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Beethoven, Ludwig van - compositeur de musique.

Publié le 17/05/2013

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Beethoven, Ludwig van - compositeur de musique. 1 PRÉSENTATION Beethoven, Ludwig van (1770-1827), compositeur allemand. Par sa force créatrice, sa grande liberté et son indépendance (le génie de Beethoven n'est réductible à aucun mouvement, aucune école ni aucun style : pas plus à la tradition classique dans ses dernières heures qu'au préromantisme balbutiant de son époque), Beethoven demeure l'un des grands génies restés inégalés de toute l'histoire de la musique occidentale. 2 LA FORMATION ET LES DÉBUTS Né à Bonn dans une famille de musiciens, Beethoven grandit dans un environnement stimulant, mais ne connaît pas une enfance heureuse. Les signes précoces de son talent musical sont mis à profit sans état d'âme par son père (lui-même chanteur à la chapelle de la cour du prince-électeur de Cologne à Bonn), qui, cherchant à faire de son fils un enfant prodige, l'« exhibe « de concert en concert. Dès l'âge de onze ans, Beethoven entre comme musicien à cette même cour, où il reçoit l'enseignement de Christian Gottlob Neefe (1748-1798). Tout en poursuivant sa formation, Beethoven s'intègre progressivement à la vie musicale et culturelle de Bonn, ayant son petit cénacle d'élèves et fréquentant les poètes et philosophes du temps. En 1787, il effectue un voyage à Vienne pour y rencontrer Mozart, mais revient rapidement à Bonn pour assister à la mort de sa mère. Bientôt, l'alcoolisme de son père le contraint à assumer lui-même l'entretien des siens (ses deux frères cadets, Johann et Kaspar, sont à sa charge). Beethoven compose ses premières oeuvres sous la tutelle de son maître Neefe. De cette période se détache en particulier la Cantate sur la mort de l'empereur Joseph II (1790), où l'on dénote les prémisses du grand style beethovénien à venir. En novembre 1792, après la mort de son père, Beethoven se rend une nouvelle fois à Vienne pour y étudier avec Joseph Haydn, dont il a quelques mois plus tôt fait la connaissance à Bonn. Il s'installe alors définitivement dans la capitale autrichienne. Il y achève sa formation musicale auprès du compositeur Johann Georg Albrechtsberger (1732-1809) et d'Antonio Salieri et, à partir de 1795, acquiert une certaine notoriété, notamment dans les milieux aristocratiques, grâce à ses concerts publics et ses improvisations au piano. Il compose alors beaucoup pour cet instrument : des sonates et -- marquant la quintessence de son style -- des concertos. Sa Première Symphonie n'est jouée qu'en 1800. La même année, il achève la série des six Quatuors à cordes opus 18. C'est dans ces genres réputés difficiles (où Haydn s'est particulièrement illustré) que Beethoven assure la relève. Les oeuvres composées par la suite (dans les premières années du XIXe siècle) reflètent la parfaite assimilation par Beethoven du style classique viennois, qu'il va conduire vers de nouveaux horizons. 3 LES ANNÉES HÉROÏQUES Beethoven, Concerto pour piano n° 4 en sol majeur Le Concerto pour piano n° 4 en sol majeur (1805) de Beethoven se distingue par un esprit original et pluriel, allant de l'allegro initial, paisible, sans trompette ni timbale, à la vitalité brillante du rondo final, avec, en mouvement central, un andante très bref mais violemment contrasté.Troisième mouvement du Concerto pour piano n° 4 en sol majeur, op. 58, de Beethoven, interprété par Stefan Vladar (piano) et La Capella Istropolitana, sous la direction de Barry Wordsworth. "Concerto pour piano n° 4 en sol majeur, op. 58". Extrait de: Beethoven, Concertos pour piano n° 3 & 4 (Cat. # 8.550122) (p) 1988 Naxos of America, Inc. Tous droits réservés./Hulton Getty Picture Collection Avec la Symphonie n° 3 (dite Héroïque), entamée en 1803, créée en privé en 1804 et en public en 1805, commence alors pour Beethoven une période qualifiée de « décennie héroïque «. S'achevant avec la Symphonie n° 8 (1812), cette période est, en effet, la plus féconde de son oeuvre. Elle apportera au compositeur gloire et reconnaissance auprès de ses contemporains et lui procurera une certaine aisance financière. Beethoven, Symphonie n° 5 © Microsoft Corporation. Tous droits réservés. Mais, parallèlement, la surdité croissante du compositeur (les premiers symptomes sont apparus en 1798) va susciter chez lui nombre de crises morales qui ne cesseront d'alterner avec des périodes d'euphorie et de vitalité. 4 LA GLOIRE ET L'ISOLEMENT Vers 1814, année du congrès de Vienne et de la troisième et dernière version de Fidelio -- opéra qui chante tout à la fois la liberté et l'amour conjugal --, Beethoven atteint le sommet de sa gloire. Devenu totalement sourd vers 1818, Beethoven ne communique plus avec l'extérieur qu'au moyen de ses Carnets de conversation (en très grande partie conservés, ils constituent, avec les esquisses qu'il a laissées pour un grand nombre d'oeuvres, une source précieuse de renseignements). Dans les années 1820, Rossini, devenu la nouvelle coqueluche de Vienne, porte ombrage à la gloire de Beethoven. C'est durant ces dernières années que Beethoven, malgré un état de santé de plus en plus critique, crée (en mai 1824) la Neuvième Symphonie, sa dernière grande oeuvre achevée. Beethoven meurt à Vienne en mars 1827 et la ville lui fait de grandioses funérailles. 