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avant-garde (art) - peinture.

Publié le 15/05/2013

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avant-garde (art) - peinture. avant-garde (art), littéralement, terme militaire désignant une unité détachée en avant des troupes. Appliquée au domaine des arts (voire de la politique et de la pensée en général), la notion d'avant-garde procède donc d'une conception héroïque de l'artiste -- celui qui marche en avant du gros des troupes -- et véhicule l'idée d'une vision progressiste de l'histoire (histoire de l'art comme de l'humanité), qui n'évolue que par ruptures successives, par combats. L'avant-garde -- ou plutôt les avant-gardes -- se définit par un certain nombre de valeurs caractéristiques communes. Né dans le courant du XIXe siècle, le concept d'avant-garde est concomitant de l'implosion du modèle académique dans les arts canoniques et de l'apparition des mouvements artistiques, qui se donnent pour tâche de rechercher une expression nouvelle et non de reproduire les anciens modèles. Ainsi, l'avant-garde se heurte toujours à l'establishment artistique, qui se pose en défenseur des règles techniques et esthétiques du métier. « Ceci n'est pas de l'art « est donc le reproche le plus couramment adressé aux avant-gardes, que les milieux artistiques traditionnels tentent d'exclure de la légalité de l'art. Mettre en jeu des propositions nouvelles qui viennent transgresser les règles esthétiques établies, tel est le rôle de l'avant-garde, et l'artiste avant-gardiste est « l'homme nouveau « (Kandinsky), jeune de surcroît, en ce qu'il désire se distinguer de ses aînés. Pour les avant-gardes nées au début du XXe siècle, communément désignées sous l'appellation d'« avant-gardes historiques « (cubisme, futurisme, constructivisme russe, néoplasticisme, Dada), la remise en question des codes esthétiques passe par la déconstruction de l'illusion de représentation, menant de la figuration à la non-figuration, et est perçue comme un progrès qui traduit aussi une rupture radicale. Cette conception historiciste de l'évolution artistique, qui procède donc de la logique de la rupture et du renouvellement, induit deux autres caractéristiques apparemment antinomiques de l'avant-garde. D'une part, celle-ci est intrinsèquement soumise à l'éphémère, en ce qu'elle s'oblige à proposer des formes d'expression inédites et qu'elle se situe dans le cadre d'une stratégie constante d'intervention, de subordination à un projet idéologique. D'autre part, elle pose que l'art possède un but, une fin ultime, qui serait de mettre au jour sa propre essence, idée commune tout autant aux avant-gardes formelles du début du siècle qu'aux artistes conceptuels contemporains. Cette réduction de l'art à ses composantes fondamentales internes, qui trouve son origine théorique dans l'idéalisme allemand et la théorie spéculative de l'art, contient l'utopie d'une possible esthétisation de la réalité, car l'artiste d'avant-garde « exprime non pas l'illusion, mais la réalité réelle «. Il « édifie les formes de la vie « (Malevitch). Puisqu'il y a désormais interpénétration de l'art et de la vie, l'oeuvre d'art ne doit plus être séparée par une cloison étanche des autres ouvrages humains. Et la volonté d'insérer activement l'art dans la société pose qu'il y a un lien direct entre le progrès social, technique et artistique. Grâce aux innovations techniques, la modernité rend en effet possible une nouvelle perception du monde, et participe ainsi de la naissance de l'abstraction picturale. La confiance dans les nouveaux moyens techniques est d'ailleurs elle aussi constitutive des avant-gardes historiques. Outre une nouvelle façon de voir le monde, l'industrialisation et les techniques modernes ont induit de nouveaux comportements sociaux, et l'avant-garde, dans le lien qu'elle établit entre programme artistique et révolution sociale, prétend coopérer à la transformation sociale de l'humanité (avant-gardes russes, notamment). À l'inverse, dans la lignée des critiques marxistes, les avant-gardes des années soixante et soixante-dix lanceront une offensive contre les mythologies esthétiques du modernisme et l'industrie culturelle, et contre l'aliénation sociale de l'homme, proclamant la puissance critique de l'art -- art de la protestation -- qui doit s'élever contre une réalité globalement mauvaise, même s'il possède la même vision utopique d'une réconciliation ultime. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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