été appliqué à la musique nouvelle, notamment à la Deuxième école viennoise (Arnold Schoenberg, Anton von Webern, Alban Berg, etc.), à Paul Hindemith, Ernst Krenek et Franz Schrekers. Tout comme les peintres et sculpteurs dégénérés, les musiciens de jazz ou de musique contemporaine, les compositeurs juifs et communistes sont accusés de souiller la musique nationale, dont le but est de « guérir l'âme allemande «. En 1938, est également inaugurée à Düsseldorf une exposition sur à la « musique dégénérée «. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« jamais été retrouvées.

On pense que quelques 4 829 œuvres ont été, à la veille de la Seconde Guerre mondiale et sous les ordres de Goebbels, brûlées dans la cour du quartier-général des sapeurs-pompiers à Berlin. La politique répressive vis-à vis des artistes modernes s’accentue ; le gouvernement a d’ailleurs congédié dès 1933 certains titulaires d’un poste de l’enseignement public, notamment Paul Klee et Max Pechstein.

Les peintres et sculpteurs sont soumis à une interdiction de créer et d’exposer.

Persécutions, interdictions et humiliations se multiplient.

Certains, comme Wassily Kandinsky ou Max Beckmann, fuient l’Allemagne ou, comme Oskar Kokoschka, l’Autriche.

Ernst Ludwig Kirchner, enclin à la dépression et profondément touché par les persécutions nazies, finit par se suicider en 1938.

D’autres sont déportés (comme Julius Levin, dit Julo, mort à Auschwitz) ou assassinés (comme Paul Goesch, interné et euthanasié).

Cependant, beaucoup d’artistes, écrivains et intellectuels menacés par ces persécutions en Europe sont sauvés, notamment grâce à des réseaux d’évasion (notamment celui du jeune américain Varian Fry) vers l’étranger.

Ainsi Max Ernst et Marc Chagall ont la vie sauve en se réfugiant à New York (États-Unis). 6 LA MUSIQUE DÉGÉNÉRÉE L’adjectif « dégénéré » a également été appliqué à la musique nouvelle, notamment à la Deuxième école viennoise (Arnold Schoenberg, Anton von Webern, Alban Berg, etc.), à Paul Hindemith, Ernst Krenek et Franz Schrekers.

Tout comme les peintres et sculpteurs dégénérés, les musiciens de jazz ou de musique contemporaine, les compositeurs juifs et communistes sont accusés de souiller la musique nationale, dont le but est de « guérir l’âme allemande ».

En 1938, est également inaugurée à Düsseldorf une exposition sur à la « musique dégénérée ». Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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