5 ANALYSE DE L'OEUVRE Beethoven a composé neuf symphonies, sept concertos (dont cinq pour piano), seize quatuors à cordes (auxquels il faut ajouter la Grande Fugue, composée en 1825), trente-deux sonates pour piano, dix pour piano et violon, cinq pour piano et violoncelle, un opéra (Fidelio), deux messes, plusieurs ouvertures, des musiques de scène (dont celle pour Egmont de Goethe, en 1809-1810), un ballet (les Créatures de Prométhée, 1800-1801), de nombreuses séries de variations pour piano (dont les 33 Variations pour piano sur un thème de Diabelli, 1819-1819) et un grand nombre de lieder. On dit généralement de son oeuvre que, faisant éclater les canons du « style classique « (représenté par Haydn et Mozart), elle tend tout entière à l'exaltation du moi et de la sensibilité personnelle (qui jusqu'alors n'avait pas sa place en musique), ce qui lui vaudra le qualificatif de « romantique «. En réalité, notamment par son côté tribun et son idéalisme, Beethoven apparaît beaucoup plus comme un vrai fils de la Révolution française, et l'on ne trouve donc pas trace dans son oeuvre de ce repliement sur soi et de cette propension impudique à la confession intime et directe si caractéristiques d'une partie de la génération romantique de 1830. Dans ses premières années viennoises, Beethoven hésite entre la tentation mondaine et la poursuite des idéaux classiques de Haydn et Mozart, tout en les transcendant et en y introduisant de nouvelles dimensions sonores et formelles. Les grandes oeuvres de la « décennie héroïque « relèvent très nettement de cette seconde tendance, qu'elles soient particulièrement majestueuses comme la Symphonie héroïque ou le Concerto n° 5 pour piano (1809, dit de l'Empereur), ou de structure plus resserrée comme la Symphonie n° 5 (1808) et la Sonate Appassionata (1804), ou encore de nature plus bucolique et sereine comme la Symphonie n° 6 (1808, dite Pastorale). L'achèvement de la Symphonie n° 8 en 1812 et, la même année, le constat de ses amours impossibles avec l'« immortelle bien-aimée « (dont le mystère de l'identité n'a jamais été vraiment levé), laissent Beethoven dans une grande incertitude tant sur le plan humain que musical. Les quelques oeuvres des années suivantes -- notamment le cycle de lieder An die ferne Geliebte (« À la bien-aimée lointaine «, 1816) et la Sonate pour piano en la majeur opus 101 (1816) -- sont des oeuvres « expérimentales «, même si l'on y retrouve les structures plus relâchées des années 1790. C'est dans de telles pages que Beethoven paraît le plus proche de la génération romantique naissante. En 1818, cependant, la Sonate en si bémol majeur opus 106 (Hammerklavier), d'une longueur et d'une difficulté inégalées, renoue avec les structures serrées du style « héroïque «. Les oeuvres de la dernière période de la vie de Beethoven se définissent toutes par leur caractère exemplaire qui feront l'admiration unanime des compositeurs des générations suivantes : en particulier la Neuvième Symphonie et la Missa solemnis (1824), qui sont le reflet de la vision personnelle qu'a Beethoven d'une humanité idéalisée, et qui font référence à son culte de l'Être suprême. Le style tardif de Beethoven se manifeste également dans les trois dernières Sonates pour piano opus 109 à 111 (1820-1822) et dans les cinq derniers Quatuors à cordes (1824-1826), jugés dans un premier temps injouables et inaudibles avant d'être considérés comme faisant partie des sommets de l'esprit et du génie humains. 6 POSTÉRITÉ Un des legs de Beethoven est d'avoir contribué à modifier l'image sociale du compositeur : jadis considéré comme un artisan oeuvrant au service de l'Église ou sous l'aile protectrice de quelque aristocrate mécène -- rôle qu'à leurs débuts Haydn et Mozart avaient accepté d'assez bon gré --, le compositeur apparaît désormais (du moins en principe) comme un artiste indépendant vivant de sa production, devenu une sorte de grand prêtre laïque. Quant à l'influence musicale de Beethoven, elle est paradoxalement à la fois immense -- rares, en effet, sont (au XIXe siècle et au début du XXe siècle) les compositeurs qui ne se sont pas réclamés d'une façon ou d'une autre de son héritage -- et assez limitée, en raison du caractère strictement inimitable de son style très personnel. Par beaucoup d'aspects, Franz Schubert, son contemporain à Vienne après 1815, lui est diamétralement opposé. Johannes Brahms, quant à lui, paralysé par l'exemple de Beethoven, ne fera jouer sa première symphonie qu'à quarante ans passés. De Richard Wagner, il n'existe aucune symphonie de maturité, car c'est dans ses opéras qu'il paie son tribut à Beethoven. Franz Liszt, à son tour, a bien intégré l'état d'esprit post-beethovénien dans son unique sonate pour piano, mais la structure de l'oeuvre est radicalement différente de la structure beethovénienne. Quant à la musique de chambre et au genre symphonique, il faudra attendre les dernières années du XIXe siècle et le début du XXe siècle, avec Bruckner, Mahler et le Quatuor à cordes opus 7 de Schoenberg, pour que l'héritage de Beethoven soit enfin pleinement assimilé. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« 4 LA GLOIRE ET L’ISOLEMENT Vers 1814, année du congrès de Vienne et de la troisième et dernière version de Fidelio — opéra qui chante tout à la fois la liberté et l’amour conjugal —, Beethoven atteint le sommet de sa gloire. Devenu totalement sourd vers 1818, Beethoven ne communique plus avec l’extérieur qu’au moyen de ses Carnets de conversation (en très grande partie conservés, ils constituent, avec les esquisses qu’il a laissées pour un grand nombre d’œuvres, une source précieuse de renseignements).

