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BEN GOURION David Gryn, dit

Publié le 22/02/2012

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BEN GOURION David Gryn, dit (1886-1973) À l'âge de dix ans, dans son village natal de Plonsk (actuelle Pologne), alors située dans la Russie tsariste, David Gryn voit passer un homme à la barbe noire qui lui fait le même effet que s'il avait rencontré le Messie. C'est Theodor Herzl, ce journaliste autrichien qui, à la fin du xixe siècle, après avoir vécu en France les déchirements de l'affaire Dreyfus, jeta les bases du sionisme et du projet de création d'un État juif situé en « terre sainte » de Palestine. En 1948, c'est à l'obstination et à la détermination de David Gryn, devenu David Ben Gourion, qu'Israël, l'État juif dont rêvait T. Herzl, doit d'être devenu réalité. D. Ben Gourion a dix-sept ans, en 1906, lorsqu'il décide de quitter l'Europe, ses ghettos et ses pogroms, pour rejoindre en Palestine, alors province de l'Empire ottoman, le noyau des pionniers qui allaient fonder l'État juif. Il travaille la terre, puis devient journaliste, mais il est d'abord et surtout un militant sioniste et socialiste, prêt à s'opposer à tous ceux, Arabes, Turcs ou Britanniques, qui s'opposeraient au projet de création du foyer juif. C'est à D. Ben Gourion qu'il revient, le 14 mai 1948, de proclamer à Tel Aviv, devant un portrait de T. Herzl, la naissance de l'État d'Israël, dont il devient aussitôt le premier chef du gouvernement et ministre de la Défense. À ce titre, il réunifie sans ménagement les différentes composantes armées juives rivales pour créer les forces de défense d'Israël : Tsahal. La première guerre israélo-arabe éclate le 15 mai 1948, entraînant l'exode de centaines de milliers de Palestiniens. D. Ben Gourion suit de front les questions de sécurité et celles qui touchent à l'économie, dans un pays exsangue. Mais, en 1953, cet homme austère décide de quitter le pouvoir et se retire à Sde Boker, un kibboutz (ferme collective) situé en bordure du désert du Neguev, une zone aride qu'il espère développer. Deux ans plus tard, il sort toutefois de sa retraite pour reprendre le ministère de la Défense, en plein scandale politique. Il restera encore dix ans à la tête du pays, tiraillé entre sa volonté de fer et les divisions de la gauche israélienne, dans lesquelles il prend sa part de responsabilité. En 1965, il tire finalement sa révérence, et retourne à Sde Boker. Il démissionne de son mandat de député en 1970 et s'éteint en 1973. Sa tombe, au côté de celle de sa femme Paula, est située en bordure du kibboutz, face au désert. Il est resté toujours vénéré en Israël comme le « père fondateur », même si le pays s'est bien éloigné du rêve égalitaire et socialiste qui était le sien. Pierre HASKI

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