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Autrui m'est il étranger?

Publié le 12/03/2011

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AUTRUI EST-IL MON SEMBLABLE ?

 

 

 

Les notes en italiques sont des indications méthodologiques; Il ne faut en aucun cas les intégrer dans votre analyse .C’est ici un sujet classique de philosophie en terminale, permettant de réaliser un travail à la fois sur les concepts, et sur une problématique qui permet de faire progresser l’interrogation sur la figure d’autrui. Il ne s’agissait donc pas de réaliser une simple description des différences et des ressemblances entre moi et autrui.  Le travail philosophique consiste à élaborer une analyse qui met en lumière les difficultés et les enjeux d’une telle situation.

Cette dissertation et en grande partie rédigée. Elle tâche de reprendre pratiquement que des éléments que nous avons vus en classe. Donc le but est de vous montrer comment réorganiser vos connaissances par rapport à un problème singulier, qui est posé par le sujet de dissertation. Cela veut donc dire qu’un sujet n’est jamais un thème (autrui) qui doit servir de prétexte pour réciter ce que vous savez, mais un problème original qu’il faut penser pour lui-même. Pourquoi s’interroger sur « autrui est-il mon semblable ? » ? Vous devez vous demander ce qui légitime cette question. Dans mon introduction, j’aurais souligné un paradoxe qui me taraude (car tout penseur est sans cesse taraudé par des questions… Je vous laisse chercher dans le dictionnaire ce que veut dire tarauder) : Les Dix Commandements comportent cette injonction : Aime ton semblable comme tu t’aimes toi-même. Or cette pensée louable est battue en brèche sans cesse par la réalité, où les hommes se massacrent, se méprisent et se détestent. Les faits contredisent donc le droit divin tel qu’il est exposé dans l’Ancien Testament. Est-ce que cela veut dire que définitivement l’autre m’est un étranger ? Qu’est-ce que cela veut dire « être mon semblable » ? Est-ce simplement celui qui me ressemble ? L’idée d’humanité est-elle impossible ? Les faits (guerres, massacres, et autres génocides) sont-ils légitimes ? Ou le droit (les Dix Commandements ou la Déclaration Universelle des droits de l’homme) peuvent-ils réguler ces faits ?

En posant ces questions dans l’introduction, je réalise qu’il y a un problème, et je vais pouvoir organiser mon plan autour de ce problème.

 

 

 Conceptualisons les différents termes du sujet (c'est-à-dire voyons quel sens nous allons leur donner) Autrui est l’autre, celui qui n’est pas moi, l’être que je rencontre, qui s’oppose à moi, tout en étant le même. Il s’impose comme sujet face à ma liberté. Ce n’est donc pas l’ensemble des individus composant l’humanité, ni même les  hommes d’une manière générale. Il faut penser autrui comme une rencontre.

Ce sujet ne permettait pas, sauf en cas de devoir pauvre, de le construire sur le modèle thèse/ antithèse. Il s’agissait de penser mon rapport à l’autre, mon lien avec autrui. Kant aurait pu parler de la catégorie de la communauté. (Critique de la Raison Pure, analytique transcendantale.) Le semblable pose la légitimité de la sympathie, de la compassion - ce que nous pouvons appeler la contagion des consciences- de la reconnaissance - sentiment majeur dans la rencontre avec autrui selon Hegel et Sartre- ou du respect - qui est la distance accordée à toute personne reconnue comme une fin en soi selon Kant. Le semblable n’est pas l’identique, ou l’égal. Il n’y a en aucun cas confusion entre moi et l’autre, ni même identité.

Cela nécessitait un travail d’élucidation du concept, ce qu’on appelle habituellement la conceptualisation. Ce n’est pas uniquement un jeu de définition. Il faut poser les enjeux de telles significations, les problèmes qui en ressortent. Par ex. : le semblable est un paradoxe, celui de la pluralité au sein d’une unité. Autrui et moi nous ne sommes pas un, mais nos caractéristiques peuvent se penser au sein d’une nature humaine, qui reste une idéalité abstraite dans sa compréhension, car c’est un terme générique, mais concrète dans ma relation à autrui -je le comprends parce qu’il me ressemble.

La simple description était stérile, et doit être toujours évitée, car elle ne permet pas de déterminer de nouveaux concepts, et donc à la réflexion de progresser. Une dissertation ne peut pas être un constat. Ce n’est pas un relevé distinguant à l’aide de quelques conjectures les arguments pour ou contre. En aucun cas il vous est permis de réaliser des inductions (partir de quelques cas particuliers pour dégager des lois générales), qui ne sont que de simples spéculations le plus souvent basées sur des préjugés. Il vous sera beaucoup plus profitable de prudemment vous interroger à l’aide des références philosophiques.

Mais la base de toute dissertation est la problématique (Pourquoi se pose-t-on une telle question ?) Ici nous pouvons reprendre l’interrogation de Husserl, dans les Méditations Cartésiennes : L’autre s’impose non seulement comme objet perçu dans mon univers perceptif, mais aussi comme un élément indépassable de ma structure culturelle, sociale, et affective. Autrui est celui avec qui je partage. Et pourtant il est l’autre, qui ne me reconnaît comme sujet libre, mais au contraire me choséïfie. Comment saisir le véritable lien que j’entretiens avec autrui ? Est-ce mon prochain, mon double, ou juste un éternel étranger ?

 

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