Dans les années 1820, Rossini, devenu la nouvelle coqueluche de Vienne, porte ombrage à la gloire de Beethoven.

C’est durant ces dernières années que Beethoven, malgré un état de santé de plus en plus critique, crée (en mai 1824) la Neuvième Symphonie, sa dernière grande œuvre achevée.

Beethoven meurt à Vienne en mars 1827 et la ville lui fait de grandioses funérailles. 5 ANALYSE DE L’ŒUVRE Beethoven a composé neuf symphonies, sept concertos (dont cinq pour piano), seize quatuors à cordes (auxquels il faut ajouter la Grande Fugue, composée en 1825), trente-deux sonates pour piano, dix pour piano et violon, cinq pour piano et violoncelle, un opéra (Fidelio), deux messes, plusieurs ouvertures, des musiques de scène (dont celle pour Egmont de Goethe, en 1809-1810), un ballet ( les Créatures de Prométhée, 1800-1801), de nombreuses séries de variations pour piano (dont les 33 Variations pour piano sur un thème de Diabelli, 1819-1819) et un grand nombre de lieder.

On dit généralement de son œuvre que, faisant éclater les canons du « style classique » (représenté par Haydn et Mozart), elle tend tout entière à l’exaltation du moi et de la sensibilité personnelle (qui jusqu’alors n’avait pas sa place en musique), ce qui lui vaudra le qualificatif de « romantique ».

