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Bérénice, Racine - Acte V, scène 7

Publié le 02/02/2011

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racine

    Eté 1619 : sous un soleil éblouissant, voila que les passants excités et curieux s’impatientent ; un brouhaha s’étend jusqu’au bout de la grande avenue : la nouvelle pièce du jeune Racine vient d’être publiée. Déployant tout son talent, l’illustre dramaturge fait parler de lui dans tout le pays, grâce à son nouveau chef-d’œuvre qu’il intitulera Bérénice. Cette inspiration de la tragédie antique lui attribuera plus de mérite qu’à son  grand rival Corneille , et dont le succès survolera le sien de bien haut . Bérénice est l’œuvre théâtrale des plus originales que composera Jean Racine , de par ses rimes et alexandrins, ou encore par son dénouement. La scèene 7 su dernier acte constitue l’épilogue de ce récit, où l’on trouvera l’issue du tiraillement atroce de Titus entre passion intime et politique. Bérénice mettra fin à ce tourment qu’elle endure depuis maintenant trop longtemps. Or ce dénouement ne se passe pas comme prévu aux yeux du lecteur : en quoi cette scène de clôture est elle donc originale ? Pour comprendre ce qui fait l’originalité de cette tragédie, intéressons nous de plus près au personnage éponyme puis à la portée tragique de cette pièce .

 

 

                 Le dénouement de la tragédie est à la fois inattendu et inhabituel. Se levant subitement au vers 1469, Bérénice apporte une issue aux fers qui retenaient douloureusement les personnages dans leur dilemme. « Arrêtez, arrêtez ! « : cette double interjection à travers ce même mot est très significative. Bérénice est l’inauguratrice  des héroïnes raciniennes à  reculer la tragédie classique. Elle repousse la fatalité et rompt le moment de la douloureuse issue à venir. Voici un caractère de protagoniste racinien jamais connu auparavant. Elle s’élève de son statue de femme à l’exemple d’un être de moralité exemplaire, cédant douloureusement l’homme qu’elle aime à Rome. Son cri subjugue le reste des personnages spectateurs de cette scène et impose leur silence et la plus grande attention à Bérénice qui s’apprête à déclarer dans son tourment . Mettre fin à sa vie, qui est le geste des plus respectables dans les mœurs romaines est ici dévalorisé, et grandement rejeté par une héroïne qui semble posséder une morale propre à elle-même . Le vers 1491 exprime de plus belle cette idée : « je veux « Bérénice possède   un fort caractère, et use de sa propre idéologie ; ce  qui la valorise encore. Pourtant, l’envie du suicide ne lui était pas complètement absente, bien au contraire ; mais l’espoir de briser le cours des événements si tragiques  est plus fort que son désespoir : « Je ne vois que des pleurs, et je n'entends parler que de trouble, d'horreurs, de sang prêt à couler «. De plus, paradoxalement, la prise de parole de la reine est calme et rationnelle. Au vers 1479, nous remarquons une allitération en « R «, à travers « Mon cœur vous est connu, Seigneur, et je puis dire qu'on ne l'a jamais vu soupirer pour l'empire «. Mais en réalité, cette allitération  ne se termine pas de si tôt ; on la retrouve jusqu’au dernier vers. En effet, cela exprime sa souffrance et sa colère face à un dilemme qui brise son cœur. De plus, la reine se présente dans ces propres propos, implicitement, notamment dans des rimes féminines : « Bérénice, Seigneur, ne vaut point tant d'alarmes. «Son discours témoigne de son assurance. S’adressant aux deux hommes, puis séparément à Titus et à Antiochus, elle ordonne ses paroles d’une manière rigoureuse. À Titus, elle affirme qu’elle n’a jamais été attirée par l’empire, sa grandeur et la pourpre des Césars. Son amour pour l’homme qu’à cinq reprises elle appelle Seigneur était sa seule raison de vivre et d’espérer.

 

 

 

                  Nous avons étudier de plus près la protagoniste. Focalisons-nous maintenant sur la portée tragique du texte.

