BAUDELAIRE

— Un enfant intelligent mais aigri, qui grandit dans l'amour de sa mère et la haine de son beau-père, le commandant Aupick. — 1841 : voyage jusqu'à l'Ile Maurice ; griserie, maladie, déception. — Le dandy qui dilapide sa fortune ; son amour pour Jeanne Duval, une mulâtresse; conseil judiciaire. — Découverte du génie d'Edgar Poë ; publication des Fleurs du Mal ; poursuites judiciaires. — Fin de vie lamentable ; paralysie ; mort à Paris. L'ŒUVRE : Les Fleurs du Mal (1857-1861-1868), Les Paradis artificiels (1861), Traduction d'Edgar Poë, Petits poèmes en prose, LES TENDANCES: — Méfiance de l'Art pour l'Art ; la poésie est enthousiasme, soulèvement de l'âme. — Elle doit découvrir un monde invisible par delà les formes visibles (correspondances). — Atteindre à la « poésie pure « par dépouillement de tous les éléments intellectuels ou anecdotiques. LES THÈMES DOMINANTS: — La foi perdue : Baudelaire a eu une enfance mystique. Crainte du mal : il lit J. de Maistre et croit au péché. Une sensibilité chrétienne, sans la foi, lui donne le sentiment de sa déchéance. — Hantise de la fuite du temps ; peur de la solitude et de l'ennui « monstre dévorant «. Désespoir qui n'est pas seulement le mal du siècle, mais un état morbide : spleen. — Fuite par le voyage imaginaire (La vie antérieure, l'Invitation au voyage); souvenirs d'exotisme. — Oubli par les < paradis artificiels « : vin, tabac, opium, haschich... — Espoir d'une mort qui libère : « C'est la mort qui fait vivre «. — Il reste une seule aspiration digne de l'homme : La Beauté. L'EXPRESSION: — Un vocabulaire souvent simple : Baudelaire cherche moins à trouver une expression neuve qu'à donner un sens profond à un terme courant. — Tour à tour, parti-pris de rareté (balsamique, dictame) et de trivialité (brûle-gueule, panse). — Puissance évocatrice des images : richesse des images olfactives. — Art du symbole, surtout sous forme de correspondances. — Métrique : vers plein, sonore ; rime riche ; strophes variées ; sonnets. BILAN:

Romantique par certains de ses goûta ; classique par certains aspects de son expression ; initiateur du symbolisme. Mais ne pas trop disséqua: sous peine d'oublier ce qui est proprement baudelairien.