En réalité, notamment par son côté tribun et son idéalisme, Beethoven apparaît beaucoup plus comme un vrai fils de la Révolution française, et l’on ne trouve donc pas trace dans son œuvre de ce repliement sur soi et de cette propension impudique à la confession intime et directe si caractéristiques d’une partie de la génération romantique de 1830. Dans ses premières années viennoises, Beethoven hésite entre la tentation mondaine et la poursuite des idéaux classiques de Haydn et Mozart, tout en les transcendant et en y introduisant de nouvelles dimensions sonores et formelles.

Les grandes œuvres de la « décennie héroïque » relèvent très nettement de cette seconde tendance, qu’elles soient particulièrement majestueuses comme la Symphonie héroïque ou le Concerto n° 5 pour piano (1809, dit de l’Empereur ), ou de structure plus resserrée comme la Symphonie n° 5 (1808) et la Sonate Appassionata (1804), ou encore de nature plus bucolique et sereine comme la Symphonie n° 6 (1808, dite Pastorale ). L’achèvement de la Symphonie n° 8 en 1812 et, la même année, le constat de ses amours impossibles avec l’« immortelle bien-aimée » (dont le mystère de l’identité n’a jamais été vraiment levé), laissent Beethoven dans une grande incertitude tant sur le plan humain que musical.

Les quelques œuvres des années suivantes — notamment le cycle de lieder An die ferne Geliebte (« À la bien-aimée lointaine », 1816) et la Sonate pour piano en la majeur opus 101 (1816) — sont des œuvres « expérimentales », même si l’on y retrouve les structures plus relâchées des années 1790.

C’est dans de telles pages que Beethoven paraît le plus proche de la génération romantique naissante.

En 1818, cependant, la Sonate en si bémol majeur opus 106 (Hammerklavier), d’une longueur et d’une difficulté inégalées, renoue avec les structures serrées du style « héroïque ». Les œuvres de la dernière période de la vie de Beethoven se définissent toutes par leur caractère exemplaire qui feront l’admiration unanime des compositeurs des générations suivantes : en particulier la Neuvième Symphonie et la Missa solemnis (1824), qui sont le reflet de la vision personnelle qu’a Beethoven d’une humanité idéalisée, et qui font référence à son culte de l’Être suprême.

Le style tardif de Beethoven se manifeste également dans les trois dernières Sonates pour piano opus 109 à 111 (1820-1822) et dans les cinq derniers Quatuors à cordes (1824-1826), jugés dans un premier temps injouables et inaudibles avant d’être considérés comme faisant partie des sommets de l’esprit et du génie humains. 6 POSTÉRITÉ Un des legs de Beethoven est d’avoir contribué à modifier l’image sociale du compositeur : jadis considéré comme un artisan œuvrant au service de l’Église ou sous l’aile protectrice de quelque aristocrate mécène — rôle qu’à leurs débuts Haydn et Mozart avaient accepté d’assez bon gré —, le compositeur apparaît désormais (du moins en principe) comme un artiste indépendant vivant de sa production, devenu une sorte de grand prêtre laïque.

Quant à l’influence musicale de Beethoven, elle est paradoxalement à la fois immense — rares, en effet, sont (au XIX e siècle et au début du XXe siècle) les compositeurs qui ne se sont pas réclamés d’une façon ou d’une autre de son héritage — et assez limitée, en raison du caractère strictement inimitable de son style très personnel.

Par beaucoup d’aspects, Franz Schubert, son contemporain à Vienne après 1815, lui est diamétralement opposé.

Johannes Brahms, quant à lui, paralysé par l’exemple de Beethoven, ne fera jouer sa première symphonie qu’à quarante ans passés.

De Richard Wagner, il n’existe aucune symphonie de maturité, car c’est dans ses opéras qu’il paie son tribut à Beethoven.

Franz Liszt, à son tour, a bien intégré l’état d’esprit post-beethovénien dans son unique sonate pour piano, mais la structure de l’œuvre est radicalement différente de la structure beethovénienne.

Quant à la musique de chambre et au genre symphonique, il faudra attendre les dernières années du XIX e siècle et le début du XXe siècle, avec Bruckner, Mahler et le Quatuor à cordes opus 7 de Schoenberg, pour que l’héritage de Beethoven soit enfin pleinement assimilé. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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