 

 

                  On peut remarquer que Racine utilise le mode de l’inaccompli à travers Bérénice qui ne signifie pas une coupure avec le passé mais bien une permanence : « J’aimais, Seigneur, j’aimais, je voulais être aimée « Les sonorités en ai, l’écho qu’elles trouvent dans la rime féminine finale en « ée «, par laquelle se termine cet alexandrin bouleversant, attestent de la tendresse qu’elle ressent. Pourtant elle a douté et s’est alarmée de ce qu’elle a pu prendre pour un reniement, une trahison. Le passé composé, ici, renvoie la souffrance  dans un temps que Bérénice veut éloigner d’elle : « (…) je me suis alarmée, J’ai cru que votre amour allait finir son cours « À présent, elle est rassurée : les larmes de Titus lui ont fait connaître son erreur. Le renoncement n’est pas ici reniement mais sublimation. Il ne s’accompagne pas de ressentiment mais d’un véritable amour. L’expression véritable relève de l’euphémisme. Cet amour véritable est de fait un amour fou et l’on doit considérer qu’il n’a jamais été aussi passionné qu’en ce moment où Bérénice doit s’éloigner de son amant. Toute la grandeur de son acte suppose cette interprétation. Toute la particularité de la tirade vient d’ailleurs du fait que, sous le ton solennel et le langage froid et distant du discours, affleure une ardeur amoureuse irrépressible. De ce point de vue, les vers les plus pathétiques sont ceux où la reine masque son émotion sous une ironie déchirante et la litote :« Bérénice, Seigneur, ne vaut point tant d’alarmes « Si le sacrifice de Bérénice n’était cependant que celui d’une amoureuse, contrainte de s’effacer devant un Titus délices du genre humain, (voir en annexe les sources historiques de la pièce), nous serions devant une tragédie cornélienne, rehaussée de caractères puissants, ou une simple tragédie de larmes. Enfin, le sursaut de Bérénice ne prend son sens que dans l’acceptation du destin que lui a désigné Titus. La réplique « Je vivrai, je suivrai vos ordres absolus. « représente bien cette idée. Je vivrai résonne comme un refus du suicide mais implique une acceptation d’un sort plus douloureux encore : la vie tragique loin d’un amant à jamais éloigné : « Régnez, je ne vous verrai plus «. Bérénice doit faire de cette acceptation une décision volontaire et de son obéissance à Titus un acte délibéré. Si le moment est par elle qualifié de funeste ce n’est pas qu’il marque la fin d’un amour, donné comme éternel, mais le deuil d’un bonheur qu «elle ne connaitra pas et l’entrée dans la sphère tragique de la vie. Les premiers vers adressés à Titus prennent alors leur sens: Bérénice n’a plus rien à voir avec le monde. Ni « l’empire «, ni la  « grandeur des Romains «, ni la « pourpre des Césars « ne constituent pour elle un avenir. Le parallèle entre le sublime : « Je l’aime, je le fuis ; Titus m’aime il me quitte « et le vers :« Portez loin de mes yeux vos soupirs et vos fers « (Les chaînes de l’amour) est qu’on met en scène deux univers opposées dont elle ne veut plus. En revanche , la force du vers: « Adieu. Servons tous trois d’exemple à l’univers « est quelque peu contredit par celle de : « De l’amour la plus tendre et la plus malheureuse dont il puisse garder l’histoire douloureuse « Qui, dans son ton lyrique, semble nous ramener à la tragédie de larmes. De plus, à travers le vers « Tout est prêt. On m’attend. Ne suivez point mes pas pour la dernière fois, adieu, Seigneur «, Bérénice ordonne, dispose, règne sur elle-même et sur l’univers. Elle accède à son destin tragique. L’alexandrin ne présente plus de forme mélodique.

 

 

                  Nous avons étudié le comportement de Bérénice, et nous avons conclue que cette jeune reine brisait les règles classiques de la tragédie en refusant la fatalité d’une mort . Or, au lieu de cela elle à accepté de rompre les liens avec l’homme qu’elle aime ardemment, ce qui est pire que la mort en elle-même. De plus, la portée tragique dans la scène est très présente. Divers signes nous montre que la protagoniste souffre et est vouée malgré sa résistance à la fatalité. Elle n’à fait que la tourner autrement . La tragédie ici met donc en scène des flots de larmes plutôt que de sang. Certains préfèreront la déception, d’autres la mort , mais Bérénice à choisit les larmes ; c’est ce qui fait toute l’originalité de cette pièce.  Le personnage de Emma Bovary , elle, dans Madame Bovary de Flaubert, à préféré la mort, contrairement à Bérénice, à la suite de ces malheurs. Mais toutes les deux sont créée pour incarner la femme malheureuse de leur siècle, et ainsi donner des leçons de morale.  

racine

« le passé mais bien une permanence : « J'aimais, Seigneur, j'aimais, je voulais être aimée » Les sonorités en ai, l'écho qu'ellestrouvent dans la rime féminine finale en « ée », par laquelle se termine cet alexandrin bouleversant, attestent de la tendresse qu'elleressent.

