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Article de presse: Second sommet de la Francophonie

Publié le 22/02/2012

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2-4 septembre 1987 -   Le second sommet de la quarantaine d'Etats ou communautés utilisant le français à travers le monde, tenu à Québec du 2 au 4 septembre, aurait pu n'être que cette " heure étoilée " de longue date espérée par la romancière acadienne Antonine Maillet.    Le caractère approfondi des débats, la modération des propos, l'optimisme raisonné généralement manifesté pour l'avenir, le tout étayé par des décisions financières françaises ou canadiennes, prometteuses à défaut d'être spectaculaires, ont donné raison au président sénégalais. L'hôte du prochain sommet de la francophonie a en effet estimé que celle-ci venait, à Québec, " de prendre son envol définitif ".    Longtemps compromis par la querelle hiérarchique canado-québécoise, hésitant ensuite entre un lyrisme désargenté et une naissante concurrence franco-canadienne, le mouvement francophone, vu depuis la France, avait paru, au lendemain du sommet de Paris, en février 1986, se gripper quelque peu.    C'était compter sans la foi nouvelle du Canada fédéral-qui en tire, il est vrai, un rayonnement diplomatique accru et des avantages politiques internes certains-et également sans la demande de maintes capitales arabes ou africaines qui trouvent dans la francophonie un peu plus de respiration internationale.    Une certaine solidarité politique et financière s'est ainsi manifestée autour du président Amine Gemayel, venu de si loin exposer les malheurs du Liban, tandis que le maréchal Mobutu, chef de l'Etat zaïrois, parvenait à atténuer son image en exposant une vision originale des vertus de la langue française, " garante de l'authenticité africaine ".    Les droits de l'homme n'ont pas été négligés pour autant, puisque François Mitterrand et Brian Mulroney, tout en se défendant de vouloir instituer une " police collective ", les ont à tout le moins évoqués-et ils ont promis de le faire encore,-soulignant néanmoins que " le sous-développement compte pour beaucoup dans l'appréhension de la démocratie, question qui à distance se posera de toute façon à la francophonie ".    L'agriculture, l'énergie, la formation technique, figureront donc en priorité parmi les opérations multilatérales francophones au cours des deux ans à venir. Mais aussi la communication audiovisuelle, car, à nombre de petites nations ou communautés aux identités fragiles, la culture française semble être l'un des rares moyens pour échapper, au moins partiellement, à la standardisation de la planète. BULLETIN DE L'ETRANGER Le Monde du 6-7 septembre 1987

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