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Baudelaire

Publié le 31/03/2012

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baudelaire

Sa vie: faits marquants

- Un enfant intelligent mais aigri, qui grandit dans l’amour de sa mère et la haine de son beau-père, le commandant Aupick

-1841: voyage jusqu’à l’Ile Maurice ; griserie, maladie, déception.

- Le dandy qui dilapide sa fortune; son amour pour Jeanne Duval, une mulâtresse; conseil judiciaire.

- Découverte du génie d’Edgar Poë; publication des «Fleurs du mal»; poursuites judiciaires.

- Fin de vie lamentable; paralysie; mort à Paris.

Les grands mouvements littéraires et socio-culturels:

-Le Moyen-age: du Ve au Xve siècles. Caractères dominants : l’honneur et la foi. Littérature chevaleresque (romans de cape et d’épée) et littérature courtoise (Romans de la «Table ronde»). Fabliaux.

- L’Humanisme: XVIe siècle. Epoque de la Renaissance.

Effort pour connaître la culture antique et biblique (ex: Calvin, Marot, Amyot)

Effort pour vivre cette culture (ex: Erasme, Budé, Lefèvre d’Etaples, Robert et Henri Estienne)

Au sens large: attitude qui consiste à s’intéresser à tout ce qui est humain et exclusivement à cela.

Conséquences: tendance à la réforme religieuse, pour revenir à la pureté de la religion primitive; développement de la philologie, de l’histoire; nouveautés en philosophie, en morale ex: Rabelais, Montaigne); imitation littéraire des Anciens (ex: La Pléiade ).

-Le classicisme: XVII e siècle.

Une doctrine fondée sur l’imitation des Anciens, la souveraineté de la raison, la nature et exprimée par des règles strictes (règles des trois unités en particulier). Caractéristiques: tendance à l’universel, goût de l’analyse psychologique et de l’observation réaliste; condamnation de la passion; morale fondée sur la raison, ; recherche de la bienséance, de la vraisemblance; amour; correction et pureté; naturel « expression agréable de la vérité»; conception de l’art qui vise à la généralité; goût et multiplicité des genres qui peignent la nature humaine plutôt que des individus (éloquence religieuse, œuvres moralistes, fables, théâtre…) ; éclipse du lyrisme.

- Le siècle des lumières: XVIIIe

C’est le siècle des philosophes.

· Le philosophe s’appuie sur l’expérience:

Science : Montesquieu, Voltaire, Diderot, Buffon

Techniques, métiers : Diderot, l’Encyclopédie (D’Alembert)

Le cosmopolitisme, la connaissance de l’étranger

La nature débarrassée des préjugés de la religion, des abus du droit positif, des rêveries de la métaphysique

·Il exerce sa raison à partir de l’expérience pour remonter des faits aux principes; pour opposer le jugement à l’erreur, la raison à l’usage: d’où critique sociale.

· C’est un « Honnête homme» qui veut être utile:

En faisant du bien: ex. Voltaire à Ferney; éloge du commerçant, de la prospérité, du progrès, de la technique

En apportant culture, information et méthode.

En libérant l’homme: Liberté, Egalité, Tolérance, Humanité

En édifiant la cité des hommes: théories politiques; civisme; idées de Montesquieu; contrat social de JJ Rousseau

D’où libération et construction plutôt que connaissance de l’homme; l’art utile est préféré à la pure beauté, le social au moral.

-Le romantisme: Fin XVIIIe s. et grande partie du XIXe s

C’est un mouvement qui s’est développé en donnant la primauté à l’égo, aux sentiments et à l’imagination en réaction contre l’esthétique classique et le rationalisme . il se caractérise par un état d’âme d’aspect passif :

Crise de la raison et de la volonté : hypertrophie de la sensibilité ( Mal du siècle)

D’où déséquilibre, inquiétude

Tentatives d’existence: dans la passion; dans le lyrisme de la nature (communion avec la nature sauvage, tourmentée ); la religion; le mysticisme, l’idéal, la religiosité.

Mais échecs, d’où désespoir, mélancolie, malédiction, satanisme

Essais d’évasion : dans le temps; l’espace; la magie, le fantastique, la féerie; le panthéisme; la débauche, le dandysme; le goût de l’horreur, de la frénésie, du néant, de la mort.

Sentiment de la fatalité

De la souffrance

De l’orgueil, de la solitude

Du moi : individualisme

Révolte.

Le romantisme a été annoncé par Rousseau, individualiste et sensible, puis par deux romanciers et théoriciens, Châteaubriand et Mme de Staël, tandis que se font sentir les influences anglaises et allemandes. Il s’impose entre 1820 et 1830 dans les domaines de la poésie lyrique et la prose fantastique et historique.

Ses poètes et dramaturges sont Lamartine, Hugo, Musset et Nerval; ses romanciers, Stendhal et Balzac; il faut y joindre le critique Sainte-Beuve et l’historien Michelet.