Pourtant elle a douté et s'est alarmée de ce qu'elle a pu prendre pour un reniement, une trahison.

Le passé composé, ici,renvoie la souffrance dans un temps que Bérénice veut éloigner d'elle : « (…) je me suis alarmée, J'ai cru que votre amour allaitfinir son cours » À présent, elle est rassurée : les larmes de Titus lui ont fait connaître son erreur.

Le renoncement n'est pas icireniement mais sublimation.

Il ne s'accompagne pas de ressentiment mais d'un véritable amour.

L'expression véritable relève del'euphémisme.

Cet amour véritable est de fait un amour fou et l'on doit considérer qu'il n'a jamais été aussi passionné qu'en cemoment où Bérénice doit s'éloigner de son amant.

Toute la grandeur de son acte suppose cette interprétation.

Toute laparticularité de la tirade vient d'ailleurs du fait que, sous le ton solennel et le langage froid et distant du discours, affleure uneardeur amoureuse irrépressible.

De ce point de vue, les vers les plus pathétiques sont ceux où la reine masque son émotion sousune ironie déchirante et la litote :« Bérénice, Seigneur, ne vaut point tant d'alarmes » Si le sacrifice de Bérénice n'était cependantque celui d'une amoureuse, contrainte de s'effacer devant un Titus délices du genre humain, (voir en annexe les sourceshistoriques de la pièce), nous serions devant une tragédie cornélienne, rehaussée de caractères puissants, ou une simple tragédiede larmes.

Enfin, le sursaut de Bérénice ne prend son sens que dans l'acceptation du destin que lui a désigné Titus.

La réplique «Je vivrai, je suivrai vos ordres absolus.

» représente bien cette idée.

Je vivrai résonne comme un refus du suicide mais impliqueune acceptation d'un sort plus douloureux encore : la vie tragique loin d'un amant à jamais éloigné : « Régnez, je ne vous verraiplus ». Bérénice doit faire de cette acceptation une décision volontaire et de son obéissance à Titus un acte délibéré.

Si le moment est par elle qualifié de funeste ce n'est pas qu'il marque la fin d'un amour, donné comme éternel, mais le deuil d'unbonheur qu »elle ne connaitra pas et l'entrée dans la sphère tragique de la vie.

Les premiers vers adressés à Titus prennent alorsleur sens: Bérénice n'a plus rien à voir avec le monde.

Ni « l'empire », ni la « grandeur des Romains », ni la « pourpre desCésars » ne constituent pour elle un avenir.

Le parallèle entre le sublime : « Je l'aime, je le fuis ; Titus m'aime il me quitte » et levers :« Portez loin de mes yeux vos soupirs et vos fers » (Les chaînes de l'amour) est qu'on met en scène deux univers opposéesdont elle ne veut plus.

En revanche , la force du vers: « Adieu.

Servons tous trois d'exemple à l'univers » est quelque peucontredit par celle de : « De l'amour la plus tendre et la plus malheureuse dont il puisse garder l'histoire douloureuse » Qui, dansson ton lyrique, semble nous ramener à la tragédie de larmes.

De plus, à travers le vers « Tout est prêt.

On m'attend.

Ne suivezpoint mes pas pour la dernière fois, adieu, Seigneur », Bérénice ordonne, dispose, règne sur elle-même et sur l'univers.

Elleaccède à son destin tragique.

L'alexandrin ne présente plus de forme mélodique. Nous avons étudié le comportement de Bérénice, et nous avons conclue que cette jeune reine brisait les règlesclassiques de la tragédie en refusant la fatalité d'une mort .

Or, au lieu de cela elle à accepté de rompre les liens avec l'hommequ'elle aime ardemment, ce qui est pire que la mort en elle-même.

De plus, la portée tragique dans la scène est très présente.Divers signes nous montre que la protagoniste souffre et est vouée malgré sa résistance à la fatalité.

Elle n'à fait que la tournerautrement .

La tragédie ici met donc en scène des flots de larmes plutôt que de sang.

Certains préfèreront la déception, d'autresla mort , mais Bérénice à choisit les larmes ; c'est ce qui fait toute l'originalité de cette pièce.

Le personnage de Emma Bovary ,elle, dans Madame Bovary de Flaubert, à préféré la mort, contrairement à Bérénice, à la suite de ces malheurs.

Mais toutes les deux sont créée pour incarner la femme malheureuse de leur siècle, et ainsi donner des leçons de morale.. »

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