-Le positivisme

Conséquence des progrès scientifiques, se développe en parallèle au romantisme le positivisme d’Auguste Comte qui est un système qui considère:

·Que toutes les activités philosophiques et scientifiques ne doivent s’effectuer que dans le seul cadre de l’analyse des faits réels vérifiés par l’expérience

·Que les «choses en soi», si elles existent, sont impossibles à atteindre et que l’esprit humain doit se borner à formuler les lois et les rapports qui s’établissent entre les phénomènes.

Le positivisme étendra les méthodes scientifiques récemment développées à la sociologie. Une doctrine, le scientisme, en dérivera; celle-ci considère que la science peut donner la solution de tous les problèmes, y compris les problèmes philosophiques.

-Le parnasse

C’est une conception de la poésie qui se caractérise par :

· L’impersonnalité: goût pour la description, le récit, le mythe

· L’Art pour l’Art

· Rapprochement de la poésie et de la science : histoire ( Leconte de Lisle, Heredia ), géographie (Leconte de Lisle), sciences expérimentales, philosophie ( Sully Prudhomme), … Le parnasse est en partie issu du positivisme.

· L’Art raisonné : précision, couleur du vocabulaire; images et descriptions plastiques, poésie de l’érudition; science du rythme, surtout descriptif et oratoire : pas de licences poétiques, recherche de la rime

Baudelaire, charnière entre le parnasse et le symbolisme, n’a pas pour but la perfection formelle et plastique; sa beauté n’est pas la beauté apparente des formes, mais la beauté mystique; il renie l’art impassible. Pour Baudelaire et les symbolistes, le Parnasse est une poésie trop descriptive et intellectuelle, de l’extérieur des choses; trop d’idées claires s’opposent à la vision mystique du monde et au flou des états d’âme; trop d’éclat, de précision, de sonorité dans l’éloquence par opposition aux harmonies mystérieuses de l’âme et des choses.

Pour Baudelaire, la poésie est enthousiasme, soulèvement de l’âme. Elle doit découvrir un monde invisible par delà les formes visibles ( correspondances ; « Les couleurs, les parfums et les sons se répondent». Les sensations ne sont que les reflets apparents du monde essentiel de la beauté idéale que nous n’apercevons qu’à partir de l’actuel, le particulier, l’individuel. Des sensations en apparence différentes peuvent correspondre à la même réalité essentielle. Le rôle du poète est donc :

· De découvrir, par l’ »extase », des analogies entre les sensations : chaque objet prend, pour lui, un sens « plus profond, plus volontaire, plus despotique » . il arrive ainsi à découvrir la « surnature »

· De chercher alors immédiatement à exprimer sa découverte par un art conscient, en choisissant, dans la nature, les analogies, les métaphores exactes « qui lui serviront à caractériser les jouissances et les impressions d’ordre spirituel ». Il crée ainsi le symbole qui n’est pas la représentation concrète d’une idée abstraite (ça, c’est l’allégorie), mais la création d’un monde nouveau, avec les débris de l’ancien, par le jeu des analogies et des correspondances.

Lorsqu’il écrit par exemple : « La nature est un temple où de vivants piliers…», il y a analogie entre les troncs des arbres de la forêt et les colonnes de la cathédrale et la voûte des feuillages avec celle du lieu de culte ; la nature vivante est donc l’image concrète, tangible, d’une réalité spirituelle symbolisée par le temple, du mystère de la vie, de la création. Les parfums des plantes, par association avec l’encens, contribuent à cette correspondance entre le naturel et le sacré, le surnaturel. Idem pour les sons : les bruits, les voix confuses de la forêt ( murmure du vent, chant des oiseaux), font penser aux voix de l’au-delà.

· D’atteindre à la «poésie pure» par dépouillement de tous les éléments intellectuels ou anecdotiques.

Les thèmes dominants chez Baudelaire:

- La foi perdue : Baudelaire a eu une enfance mystique. Crainte du mal : il lit J. De Maistre et croit au péché. Une sensibilité chrétienne, sans la foi, lui donne le sentiment de sa déchéance.

-Hantise de la fuite du temps; peur de la solitude et de l’ennui « monstre dévorant ».

-Désespoir qui n’est pas seulement le mal du siècle, mais un état morbide : spleen.

-Fuite par le voyage imaginaire (la Vie Antérieure, l’Invitation au voyage); souvenirs d’exotisme

- Oubli par les «paradis artificiels»: vin, tabac, opium, haschich…

- Espoir d’une mort qui libère: «C’est la mort qui fait vivre»

-Il reste une seule aspiration digne de l’homme: La Beauté

L’expression chez Baudelaire:

- Un vocabulaire souvent simple: il cherche moins à trouver une expression neuve qu’à donner un sens profond à un terme courant.

-Tour à tour, parti-pris de rareté (balsamique, dictame) et de trivialité (brûle-gueule, panse)

- Puissance évocatrice des images: richesse des images olfactives

- Art du symbole, surtout sous forme de correspondances

- Métrique: vers plein, sonore; rime riche; strophes variées; sonnets

Bilan:

Baudelaire est romantique par certains de ses goûts; classique par certains aspects de son expression; initiateur du symbolisme.

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